C'est une bien triste nouvelle pour les admirateurs de ce peintre de réputation
internationale. À la Résidence Sorel-Tracy, mercredi, est décédé à l'âge de 84 ans
M. Raymond R. Picard, des suites d'un Cancer, et le plus étonnant c'est qu'il est
décédé le même jour que son épouse
deux ans auparavant, soit en 2007. D'ailleurs, la perte de son épouse fut très
lourde pour M. Picard, a -t-on appris.
Cette nouvelle a causé tout un émoi dans la communauté artistique de
Sorel-Tracy, puisque jusqu'à tout récemment, le peintre Raymond R. Picard donnait
encore des cours de peinture à son atelier.
Raymond R.Picard était un artiste peintre professionnel – un statut dont il
était particulièrement fier - M. Picard avait été un pionnier dans l’enseignement
des arts visuels comme loisir culturel dans l’ex-ville de Tracy et ce, dès la
naissance du service des loisirs de la ville.
Il avait acquis au cours des années, une réputation internationale, qui avait
débuté lors d'une tournée américaine qu'il avait effectuée, lui et sa famille, au
début des années 60, dont il a su tirer profit pour le reste de sa carrière.
En 1958, il avait exposé sous les auspices de la société St-Jean-Baptiste, dans
un établissement qui venait à peine de se donner une nouvelle vocation, la Maison
des Gouverneurs, et Raymond Picard expose ses oeuvres pour la première fois dans
la région.
Après l'exposition, le maire du temps, M.Laurier Ménard lui demande :
« Nous aurions besoin dans la ville de Tracy d'un
artiste-peintre assez jeune pour être dynamique et assez vieux pour être
compétent, et vous seriez notre homme, qu'en pensez-vous ? » Difficile pour
lui de refuser une telle offre, et après avoir trouver la maison idéale, l'année
suivante Picard ouvrait son atelier "Beaux-Arts" et commença à enseigner la
peinture.
Parmi les peintres célèbres qu'il a rencontrés, il y avait les Canadiens
Stanley Cosgrove, et Robert Pilot qui était du groupe des sept, de même que
A.Y.Jackson, qui faisait partie d'un groupe célèbre de sept peintres canadiens du
début du siècle.
Dans une entrevue faite par le SorelTracy Magazine en 2002, Picard avait
dévoilé ses influences de sa carrière, dont un peintre américain Andrew Wyatt et
un autre qui s'appelait Alex Colville. « Ce n'était pas une
question de les copier, disait-il, mais de par la qualité de leurs oeuvres, je
voulais atteindre cette qualité-là, sans nécessairement faire comme eux, obtenir
le degré de
perfection qui donnerait à mon oeuvre une signature spéciale bien personnelle. »
Raymond Picard disait aussi : « J'ai été chanceux dans ma
carrière, il s'agissait que j'exprime un désir et les événements bougeaient. Dans
ma vie, je n'ai rien fait tout seul, on m'a aidé beaucoup, lorsque j'ai besoin de
conseil, je demande. J'avais demandé au docteur Stearn de la galerie Dominion à
Montréal, de m'éclairer dans ma carrière, et il a été mon conseiller culturel
pendant plusieurs années. »
M. Picard avait toujours une histoire à raconter, une anecdote sur un
événement, ou quelque chose du genre, mais il ne fallait surtout pas lui demander
s'il peignait encore, car il répondait : « ... c'est comme
me demander si je respire encore ! »
Ses œuvres furent longtemps des tableaux de choix remis à des visiteurs
importants et récipiendaires d’hommage dont la région voulait souligner les
réalisations.
Selon sa volonté, M Raymond R. Picard ne sera pas exposé. Les funérailles
seront célébrées en l’église St-Jean Bosco le jeudi 29 janvier 2009 à 14h.