jeudi 24 janvier 2013

Il y a un mystère dans la boîte…

Par Roger Pion.

Ben oui ! N’en serions-nous pas rendus là ? Je parle ici d’avoir peut-être atteint ce trop grand débordement de talents locaux, qui rend quelquefois très difficile le choix d’aller à un événement plutôt qu’à un autre. Il s’agit de se promener de salle en salle pour constater là où nous en sommes rendus.



Il ne faut pas tremper dans le chauvinisme pour s’apercevoir que le niveau de professionnalisme dont j’ai été une fois de plus témoin, lors de cette soirée du 19 janvier 2013 à la salle Hector-Charland, égale pour le moins les plus grands musiciens de ce monde. Alors pourquoi cette salle n’était-elle pas remplie à craquer ! La saison de la LNH qui reprenait ses activités ? La température qui était loin d’être jojo ? Qui sait !

Assister à une soirée de musique progressive pour aussi peu qu’une trentaine de dollars et de constater que la salle va être à moitié pleine, c’est à se demander ce qu’est devenu les exigences de la clientèle cible.

Du moins, malgré le peu d’information qu’il est parfois permis d’obtenir au sujet de ce style musical qui a connu de meilleurs jours au Québec, il faut en convenir, il serait surprenant que cette manne d’amateurs de musique progressive n’ait jamais entendu parler des formations The Box et Mystery. Il s’agit de deux groupes dont la réputation n’est plus à refaire. Donc, ces derniers ne sont certainement pas les responsables du taux de réussite. À vrai dire, il demeure être de moins en moins rare d’aller à des événements qui n’ont pas atteint leur objectif, soit de combler l’espace disponible.

Si cette magnifique salle de L’assomption était à moitié pleine, ou peut-être un peu plus, c’est qu’il y a encore du travail à faire pour atteindre le public susceptible d’être intéressé à ce genre d’événement. Non, rien n’a jamais été gagné à l’avance. Demandez à Michel St-Père ! Il se bat depuis 1986 pour faire accepter sa musique avec son groupe Mystery, question d’atteindre des sommets.

Quant à The Box et son fondateur, Jean-Marc Pisapia, il s’agit d’une toute autre histoire. La discorde avec sa compagnie de disque, qui l’a vu se retirer du circuit, alors que beaucoup de travail avait été fait pour être là où il en était rendu, lui demandera 15 ans de réflexion avant qu’il revienne. Cette fois c’est davantage avec le « rock progressif » qu’il a décidé de jongler. À l’époque, The Box avait une approche musicale beaucoup plus large d’accès, ce qui lui permettait d’avoir une certaine fenêtre avec les radios dites commerciales. En s’appropriant les titres de groupe anglophone de l’année en 1985 et de vidéo de l’année en 1987 avec « Closer Together ». Ce qui ne fut pas une surprise compte tenu de la qualité qu’il offrait à ses fans. Il passa donc à l’histoire de la musique québécoise.

Mais aussi, « L’affaire Dumoutier, Say to Me » sera de loin ce qui le démarquera des productions dont on nous avait habitués dans le passé. Quelle intelligente production cinématographique ! À partir de ce jour, je me souviens avoir conclus que The Box avait pris la direction qui lui allait le mieux, et il devait s’en inspirer. Il m’aura fallu attendre plus d’une vingtaine d’année avant dans être persuadé.

L’opus tant attendu, soit Le Horla de Maupassant, et en français par-dessus tout, vint me chercher dès la première écoute. Cette fois on ne parle certainement pas d’y voir s’associer une vidéo, puisqu’il date maintenant de 2009. Mais combien il en aurait été avantagé. Je rêvais pourtant à une projection ou deux, lors de cette soirée. J’en conviens, il faut parfois se rabattre sur autre chose, compte tenu des coûts faramineux que cela peut occasionner. Peu importe, quelle chef d’œuvre musicale !

Est-il si long ce disque ? Jean-Marc tentera pourtant de nous en persuader. Moi j’appelle ça une erreur de jugement, mais bon... Qui suis-je !

C’est certain que ses fans de la première heure avaient une toute autre attente. Il fallait d’ailleurs entendre ceux qui s’étaient avant tout déplacés pour The Box, lors de la présentation de vieux succès. Ils voulaient sans aucun doute revivre les belles années, compte tenu du peu d’occasion à pouvoir le faire.

Personnellement je m’attendais donc à un spectacle concept avec visuel, et tout le tralala. Ce qui aurait dû être en majeur partie, axé sur cette dernière œuvre studio. Mais ça c’est moi. J’en attends toujours un peu plus. Le travail à l’éclairage aura pourtant largement rempli son mandat, tout au long de la soirée.

Ce spectacle était des plus énergiques sur toute la ligne. Et comment faire autrement, puisque le dynamisme de son chanteur explosait à tout moment, au quatre coins de la scène. Et que dire de ses acolytes ! Ce fut la perfection, alors que demander de plus ! Nous avons eu droit au meilleur des deux mondes que ce groupe puisse nous offrir.

Quelques modifications seront même apportées ici et là à certains vieux succès, question de rester dans le thème du jour. C’était la musique progressive qui était à l’honneur.

C’est également ce que Mystery avait prévu faire. C'est-à-dire offrir un survol d’une carrière plutôt bien rempli. Il pigea considérablement en arrière dans son répertoire. Bien que je connaisse parfaitement les dernières années de Mystery, je ne peux en dire autant de ses tout débuts, alors quelle bonne idée de s’y être adonné. Mais pour
ce qui est de la partie que je connais, c’est avec une justesse inébranlable que les interprétations défileront. En écoutant certains commentaires autour de moi, je pu constater que plusieurs personnes présentes étaient étonné de voir autant d’albums différents de cette formation, sur la table des souvenirs dans le hall d’entrée.

Quels musiciens incroyables ! Jean-Marc (du groupe The Box ) nous avouera même, dans ses mots, en avoir été jeté par terre, puisqu’il prit le temps de venir admirer le travail de ces derniers. Je crois que Mystery peut le prendre comme un grand honneur.

Mon album préféré, One Among the Living, sera parcouru suffisamment pour que je sois comblé. Mais cette passion pour leur musique ne pourra qu’aller en grandissant, car je pu avoir l’occasion d’en apprendre un peu plus. En passant, pourquoi Mystery en première partie ? Là était le mystère pour plusieurs personnes assieds dans cette salle.

Le populaire chanteur Benoît David (le même qui a été la voix du groupe britannique Yes pendant un certain temps) avouera remarquer un peu plus d’achalandage de la part de ces messieurs « au cigare », si vous comprenez bien ce qu’il a voulu dire ! Ils
sont tout à coup un plus présent sur leur chemin, ces producteurs. Et c’est tant mieux ! Les offres abondent un peu partout dans le monde. Et cela n’arrive pas du jour au lendemain.

C’est dire comment cette musique progressive garde le cap, à certains autres endroits comme dans les pays nordique. Prochainement, Mystrery aura un parcours bien chargé à travers les États-Unis, le Mexique et une partie de l’Europe. Nous pouvons être fiers d’eux. Ils ont un style qui leurs appartient et ils ne peuvent que continuer à s’amuser tout en nous divertissant au maximum.

Bref, lors de cette dernière représentation, j’ai davantage été étonné par la qualité du son. Je me souviens ne pas avoir pu en dire autant lors d’un certain spectacle au Centre Bell, en première partie du non moins célèbre groupe Musical Box. Je donc pu découvrir au maximum un groupe qui a pris beaucoup de place dans ma discothèque.

La pièce Pride, inclus sur le disque The World Is a Game, sera pour moi ce que j’ai aimé le plus. Il s’agit bien sûr de cette magnifique pièce de Michel St-Père qui avait été offerte au groupe Yes. Michel lancera à la blague; je crois qu’il n’avait pas le talent pour l’exécuter, alors nous nous en sommes charger. J’ai bien aimé cette pointe d’humour…

Alors, à la première occasion, n’hésitez surtout pas à vous déplacer pour assister à un autre « mystère » de la vie.

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