vendredi 21 février 2020

Elles éduquent nos enfants pour moins que le salaire minimum


Par Stéphane Martin, vendredi 21 février 2020

Tôt vendredi matin, une vingtaine de responsables de service éducatif en milieu familial régi et subventionné ont manifesté devant les bureaux du député de Richelieu à Sorel-Tracy. Ces dernières sont en négociation d’une convention collective qui est échue depuis mars 2019.

« Depuis tout ce temps, nous n’avons obtenu aucune offre, sauf une augmentation de 6 sous pour un salaire de 12,48 $ de l’heure. C’est bien en deçà du salaire minimum. Nos conditions de travail se détériorent et on nous ajoute continuellement des responsabilités. C’est tout à fait inacceptable »
, de commenter sur place la présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial de la Montérégie (ADIM-Montérégie), France Lavallée.

Au chapitre des nouvelles responsabilités, Madame Lavallée craint que les enfants finissent par écoper. « Officiellement, on travaille 50 heures par semaine à s’occuper des d’enfants. En dehors des heures d’ouverture où nous ne sommes pas rémunérés, il faut acheter la nourriture, préparer les repas, veiller à la désinfection des jouets et airs de jeu, on parle facilement d’une soixantaine heures de travail. Maintenant, on nous ajoute de nouvelles tâches dont tenir un dossier de l’enfant, des modifications au programme éducatif et des rencontres obligatoires deux fois par année avec les parents. La charge de travail s’alourdit et nous ne voulons pas que ce soit les enfants qui écopent avec moins de temps à leur consacrer », ajoute-t-elle.

« Notre statut de travailleur est hybride. On ne peut pas se définir travailleurs autonomes puisque ce n’est pas nous qui déterminons notre salaire et nos conditions. La seule autonomie qui nous reste, c’est celle de choisir notre clientèle. Il ne faut pas oublier que nous sommes 10 000 au Québec dans notre situation et que nous veillons à l’éducation de 90 000 enfants âgés de 0-5 ans. C’est l’avenir de la population que nous avons entre les mains. Le métier, majoritairement composé d'un personnel féminin, a permis aux femmes de retourner sur le marché du travail. Si demain matin les filles ferment leurs portes parce qu’elles sont tannées des conditions, qu’est-ce qu’on va faire ? »

Au bureau du député de Richelieu, on nous indique que les négociations concernant les responsables de service de garde en milieu familial se poursuivent présentement et que le gouvernement maintient des discussions constructives avec leurs représentants.

On assure entendre les revendications, mais on refuse d’émettre un commentaire à cet effet. « Puisque les discussions sont actuellement en cours. Notre intention n’est pas de négocier sur la place publique, mais plutôt de poursuivre les échanges avec les syndicats impliqués, afin d’en arriver à une entente rapidement », a-t-on répondu au SorelTracy Magazine dans un échange de courriels.

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