Hospitalisé pour un cancer
«Je vais me battre mais je ne veux pas souffrir» - Mario De Guise
Daniel Lequin - Journal La Voix - 3 février 2007

" Viens me chercher, mon Dieu, mais laisse ma fille en vie". Ce fut tout un choc pour l'ex-directeur des loisirs de Sorel-Tracy, Mario De Guise, lorsque sa fille a subi un grave accident sur l'autoroute 30, il y a plusieurs mois. Manon est venue à un cheveu près de perdre la vie. " J'ai prié, Daniel, oui j'ai prié", me confiait Mario, sur son lit d'hôpital, il y a quelques jours.

Une odeur d'eau de Javel envahit le couloir et sa chambre. " Pouvez-vous attendre un peu monsieur, je dois lui faire des soins ", me confie l'infirmière. Je ne l'ai jamais vu ainsi. Lui qui était si droit, si solide et si dynamique. La maladie l'a terriblement éprouvé. À notre arrivée, il a souri. J'ai senti qu'il était heureux de recevoir une visite. " Tu arrives à temps, mes deux amis, des Pères franciscains viennent à peine de partir ".

Mario est croyant. Il me le précisera à maintes reprises lors de mon passage.

Son arbre de Noël
Quatre boyaux lui fournissent les éléments essentiels. Ils sont reliés à un poteau qu'il a baptisé son arbre de Noël. Mario a le souffle court mais parle continuellement. Il passe d'un sujet à un autre sans que je sente le besoin d'intervenir. " Je vais me battre mais je ne veux pas souffrir. Ils le savent. Je suis bien soigné. Ils sont merveilleux les quatre médecins qui s'occupent de moi. Je veux les remercier ", poursuit Mario.

Le verdict est tombé il y a quelques mois. " Je vais essayer de sortir de l'hôpital. C'est un objectif. Pour ce faire, je dois réussir à manger et à boire normalement afin de prendre des forces. " Mario me fait voir son pansement sur l'abdomen. " Je n'arrive pas à croire que j'en suis rendu là ", dit-il en penchant la tête.

La peur d'être seul
Sur la porte de sa chambre, il est écrit clairement que les lumières doivent continuellement être allumées... même en pleine nuit ! Également, on ne doit jamais fermer la porte. Il a toujours été comme ça Mario, il panique lorsqu'il se retrouve seul dans un espace.

Pour m'expliquer ce phénomène, il m'a raconté quelques aventures qui sont survenues au cours de sa carrière. " Je ne dors pratiquement pas. J'ai peur. Je participais à des congrès à l'étranger où je devais coucher dans un hôtel et il me fallait toujours quelqu'un dans ma chambre. Guy Blondeau en sait quelque chose. À l'époque où je travaillais à la Fédération de hockey sur glace, c'était vraiment un problème. Alors, tu peux imaginer ici, dans un hôpital".

Des larmes
Durant cette rencontre, certains passages ont été très émotifs, comme par exemple, lorsqu'il nous a parlé des appels téléphoniques de ses petits-enfants. Mario prend sa respiration et son visage s'attriste. " C'est parfois difficile Daniel d'entendre ces voix qui me sont chères. Je les aime. "

Puis, Mario a voulu se changer les idées et a parlé de sports. " J'ai une petite-fille qui fait du patinage artistique. Elle est bonne. Elle a du talent. Alors, ce sport m'intéresse. J'ai regardé Cynthia Phaneuf l'autre jour et j'ai bien aimé. " Il a également parlé des événements prestigieux qu'il a organisés au cours de sa carrière. Il faut dire que ça bougeait lorsqu'il était impliqué, particulièrement au niveau du hockey.

J'étais devant ce monument depuis une trentaine de minutes. Même si nous n'avons pas toujours été en accord, je l'ai toujours respecté et j'ai réalisé l'ampleur de son travail et de son implication. Mario De Guise a tout donné durant ses belles années et il mérite de la reconnaissance.

Il est à souhaiter qu'il recouvre la santé. Je sentais qu'il aurait voulu continuer à jaser, mais je devais partir car ça devenait pénible pour moi de le voir dans cet état. Je lui ai serré la main et j'ai alors vraiment senti sa faiblesse et son désespoir.

Je lui ai dit, au revoir.
 

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