jeudi 27 octobre 2016

La Boulangerie française à Sorel depuis 1959
Boulanger de père en fils
Par Annie Bourque


Manuel Fernandez, l’homme derrière la Boulangerie française. Crédit courtoisie

Derrière les grandes portes vitrées de la Boulangerie française à Sorel-Tracy, on découvre l’âme de celui qui prépare le bon pain chaud. Son propriétaire, Manuel Fernandez est arrivé au Québec, en octobre 1964.

Le garçon de 12 ans s’initie aux rudiments du métier de boulanger grâce à son père. À l’époque, Manuel ne connait pas un mot de français. « Pendant trois ou quatre mois, j’ai appris la langue grâce à une enseignante, Mme Lanciault qui venait me donner des cours à la maison à tous les soirs », raconte-t-il, d’un ton calme.

En 1965, il entreprend sa 8e année à l’Externat classique de Jean-de-Brébeuf à Sorel-Tracy. À l’école, son tempérament studieux lui vaut d’excellents résultats. Cependant, sa passion pour la fabrication du pain l’emportera. À 20 ans, il a aussi envie de prendre la relève.


La Boulangerie française existe à Sorel-Tracy depuis 1959. À la veille de son 65e anniversaire, le propriétaire Manuel Fernandez espère trouver une relève qui pourra le remplacer. Crédit : Annie Bourque

En pleine expansion

« Au départ, en 1959, mes parents louaient l’emplacement. À partir de 1973, ils sont devenus propriétaires », raconte-t-il. Au milieu des années 80, son père, alors âgé de 60 ans, commence à lui céder les rênes de l’entreprise.

Entre 1991 et 2001, la boulangerie prend de l’expansion grâce à l’acquisition de bâtisses et de stationnements adjacents situés à l’angle des rues Hôtel-Dieu et Phipps.

Au fil des ans, les clients ont pris l’habitude de venir acheter le pain, mais aussi la sauce spaghetti ou les brioches décadentes. Le commerce livre sa production dans les restaurants, épiceries, résidences pour personnes âgées, etc.

Aussi, les Fernandez investissent dans l’acquisition de fours et des machines de qualité dont des mixeurs, trancheuses, huileuses, diviseuses, etc.

De longues heures

Manuel a une santé de fer et prend rarement des vacances. On le retrouve derrière les fourneaux, les soirs, de 19 h jusqu’à 5h ou 6 h, le matin. Il dort environ six heures et revient faire un tour au commerce. Puis, il retourne faire une petite sieste avant de reprendre son rouleau à pâte.

L’entreprise est semi-mécanisée. Et 24 employés y gagnent leur vie. « On a de fidèles employés même si travailler la nuit n’est pas facile », dit-il.

La directrice de la boulangerie Lise Ouellette admire son assiduité. Même son de cloche chez sa fille Lydia. « Mon papa est un passionné, humble et authentique. Il a le souci du travail bien fait. »

Son conjoint Alex Beauchamp travaille avec Manuel, toujours souriant, malgré les moments de stress. Le temps précédent la fête de Noël en fait partie. « On réalise durant cette période, le tiers de notre chiffre d’affaires annuel », confie Manuel.

Les pâtes à tarte congelées, les petits pains à salade, baguettes et différents desserts demeurent les produits les plus populaires.

Donner au suivant

À maintes reprises, durant l’année, la Boulangerie française octroie des commandites à des causes sensibles. « Nous avons offert 100 douzaines de petits pains pour la Marche du Relais pour la vie », dit Lise.

Au début de la semaine, à chaque lundi, les produits sont en solde. On évite les pertes. « On vend notre pain 1 $ au lieu de 2,10 $. »

Sa fierté

À la veille de célébrer ses 65 ans, Manuel rêve de ralentir le rythme. Il faudrait toutefois former une relève. « On tente depuis 10 ans de recruter un boulanger. C’est un métier qui se perd », ajoute Lise Ouellette.

Quel bilan trace-t-il de son parcours ? « Je suis fier que la boulangerie soit encore là car, à une certaine époque, on comptait 10 boulangeries à Sorel. »

L’homme a su adapter ses produits à sa clientèle qui recherche davantage de produits santé avec davantage de farine de blé entier, de fibres, de grains.

Manuel Fernandez est un bel exemple de réussite. Grâce à sa ténacité et à la persévérance de ses parents, aujourd’hui, 24 employés gagnent leur vie à la Boulangerie Française, une PME enracinée à Sorel depuis 57 ans.


Manuel Fernandez est en train de pétrir la pâte qui servira à fabriquer le pain frais.
Crédit : Courtoisie


Manuel est fier d’avoir fait prospérer l’entreprise fondée par ses parents, des immigrants d’Espagne qui ont choisi de s’établir à Sorel-Tracy. Crédit : Annie Bourque

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