vendredi 23 août 2013
Poursuite de
22 M$ contre la MRC et
Sorel-Tracy
SDD-Conporec
pourra faire valoir sa position
devant la Cour
Par Hélène Goulet
La Cour supérieure du Québec,
dans un jugement de 16 pages
rendu le 26 juin dernier par
l’honorable Louis-Paul Cullen, a
rejeté la requête en
irrecevabilité déposée
conjointement par la MRC de
Pierre-De Saurel et la Ville de
Sorel-Tracy, en regard de la
poursuite intentée par la
compagnie SDD-Conporec.
Dans cette requête, la MRC et de
la Ville évoquaient un abus de
procédures de la part de
l’entreprise. Elles arguaient
que même si tous les éléments
présentés dans la poursuite de
SDD étaient vrais, aucun droit
ne pouvait s’appliquer et,
conséquemment, le juge devait
rejeter la poursuite.
Concrètement, la décision du
juge Cullen permettra à la
compagnie Solution Développement
durable (SDD) à se faire
entendre en Cour.
Le juge Cullen a en effet estimé
qu’il fallait laisser au
demandeur (SDD) la chance d’être
entendu lors d’un procès. Selon
lui, il serait donc prématuré, à
ce stade-ci, de rejeter les
procédures d’action en justice.
Selon le juge, l’action de SDD
ne constitue pas un abus de
procédure ou de droit.
Rappel des faits
Rappelons que SDD-Conporec a
déposé une poursuite en 2011,
dans laquelle l’entreprise
réclame 22 M$ à la MRC de
Pierre-De Saurel et à la Ville
de Sorel-Tracy pour ce qu’elle a
alors qualifié «
d’expropriation déguisée ».
L’entreprise reproche entre
autres à la MRC et à Sorel-Tracy
« de leur avoir représenté
qu’il existait un partenariat
entre elles afin de relancer le
Site (de Conporec) et d’avoir
incité SDD à investir dans ce
but, créant ainsi une
expectative légitime que le
projet commun soit réalisé, puis
d’avoir renié ce partenariat par
des résolutions contraires au
Plan de gestion des matières
résiduelles 2005 (PGMR) et aux
engagements pris à leur égard ».
En 2010, les conseillers
régionaux (les maires) ont
également remis en question le
PGMR 2005, ce qui a aussi
constitué un des éléments qui
ont mené SDD à déposer cette
poursuite, la décision des élus
ayant eu comme conséquence de la
priver de la possibilité
d'exploiter l’entreprise, ce qui
a réduit à presque rien la
valeur de ses actifs.
D’autre part, la Ville de
Sorel-Tracy avait émis deux
certificats demandés par SDD,
reconnaissant ainsi la
conformité de l’entreprise dans
ses activités.
Compte tenu des procédures en
cours, la Ville de Sorel-Tracy
et ses représentants ne feront
aucun commentaire sur le sujet,
a fait savoir le directeur des
communications de la Ville,
Louis Latraverse.
Rappelons qu’à ce jour, la Ville
de Sorel-Tracy a dépensé un
montant de 54 000 $ en frais
d’avocats dans ce dossier, alors
que la MRC, pour sa part, fait
état de dépenses s’élevant à 149
500 $. Précisons qu’en raison de
la répartition des quotes-parts
des municipalités faisant partie
de la MRC, environ 60 % (89 700
$) de la facture de la MRC sera
en bout de ligne défrayée par
Sorel-Tracy.
Sorel-Tracy commande une
évaluation immobilière
Dans un communiqué émis le 23
août, la Ville de Sorel-Tracy a
enfin fait savoir qu’elle a
donné un mandat à la firme Paris
Ladouceur & associés inc.,
évaluateurs agréés, afin qu’elle
fournisse un avis en matière
d’évaluation immobilière pour
l’immeuble du 3125, rue
Joseph-Simard, le tout dans le
cadre du dossier mettant en
cause Conporec et Solutions
développement durable (SDD)
contre la Ville de Sorel-Tracy
et la MRC de Pierre-De Saurel.
Les coûts seront partagés à
parts égales avec la MRC de
Pierre-De Saurel.
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