Lancement de la 7e campagne de pression publique du M.A.L.
Une campagne axée sur la volonté politique de la ministre Line
Beauchamp de régler des problèmes criants
Montréal, le 8 février 2006 – Le Mouvement pour les arts et
les lettres (M.A.L.) a donné cet après-midi le coup d’envoi de
sa septième campagne de pression publique qui s’attaque avec
une vigueur renouvelée au problème du sous-financement des
arts et des lettres. En conférence de presse à Montréal, le
M.A.L. a dévoilé l’objectif, l’esprit ainsi que les outils de
sa campagne qui, cette année, se démarque des campagnes
précédentes par son approche. La campagne 2006 porte sur le
thème : 23 millions, c’est presque rien. Vouloir, c’est
pouvoir ! Les artistes, artisans, écrivains et travailleurs
culturels le démontrent depuis nombre d’années, eux qui,
malgré un sous-financement chronique, continuent de créer,
produire et diffuser des œuvres qui viennent enrichir notre
patrimoine culturel. Cette année, plus que jamais, ils
s’attendent à ce que la ministre de la Culture et des
Communications fasse preuve, elle aussi, d’une volonté de
convaincre son collègue du ministère des Finances d’aller de
l’avant. Line Beauchamp doit le convaincre de lui donner les
sommes nécessaires pour répondre à des besoins criants de
financement public dans le secteur des arts et des lettres.
« Nous demandons à la Ministre de la culture de faire ses
devoirs en allant dénicher aux Finances ces sommes plus que
jamais essentielles au développement de notre culture et à
l'émergence de la relève, parce qu’après tout, 23 millions de
dollars, c’est presque rien ! Presque rien en regard du budget
global de l’État québécois qui est de plus de 55 milliards de
dollars. C’est toutefois beaucoup pour les artistes, les
écrivains, les organismes et les travailleurs culturels,
puisque cet investissement permettrait, grâce à l’effet de
levier des investissements gouvernementaux, de générer près de
60 millions de dollars en nouveaux revenus. Concrètement, les
artistes et travailleurs culturels verraient ainsi leur revenu
artistique moyen passer de près de 12 000 $ qu’il était en
2005 à plus de 16 000 $ », a précisé Stanley Péan,
porte-parole du M.A.L. et président de l’Union des écrivaines
et écrivains québécois.
La revendication de 23 millions de dollars du M.A.L.
correspond donc à 0,04 % du budget total de l’État québécois.
On comprendra aisément que le fait de dégager 0,04 % du budget
québécois pour la cinquième mission essentielle de l’État,
selon Jean Charest, ne relève pas d’un tour de force. 23
millions de dollars pour les arts et les lettres, sur un total
de 55 milliards de dollars, c’est presque rien ! Trouver 23
millions de dollars pour les artistes, artisans et
travailleurs culturels est davantage une affaire de volonté
politique que de capacité financière. C’est bien connu :
vouloir c’est pouvoir ! Ce que le M.A.L. veut, c’est un
gouvernement cohérent par rapport à son discours sur
l’importance de la culture, des arts et des lettres, eu égard
à l’identité nationale et à l’épanouissement collectif. Le
M.A.L. ne réclame pas l’argent dévolu aux autres secteurs
d’activité. Lorsqu’il y a une véritable volonté politique de
régler un problème, le gouvernement trouve toujours l’argent
pour le faire. Nous savons que cette marge de manœuvre existe.
La ministre de la Culture le sait; le gouvernement aussi.
Prenons pour exemples quelques-unes des dépenses
gouvernementales avec lesquelles le M.A.L. est parfaitement en
accord et qui démontrent hors de tout doute qu’un gouvernement
qui veut régler un problème a toute la latitude financière
pour le faire, à la condition que la volonté politique soit au
rendez-vous : soutien financier aux centres de la petite
enfance et aux autres services de garde, 1,43 milliard de
dollars; budget de l’Office de la sécurité du revenu des
chasseurs et piégeurs cris, 20 millions de dollars; provision
pour augmenter tout crédit nécessaire à la réalisation de
projets de communications gouvernementales, 34,5 millions de
dollars.
Cette septième campagne du M.A.L. adopte un style publicitaire
privilégiant différents supports (macarons, cartes postales,
affiches, camion à l’effigie du thème de campagne) et elle
lance surtout de brefs messages mettant en relation les 23
millions de dollars demandés pour les arts et les lettres avec
les sommes consacrées à d’autres dépenses gouvernementales.
Ces messages publicitaires seront diffusés par courriel,
placés sur le site Internet du M.A.L. et sur ceux de ses
associations membres. L’objectif du M.A.L. demeure la
mobilisation des artistes, artisans, écrivains et travailleurs
culturels dans le but de convaincre les élus de mettre les
arts, les lettres et la culture à l’ordre du jour de leurs
priorités politiques. Les élus seront donc interpellés
directement et à répétition par les artistes et les
travailleurs culturels du secteur des arts et des lettres. De
plus, des milliers d’affiches et de cartes postales seront
disponibles dans les lieux de diffusion afin de sensibiliser
la population à la problématique du sous-financement des arts
et des lettres. Enfin, le M.A.L. sera présent lors de la
tournée des Chambres de commerce effectuée par la ministre
Line Beauchamp, afin de rappeler que le financement privé ne
peut être que complémentaire et qu’il faut d’abord un
financement public adéquat.
Le Mouvement pour les arts et les lettres regroupe huit
organisations nationales et douze conseils régionaux de la
culture du secteur des arts et des lettres, qui représentent
près de 14 000 artistes professionnels, écrivains et
travailleurs culturels. Le M.A.L. est constitué du Conseil
québécois du théâtre, du Conseil québécois de la musique, du
Conseil des métiers d’art du Québec, du Conseil québécois des
arts médiatiques, du Regroupement québécois de la danse, de
l’Union des écrivaines et écrivains québécois, du Regroupement
des centres d’artistes autogérés du Québec, de En piste - le
regroupement national des arts du cirque - ainsi que des
conseils régionaux de la culture de l’Estrie, de l’Abitibi-Témiscamingue,
de la Montérégie, du Saguenay, de la Mauricie, du Centre du
Québec, de l’Outaouais, des Laurentides, de Lanaudière, du
Bas-Saint-Laurent, de la Côte-Nord et de la Gaspésie. La
mission des conseils régionaux de la culture est d’appuyer le
développement des arts et de la culture dans leur région.
Information : Éric Chalifoux, Coordonnateur adjoint
Mouvement pour les arts et les lettres