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vendredi 15 octobre 2004

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Jethro Tull toujours actif
Michel Bilodeau - Tiré du Magazine Terra Incognita

Jethro Tull n'est peut être pas précisément ce qu'on peut appeler un groupe productif mais il n'est pas inactif pour autant. Bien au contraire! En fait, la troupe de Ian Anderson, qui a lancé en octobre dernier son nouveau cd «The Jethro Tull Christmas Album», passe toujours une bonne partie de l'année sur la route. Et ce fort probablement au détriment du travail en studio. Le groupe ne semble pas près de mettre la pédale douce puisqu'une tournée britannique est dores et déjà planifiée pour février prochain. Un horaire serré qui ne laisse pas grand marge de manoeuvre aux musiciens mais qui n'a toutefois pas empêché Ian Anderson, tout comme d'ailleurs son coéquipier Martin Barre, de concocter des essais solo. Ian Anderson a même profité du lancement de son «Rupi's Dance» pour mener une tournée solo, «Rubbing Elbows Tour», aux États-Unis de la fin septembre jusqu'à tout récemment. Terra Incognita s'est entretenu avec les deux compères histoire de faire le point.

TERRA INCOGNITA Quelle est votre première motivation lorsque vous décidez de vous lancer dans l'enregistrement d'un disque solo? Pourquoi entreprendre cette démarche puisque que vous êtes le compositeur de Jethro Tull'?

IAN ANDERSON Eh bien je dirais que c'est avant tout pour me faire plaisir. Lorsque je travaille sur un disque solo je n'ai pas à expliquer à quelqu'un d'autre ce que j'entend dans ma tête ou alors à penser aux autres musiciens comme je le fais pour un disque de Jethro Tull. Dans un contexte de groupe je dois composer en pensant à tous. C'est humain. Il faut que chacun y trouve son compte pour qu'il soit motivé à travailler. Ce qui me complique drôlement les choses. Avec un disque solo je reviens un peu à la source. Avant de faire de la musique je m'étais intéressé à la peinture. Un artiste qui oeuvre dans le domaine des arts visuels travaille souvent seul et il n'y a personne d'autre d'impliqué avec lui dans le processus de création. Il n'a pas d'autres musiciens ou un réalisateur à impressionner. J'aime beaucoup travailler seul. Je me sens un peu comme un peintre en studio. C'est un travail plus intimiste qui me satisfait pleinement. Lorsque mes pièces sont assez avancées je peux inviter quelques musiciens à venir ajouter leur grain de sel.

T.I. Vous avez même réalisé certaines pièces de Rupi's Dance» complètement seul.

l.A. Oui je peux jouer de la guitare, de la basse, des claviers . Je peux le faire mais je suis bien loin de considérer que je maîtrise ces instruments. Je ne suis pas par exemple un maître en matière de claviers. Je me débrouille assez pour concrétiser mes idées. C'est tout! C'est le cas de la pièce «Photoshop» que j'ai réalisée entièrement seul parce que je n'avais pas d'autres choix! C'est la dernière pièce que j'ai enregistrée et je devais la terminer rapidement parce que nous étions en même temps dans le processus de mixage de notre disque de Noël.

« Lorsque j'étais plus jeune je voulais voir B.B.King en concert parce que c'était une légende, qu'il avait sa place dans l'histoire. Je pense que c'est la même chose pour nous.»

T.I. Vous avez préparé une tournée solo pour «Rupi's Dance» mais seulement pour les États- Unis. Prévoyez-vous un jour présenter ce spectacle ailleurs?

I.A .:J'aimerais bien mais je ne pense pas pouvoir être en mesure de le faire. Cela tient au concept même du spectacle qui est conçu un peu comme un «talk show» à l'américaine. C'est un mélange de prestations musicales et de conversations. Il y a une bonne part d'improvisation. A certains endroits il y a des musiciens locaux invités. Les américains sont familiers avec cette formule d'émission de télévision. Ça fait partie de leur culture. Et puis cela demande à l'auditoire d'être familier avec toutes les nuances de la langue anglaise pour apprécier ce concert. Si je parlais couramment le français ou l'espagnol j'aurais aimé le présenter à des publics francophones et hispanophones.

T.I Avez-vous pensé inviter votre coéquipier Martin Barre à vous accompagner pour cette tournée?

I.A .:C' était un peu délicat comme situation. Je sais que Martin ne se sent pas à sa place dans le cadre d'une de mes tournées solo mais je l'ai tout de même invité pour être «politiquement correct», Il a refusé. Je ne prévoyais pas de réponse positive mais je me devais tout de même de lui offrir.

T.J De toute façon je pense que vous allez bientôt vous retrouver pour une tournée. Vous ne semblez pas prendre de grandes pauses?

I.A Non, effectivement. 2003 a été une année assez chargée pour moi. Nous avons enregistré le disque de Noêl de Jethro Tull et j'ai enregistré «Rupi's Dance». Entre ça nous avons pris la route avec Jethro Tull et il y a eu ma tournée. Nous avons déjà des concerts de Jethro Tull de prévus pour février. Puis nous visiterons l'Inde, l'Amérique du Sud, l'Europe de l'est. J'ai aussi quelques concerts avec des orchestres symphoniques de planifiés pour l'été prochain. Nous sommes actifs une bonne partie de l'année. En fait, je dois toujours penser un an d'avance lorsque je veux amorcer un nouveau projet. Je ne veux absolument rien regretter. J'essaie de faire le maximum. La vie est si courte.

T.l Vous semblez n'avoir aucune difficulté à sillonner le monde sept ou huit mois par année. Est-ce que cela vous surprend un peu considérant le fait que vous ne bénéficiez d'aucun support de la part des stations de radio?

I.A .:C' est toujours surprenant! Heureusement que nous ne sommes pas tributaires de la radio parce que nous ne pourrions pas être sur la route comme cela. Je pense bien humblement que Jethro Tull fait partie de l'histoire du rock et qu'il a marqué à sa façon les années 70 et 80.

Au fil des ans le groupe s'est acquis une réputation d'intégrité. On ne se soucie pas des modes. Musicalement, nous avons toujours fait ce que nous voulions. Ce qui fait qu'aujourd'hui, sauf erreur, nous en sommes à notre troisième génération de fans. Je peux comprendre ce phénomène. Lorsque j étais plus jeune je voulais voir B.B.King en concert parce que c'était une légende, qu'il avait sa place dans l'histoire. Je pense que c'est la même chose
pour nous. Les gens profitent de - l'opportunité de nous voir avant que nous soyons trop vieux!

Michel Bilodeau


Réjean Charbonneau 
& Jean Doyon

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