LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mercredi 12 octobre 2011 13:16

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mercredi 12 octobre 2011

Fannie Bisson présente son projet artistique, à la Place du Marché du 17 au 22 octobre

L'artiste sculpteure Fannie Bisson, explique son projet d’œuvre dans l’espace public en cours :

Tout d’abord, pour mon œuvre, je voulais travailler avec des pissenlits! Pourquoi? Parce que je m’intéresse à la botanique et au jardinage depuis un certain temps. En lisant sur le sujet, j’apprends à comprendre l’utilité de plusieurs plantes qui peuvent me servir dans la fabrication d’engrais naturels maisons.

Souvent, il s’agit d’utiliser les plantes qui sont communément considérées comme des mauvaises herbes. Cela me fait réaliser le ridicule de l’appellation «mauvaise herbe». En effet, rien n’existe pour rien. Chaque plante est utile et le pissenlit en est une qui possède de nombreuses qualités. Entre autre, elle est très bonne en salade. En purin, c’est un excellent engrais naturel à teneur élevée en potassium. Cette plante a même des propriétés médicinales reconnues en médecine naturelle. Et malgré tout, l’homme la considère comme envahissante. Enfant, on se fait dire que c’est une mauvaise herbe et on prend ensuite pour acquis que s’en est une, sans chercher à comprendre.

Ensuite, je suis aussi sensibilisée aux pesticides utilisés pour rendre la pelouse bien verte et exempte de «mauvaises herbes». En plus de se priver de l’utilité d’une diversité végétale, on s’intoxique avec des produits chimiques qui vont à l’encontre de la nature des choses. Il y a quelques années, j’avais entendu que les terrains de golf étaient de grands pollueurs pour cette raison et que certains golfeurs réguliers avaient développé le cancer de la prostate. La cause du développement du cancer serait la présence des pesticides, qui augmenterait aussi les chances de développement de la leucémie chez les jeunes enfants.

J’ai donc voulu créer une œuvre qui donnerait lieu à des réflexions sur ces sujets. C’est-à-dire l’usage de pesticides à des fins esthétiques, le fait de jouer avec la nature, le fait de considérer certaines plantes comme nuisibles, etc.

Maintenant, ayant en tête ce message à passer, je devais trouver un moyen visuel efficace pour y parvenir. Voici le fruit de mes réflexions :
Je compte utiliser un sac de golf seconde-main acheté à Sorel, des pissenlits cueillis sur des terrains publics à Sorel et du tissu rouge. Les pissenlits morts que j’aurai cueilli seront fixés sur le tissu rouge avec de la couture. Le rouge sert à symboliser le sang, la violence.

L’idée m’est venue du fait que la vue d’une plante morte ne nous horripile pas comme la vue d’un animal mort. J’en suis venue à la conclusion que l’absence de sang en était la cause. Le tissu rouge se veut donc une métaphore du sang, rendant l’image de pissenlit mort plus frappante. Les bandes de tissu recouvertes de pissenlits seront ensuite apposées au sac de golf. Ce qui donnera comme résultat un sac de golf fait en «peau de pissenlit mort».

Voici une image qui montre les pissenlits morts cousus sur le tissu rouge :


Ensuite, l’intérieur du sac de golf sera rempli de terre où je planterai des pissenlits vivants. Ces pissenlits auront été cultivés par moi, à partir de graines de pissenlit achetées sur internet et de graines trouvées sur des pissenlits sauvages à Sorel. Les graines achetées sur internet me sont parvenues directement de Belgique, puisque je n’ai trouvé aucun vendeur de ces graines au Québec. Ce qui n’est pas surprenant puisqu’on trouve en grande quantité cette plante ici! Sur le site de Belgique, on indiquait que les pissenlits constituent un met de choix pour les lapins et tortues domestiques, qui en raffolent. J’imagine donc que c’est un des usages courants qui en est fait là-bas.

Voici les graines :



Bref, je tenais vraiment à ce que les pissenlits vivants aient été cultivés par moi, avec amour, du début à la fin, ce que personne ne fait. Le fait de les laisser pousser sert aussi à montrer aux gens des pissenlits qui peuvent s’épanouir sans être tranchés par une tondeuse à gazon. Je pensais à ça et je me disais qu’on avait jamais l’occasion de voir un pissenlit devenir grand, parce qu’il était toujours coupé avant. Et je me souviens, au mois de juillet cet été, avoir vu une plante de plus d’1 m de haut. C’était un pissenlit et je me suis dit : «Wooh je ne pensais pas que ça pouvait devenir aussi grand!». J’ai trouvé que c’était une belle fleur! Ma réflexion autour de cette plante injustement mal- aimée a sûrement commencé à ce moment.

J’ai déjà semé quelques graines de pissenlit pour garnir le sac de golf, voici les premières pousses qui sont fraîchement sorties de la terre :



Ces pousses deviendront les pissenlits qui seront vivants dans mon œuvre. En attendant, je les soigne avec amour.

J’aimerais aussi ajouter du texte au sol, autour de mon œuvre, pour qu’elle prenne mieux racine dans son milieu et qu’elle semble moins «pas rapport» au milieu du pavé. Le texte sera inspiré de notions de la pensée éco phénoménologique que j’ai découverte récemment et qui me rejoint.

C’est en gros une philosophie autour du retour aux sources. De la recherche de notre rôle et de notre place originelle sur la terre. Pour retrouver le sens moral de notre humanité par la mise en lumière de son sens primitif dans la nature. Je crois en cette idéologie et je trouve l’être humain prétentieux de croire qu’il peut jouer avec la nature, alors que notre place se trouve en harmonie avec elle dans un équilibre naturellement établi et qui était originellement fonctionnel.

Pour ce qui est du texte, je ne me suis pas encore fixée. Le reste du projet devrait se faire exactement de la façon que je l’ai élaboré ici. Je crois avoir amplement développé, mais je pourrais en rajouter encore si vous avez besoins d’informations supplémentaires! L’idée de mon projet a été très bien accueillie lorsque je l’ai présentée aux gens de ma classe à l’Université. J’espère qu’elle vous plaît aussi.

Expositions antérieures

Je voulais maintenant mentionner que j’ai exposé 3 fois au FAST (Festival des arts de Sorel-Tracy), soit à l’été 2009, à l’été 2010 et cet été en 2011. Cet été, j’ai été couronnée de la mention «coup de cœur du public» pour la journée du jeudi 28 juillet. Il y avait un coup de cœur du public par jour (toutes disciplines ensemble) parmi les artistes qui avaient présenté quelque chose dans la journée et le jeudi était la journée pour voter pour un artiste visuel, puisque c’était la journée du vernissage.

Vous trouverez ici les œuvres que j’y présentais cet été : La première se nomme «Monsanto, une multinationale qui vous veut du bien» et la deuxième «Les langues sales poussent comme des mauvaises herbes».

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