LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : jeudi 16 mai 2013 15:10

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jeudi 16 mai 2013

Hommage à Robert Rousseau, pro des Dunes 1978-85
“Ne lâche jamais, il y a toujours le deuxième neuf pour te reprendre” Léo-Gilles Larochelle (RIP 1999).

Par Jean Larochelle

On rentre à l’écurie ! En effet, plus souvent qu’autrement, mon père Léo-Gilles finissait avec le gros birdie au 18, pressé 18 fois, les voitures électriques inclus, et oui, tout reposait sur ce dernier roulé de 4 pieds...  Le hors limite ou le double bogey du premier neuf ne comptait plus. Au golf, il faut vivre le moment présent et performer sous la pression. Quel meilleur exemple de vie voulez-vous?



En 2002, je reçu une invitation pour le gala du 50e anniversaire des Dunes et avec mon frère ainé de 5 ans Gilles, nous partions vers Sorel, notre ville natale, pour cette fête. Traversant les champs de Granby à Sorel, Gilles et moi sentions que cette soirée allait être magique et ne nous demandez pas trop pourquoi, mais nous le savions simplement. Oui monsieur.

Le protocole attendu se déroule comme prévu, oui, mais aussitôt, qu’Yves Tremblay pris le micro et avoue dans une voie saccadée, gorge serrée...qu’il est un gars de Sorel au fond de lui, la soirée pris soudainement une tournure émotive. Mon frère Gilles suivi Yves, enfonça le clou plus profond et son discours fut aussi rempli aussi d’émotions.

Notre pro ( de 1963 à 1978) Raymond Huot, Champion CPGA fut l’objet de maintes louanges golfiques, voire même une pluie d’hommages. Moi, petit Jean, suit encore ces légendes des Dunes, et mon plan de match fut bousillé. J’avais préparé un mot, mais suivre Yves et Gilles ( Yvan était absent), j’ai dû encore les imiter. Je devais me concentrer dans le présent, comme au golf, et livrer au bon moment, mais je ne l’ai pas fait, hélas.

Le pro de 1979 à 1985, Robert Rousseau était assis au fond de la salle avec son épouse Hughette et dans les émotions, j’ai omis de bien le remercier, chose que je corrige aujourd’hui. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, Léo-Gilles me le dirait. Après tout, j’étais le seul junior de compétition qui avait vécu avec les deux pros, Raymond Huot et Robert «Bob» Rousseau.

“Pendant ce temps, le père de Raymond Huot, Gerry, se tient au comptoir de la cantine avec Mme Thibault et Francine, et déguste une petite Laurentide au col blond en regardant le tout dans un français languineux. Puce Laperrière commande une autre Dow, les gros joueurs arrivent au 18, pendant que je frappe des tonnes de balles sur le champ de pratique.”

Saviez-vous que le golf des Dunes fut reconnu comme le chef de fil durant les années 70 et 80 ? Chaque année, le Québec envoit ses 4 meilleurs golfeurs au championnat canadien et tout est basé sur la performance d’une saison entière. À l’époque, l’honneur de faire l’équipe du Québec était grandiose. Yves Tremblay, Gilles Larochelle et Yvan Beauchemin furent 3 compétiteurs de cette équipe de 4 en 1976. Comment 3 juniors d’un même club pouvaient dominer autant sur la scène de compétition? Les autres clubs étaient fiers d’en avoir qu’un seul, mais les Dunes en avait trois, aussi simple que cela. Ils ont été le “Big Three” que j’ai suivi et imité. Pour devenir meilleur, on doit se tenir avec les meilleurs, et dans mon cas, c’était dans ma cour.

Raymond Huot nous quitta trop vite en 1978, mais nous devions continuer. Il y a toujours le deuxième neuf, toujours le coup suivant. Ancien joueur de 15 saisons dans la LNH avec le CH, Robert Rousseau arrive pour prendre la relève et quel bon choix ce fut. Il fallait être un fier compétiteur pour suivre les traces de Raymond Huot et qui de mieux qu’un ancien joueur du Canadien de Montréal, ailier droit encore reconnu aujourd’hui parmi les 10 meilleurs du CH de tous les temps? De plus, il arrive avec sa famille, Huguette, et ses trois enfants Richard, Pierre et Anne, tous des ados.

Le “Big Three” est maintenant parti, sous autres cieux golfiques, mais petit Jean est encore sur le champ de pratique à 15 ans, en pleine forme, mais dans un nouveau décor. Fiston Richard, un chic type comme on les aime, se met à pratiquer la longue balle, et embarque dans le bateau Sorellois. Contrairement à papa Bob, Richard avait déjà un talent pour les coups roulés, il ne lui restait qu’à paufiner son long jeu et goûter un peu à la compétition, ce qu’il trouva immédiatement aux Dunes.

En 1979, Richard et moi avons pris deux espaces de cette même équipe du Québec de quatre hommes. Il serait plus facile de retrouver votre balle dans le camping à droite de l’ancien 18, que de trouver un autre club de golf avec autant de talent. Martin Mandeville et Daniel Neveu étaient présents, regardaient et suivaient. Ils ont d’ailleurs continué cette poussée et porté le flambeau.

Toute cette testostérone n’arrive jamais seule, Monique Bérard nous faisait aussi honneur sur la scène féminine. Monique fut cavalière seule par contre, alors que les chez les garçons, nous avions une semence, une génétique et une fierté de compétitionner qui se transmettait à perpétuité. Le talent était contagieux.

Pour vous, curieux tire-bouchons, le Continental ouvrait son premier neuf avec Jean-Guy Poirier, pour ensuite devenir 18 trous. Jean-Guy est un grand ami de mon regretté père et je jouais avec lui durant les hivers en Floride. Mais pour l’excellence et le talent de haut nivau, tout se passait aux Dunes... Curieusement, tous ces golfeurs avait des mains de fées, des tendances à “hooker” la balle et étaient des bêtes sans pitié à 100 verges du vert et moins avec un wedge dans les mains. Tous, sans exception, tous des maîtres pour la mettre dedans. Le Québec Open se jouait aux Dunes, les grands y venaient. C’était ça, les Dunes, une pépinière de champions québécois.


QUÉBEC TEAM 1979

Pendant mon interlocution de cette soirée d’anniversaire, j’aurais pu parler de la Barber Machine et Barraque qui lance son putter par dessus la cantine, de Bouffi qui met de la vaseline sur son driver, de Panpan et son bois 6, de Fred Bouvier avec ses 11 bois et 2 fers, du Doc Leblanc qui me mandate 3 fois par neuf comme caddie pour aller chercher des cafés, du Tita Open, de Ti-Pit Mathieu, de mon caddy Jim Dupré, des calcuttas à gager, de ramasser des balles au fond du ruisseau au 5 et 6, de la gang des juniors, des voyages en autobus à St-Hyacinthe, des concours de puttting ...mimiquer les élans de Tita, Harrris, Le Doc Leblanc, Côme, Vincent Rancourt, Desmond, et Cie, des folies ici et là, dont quelques-unes non publiables,...mais je n’aurais jamais fait cela. Tout ceci aurait pu me donner une mauvaise réputation. On peut sortir de Sorel, mais on ne peut pas sortir le Sorel du gars.

Aujourd’hui, je remets les pendules à l’heure et Léo-Gilles me conseillerait de le faire ainsi. Sur ce, pour bien finir ma ronde avec un birdie, M.Rousseau, merci pour ce que vous avez apporté aux Dunes.

Jean Larochelle
Fier champion junior Classe C, 1972, au tournoi de fermeture Lucien Lachapelle des Dunes et gagnant d’un radio AM-FM.

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