mardi 28 avril 2020
La
santé-sécurité au travail doit
devenir une priorité nationale :
190 décès en 2019


Sorel-Tracy, le 28 avril 2020
– La CSN souligne la Journée
internationale de commémoration
des travailleuses et des
travailleurs morts ou blessés au
travail en invitant les
gouvernements à faire de la
santé-sécurité au travail une
priorité nationale,
particulièrement dans le
contexte de pandémie liée à la
COVID-19.
Des chiffres alarmants
pour l’année 2019
La Commission des normes, de
l’équité, de la santé et de la
sécurité du travail (CNESST) a
dévoilé les statistiques pour
l’année 2019 : cette année
encore, un nombre effarant de
Québécoises et de Québécois ont
péri au travail, soit un total
de 190. De ce nombre, on compte
57 décès à la suite d’un
accident et 133 à la suite d’une
maladie professionnelle.
« Année après année, nous
appréhendons ce triste bilan,
car il illustre à quel point il
y a urgence d’agir pour
améliorer la protection des
travailleuses et des
travailleurs, quel que soit le
secteur d’activités. Nous ne
cesserons pas d’interpeller les
gouvernements tant et aussi
longtemps que les dispositions
législatives et les mesures
appropriées ne seront pas
adoptées », affirme Jean
Lacharité, vice-président de la
CSN.
La situation en Montérégie
En Montérégie, ce sont 28
travailleuses et travailleurs
qui sont décédés à la suite
d’une maladie. Les accidents
sont pour leur part responsables
de 7 autres décès. Ce sont donc
35 personnes de trop qui ont
perdu la vie en raison de leur
travail pour l’année 2019 en
Montérégie.
« Les
maladies, blessures et décès
survenus cette année en
Montérégie et ailleurs au Québec
témoignent que beaucoup de
travail reste à faire. La santé
et la vie ne sont pas des biens
négociables. En ce 28 avril, il
importe de commémorer les
travailleuses et les
travailleurs morts ou blessés,
mais aussi de rappeler que tout
doit être fait pour que de tels
évènements soient évités »,
affirme Jean Philippe
Dell’Aniello, Vice-président
responsable des dossiers santé
et sécurité au Conseil central
de la Montérégie-CSN.
« En
ces temps de pandémie, nous
tenons à mettre en lumière la
situation des travailleuses et
des travailleurs de la santé et
des services jugés essentiels
qui risquent quotidiennement
d’attraper la COVID-19. La
question de la prévention est au
coeur de cette situation et
permet de limiter la propagation
de la maladie et le nombre de
décès qui y sont liés ».
Des réformes urgentes
La CSN milite depuis des années
afin de revoir l’application de
la Loi sur la santé et la
sécurité du travail. Rappelons
que les mécanismes de prévention
prévus dans cette loi ne
s’appliquent qu’à environ un
cinquième des travailleuses et
des travailleurs du Québec.
« Les
mécanismes de protection peuvent
faire la différence, mais la loi
actuelle n’oblige qu’à les
appliquer à deux groupes
prioritaires définis selon les
secteurs économiques des années
‘70. Un non-sens pur et simple!
Nous espérons que la révision
législative qui sera proposée
par l’actuel gouvernement
viendra corriger cet important
retard, car avec chaque année
qui passe, ce sont les
travailleuses et les
travailleurs qui en font les
frais », ajoute Jean
Lacharité.
Dans cet ordre d’idées, il est
également essentiel de préserver
les dispositions de la Loi sur
les accidents de travail et les
maladies professionnelles.
« Il
importe que cette loi demeure
entière afin de permettre aux
travailleuses et aux
travailleurs de toucher les
indemnisations auxquelles ils
ont droit. Pour y arriver, il
est nécessaire de déjudiciariser
le système, car actuellement,
une tendance lourde est en train
de s’installer selon laquelle
certains travaillent fort pour
se dégager de leurs
responsabilités en matière
d’indemnisation. C’est plutôt
inquiétant »,
souligne aussi Jean Lacharité.
Selon le vice-président de la
CSN, le contexte actuel doit
favoriser une prise de
conscience générale quant à
l’importance de la santé et de
la sécurité dans les milieux de
travail.
«
Tout ce que nous traversons
collectivement en ce moment
illustre la pertinence d’adopter
une législation assurant des
mécanismes de protection à
l’ensemble des milieux de
travail. Aujourd’hui plus que
jamais, cela doit devenir une
priorité nationale et c’est ce
message que nous souhaitons
envoyer aux autorités. Nous
sommes disposés à travailler de
pair afin d’atteindre cet
objectif, mais il revient au
gouvernement de proposer une
réforme à la hauteur des défis »,
conclut Jean Lacharité.
Respect des directives de
l’Institut nationale de santé
publique du Québec (INSPQ)
Enfin, la crise actuelle exige
que tous les milieux de travail
respectent les directives de l’INSPQ
et appliquent les mesures de
prévention visant à protéger les
travailleuses et les
travailleurs.
Source :
CSN |