lundi 03 décembre 2018
Steven Wilson “To the bone”
Par Roger Pion
Photo : Courtoisie
Voilà ! J’y suis… Je comprends enfin que ce
multi-instrumentiste, Steven Wilson, est venu
envahir mon imaginaire musical pour toujours. Il
y a bien sûr eu le jour de la première écoute de
son disque Grace for Drowning qui m’avait aussi
marqué, ce moment inattendu du déclic. Je dois
le dire, le temps a davantage fait son œuvre,
mais bon.
Malgré cette avant-gardiste musicale du jour, il
finit par me rappeler étrangement mes premières
découvertes avec, entre autres, Genesis, Pink
Floyd ou encore King Crimson. Ce n’est pas peu
dire… Il faut comprendre que tout près d’une
cinquantaine d’années séparent les deux époques,
mais le degré de professionnalisme, ça n’a pas
d’âge et cela se constate au fil des temps. Il
arrive que cela soit flagrant dès les premières
notes d’écoute.
Ceci dit, j’en vins à l’évidence, j’étais
effectivement conquis. Steven Wilson finit par
prendre une place importante dans ma discothèque
et, un peu partout où il m’est permis de
l’écouter. Il n’est jamais très loin.
La suite allait bien sûr passer par une de ses
performances scéniques. Je vécus cette première
expérience dans le cadre du Festival Jazz de
Montréal en juin 2015. Ce fut le genre de
spectacle qu’on regardait debout d’un bout à
l’autre, parce qu’il était d’abord indiqué qu’il
allait en être ainsi. Et je compris rapidement
qu’il faut avoir beaucoup de talent pour nous
tenir ainsi captivés, dans cette position
pendant plus de deux heures.
Cette fois, en ce 23 novembre 2018, ce fut un
tantinet différent ! La salle
Wilfrid-Pelletier de La place des arts est
plutôt l’endroit où le confort des sièges règne.
Mon vieux dos n’allait pas s’en plaindre. Il
était cependant à prévoir que cette position
assise n’allait pas durer bien longtemps.
D’ailleurs, Steven Wilson n’allait pas perdre de
temps pour demander à l’auditoire si nous
faisions partie des personnes qui avaient
assisté à une de ses représentations à la
verticale. Question d’allumer la mèche quoi !
Et, devant la réaction du public il comprit
l’intérêt qu’il venait de susciter, prémédité ou
pas. Question de rehausser l’intérêt de chacun à
vouloir se dégourdir, il n’allait pas tarder à
en refaire la proposition.
Bref, la deuxième partie se passera sur nos
jambes. Surtout que, les quelques pièces de son
ancien groupe Porcupine Tree, formation qu’il a
laissée en 2010, allaient énergiquement faire
partie du programme…
Les magnifiques animations projetées tout au
long de la représentation, véritable chef
d’œuvres dont Jess Cope en est le responsable,
ça avait également pour effet de nous tremper
dans une atmosphère bien particulière. Les
performances musicales, associées au dynamisme
des musiciens et à l’écran qui nous en mettait
continuellement plein la vue, permettaient de
nous propulser au septième ciel et nous exalter
au maximum.
Wilson et ses acolytes étaient de plus, très
généreux de leur temps. Et pourtant, l’heure de
l’entracte m’aura semblé arriver beaucoup trop
vite. Et puis, le Porcupine Tree show arriva !
Ce fut sublime ! Pas que la première partie
manquait de punch, mais la suite était
inévitable. C’était en partie du déjà vu pour
moi, et peut-être pour plusieurs présents dans
cette salle, mais personne ne semblait s’en
plaindre.
Il y aura même l’interprétation d’une pièce de
ce cher Prince, lors du rappel, ce qui fera le
bonheur de chacun. On sentait que notre ami
Steven Wilson l’avait dans la peau cette
dernière exécution… Trois autres pièces feront
partie de ce captivant extra. Et, encore une
fois, je fus conquis. Et ma conjointe, à part
les quelques énergiques séquences dont les
décibels se bousculaient âprement, elle me
confia avoir fait une splendide découverte.
En contrepartie, le Britannique Steven Wilson,
âgé de 51 ans, aura été tout au long de sa
carrière, l’homme de plusieurs situations.
Projets qu’il aura régulièrement menés de main
de maître. Je pense bien sûr à ses associations
avec plusieurs musiciens qu’il a côtoyés à un
moment ou à un autre, mais je pense assurément
aux « remixages » des classiques de nul autre
que des groupes comme Yes, King Crimson et
Jethro Tull. Ce virtuose a nécessairement
plusieurs cordes à son arc, au plaisir de nos
oreilles. Ce qui ne surprend personne lorsque
les quelques juxtapositions des œuvres de ses
compatriotes se transposent ici et là, dans ses
propres compositions. Ce constat est
indiscutable.
Je passerai la soirée tout à côté de la
technique sonore, chose qui fera bien mon
bonheur, puisque ça se rapproche étrangement de
mon travail de tous les jours.
Longue vie cher Steven !
Programme :
1. Nowhere Now
2. Pariah
3. Home Invasion
4. Regret #9
5. Routine
6. Hand Cannot Erase
7. Ancestral
8. Happy Returns
9. Ascendant Here On...
10. The Same Asylum as Before
11. Don't Hate Me (Porcupine Tree)
12. Permanating
13. Song of I
14. Lazarus (Porcupine Tree)
15. Detonation
16. Heartattack in a Layby (Porcupine Tree)
17. Vermillioncore
18. Sleep Together (Porcupine Tree)
19. Even Less (Porcupine Tree)
20. Sign “☮” the Times (Prince)
21. The Sound of Muzak (Porcupine Tree
22. The Raven That Refused to Sing |
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