jeudi 28 octobre 2010

The Watch, du Genesis à l’état pur !

La situation était à la fois sérieuse et plutôt compliquée. Nos amis Italiens venaient, à quelques heures de faire leur prestation sur scène à Montréal, de se faire voler une importante partie de leurs instruments. Il s’agit évidemment de leurs outils de travail. C’est comme faire du saut en parachute sans son parachute, si vous voyez ce que je veux dire. Et pour un claviériste qui s’aventure dans le monde de la musique génésissienne, c’est loin d’être souhaitable. Je parle du claviériste parce que je sais qu’il était, en partie, l’une des victimes. Et, soit dit en passant, je ne connais pas les détails de cette escroquerie, mais il reste que ce n’était pas plus drôle pour quiconque du groupe qui était affecté.

Fait étrange, le groupe québécois « Musical Box » avait également dû faire face à ce genre de situation désagréable, par le passé. Et le plus fort dans tout ça; c’était lors d’une tournée en Italie. Que cela soit pour un ou pour l’autre, je ne connais pas l’ampleur du vol, mais, quelle affaire !

Dès mon entré au Café Chaos, en apprenant la nouvelle, je me suis dit que la soirée allait de toute évidence perdre de son cachet. Comment The Watch allait-il s’en sortir ? C’est la question que quiconque, au courant de la situation, était en droit de se poser.

Rassurez-vous ! The Watch ne s’est pas laissé abattre. C’est en réunissant quelques instruments rudimentaires dans les circonstances, et par je ne sais quelle manière, qu’ils ont trouvé le courage de se présenter devant leur publique montréalais. Il demeure que ce n’était pas une simple tâche. En ayant, ici au Québec, Musical Box très près de nous, et connaissant leur réputation à travers le monde, c’était évident que la barre était très haute pour The Watch. Et si on tient compte de ça, imaginez ce qu’aurait pu être la suite !

N’en déplaise à celles et ceux qui s’étaient créé des attentes… Et pour cause, cela allait de soit, The Watch nous avait promis de jouer tout l’album « Foxtrot ». Donc, débuter avec l’extraordinaire ouverture de « Watcher Of The Skies » au Mellotron, comme dans le temps, c’était l’évidence même. Les puristes allaient néanmoins devoir oublier rapidement cet itinéraire qui nous avait déjà abreuvés et expédier en transe, dès le début de la traditionnelle représentation. Mais la réalité fut tout autre… Le deuil devait se faire.

C’est plutôt avec la pièce Stagnation, pas nécessairement plus commode à interpréter, que The Watch entame la soirée. Chacun des musiciens nous en met plein les oreilles. Si je ne m’étais pas retenu j’aurais crié WOW ! Et puis tiens, je vais me reprendre; WOW! C’était tout simplement saisissant. Un film se déroulait dans ma tête.

L’album Trespass est pour moi, et sûrement pour plusieurs, le premier vrai album de Genesis. Allaient-ils pousser l’audace jusqu’à interpréter « The Knife » ? Cela comme dans la salle Le Bataclan, en France, lors du 10 janvier 1973 ? Soit, sans artifice visuel ! Seulement un chanteur très expressif, accompagné par de pertinents musiciens ! On se calme me suis je alors dis ! Mon enthousiasme dépassait les bornes.

D’ailleurs, s’ils avaient tout de suite continué avec l’éternel classique qu’est Musical Box, opus dont ils ont d’ailleurs joliment interpréter un peu plus tard dans la soirée, je me serais posé de sérieuses questions. Que cela ne tienne, The Watch m’avait atteint droit au cœur. Et puis, suivra des pièces comme Get’Em Out By Friday, Time Table, Horizons, etc, etc…

La tournée 2010 qu’ils ont surnommé «Blue Show» et qui promettait tous les titres de l’album culte Foxtrot, semblait quasiment impossible à accomplir, dans les circonstances. The Watch avait répété une petite demi-heure pour surtout faire les habituelles vérifications sonore et le tour était joué. Avez-vous seulement déjà pensé aux instruments que Genesis avait dû rassembler, à l’époque, pour accomplir ce qui devaient devenir de grands classiques du genre progressif ??? Le retard que The Watch avait pris, était avant tout pour arriver à rassembler le stricte nécessaire pour accomplir le maximum. Le comble c’est qu’ils iront jusqu’à pousser l’audace de nous interpréter le non moins prestigieux « Supper’s Ready ».

Et ce n’est pas tout ! Watcher Of The Skies allait aussi être interprété en rappel.
Mais, dans ce cas précis, nous devions oublier l’envoûtante ouverture au-quelle Genesis nous avait habitué. Pour se faire, il manquait de toute évidence un élément essentiel au talentueux claviériste Valerio De Vittorio.

Ce auxquels les groupes de souche nous avaient également habitué par le passé, consistait à se rapprocher le plus possible, de ce que les plus chanceux avaient pu vivre dans les années 1970. The Watch, lui, pousse l’audace jusqu’à interpréter ses propres pièces. Il y a certainement un danger à jouer à ce jeu, mais il le fait avec une telle assurance.

Même que, c’est étonnant ! Au point où je suis devenu un adepte pour ce qu’il représente. C’est à dire, l’époque des meilleures années de Genesis, mais également pour ce qu’ils sont devenu en tant qu’eux mêmes. Bon, sans que leur propre style soit une copie conforme, on entend tout de même de petites subtilités pas désagréables du tout. Ce n’est certainement pas pour ça que nous allons les entendre en spectacle, mais je crois qu’il faut considérer leur exclusif bagage. Et j’y vois même un avantage certain.

Le sympathique chanteur Simone Rossetti et seul membre restant de ce groupe à l’origine, sembla sincèrement et agréablement bouleversé de l’accueil qu’on lui a réservé. Il ne manqua pas de nous informer que The Watch allait être de retour en 2011 et cela avec, cette fois, des pièces de l’album Selling England By The Pound. Et tous leurs instruments, espère t-il ! En prime, leur tout nouveau tube qui sera encore tout chaud. C’est à suivre !

The Watch ce sont cinq musiciens Italiens que vous pouvez connaître davantage, en allant sur ces adresses Internet:

http://www.myspace.com/thewatchmusic
http://www.thewatchmusic.net/

Roger Pion

 

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