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vendredi 30 juillet 2004

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Première activité sur la nouvelle rue piétonnière du Vieux Sorel
Cinéma Plein Air : du cinéma en plein coeur du centre-ville

29 juillet 2004 - Corina Bastiani et Simon Ménard de la Maison Audace, présentent pour une troisième année consécutive, des projections de cinéma extérieur.  Le succès populaire remporté depuis deux ans avec cet événement a été un tremplin pour cette jeune l'entreprise, qui possède également le journal Le Canard Deschaîné« Nous croyons que la multitude d'événements culturels accessibles et gratuits, améliore réellement la qualité de vie des citoyens », mentionnait le couple, qui croit fermement et depuis longtemps, à la viabilité d'un centre-ville dynamique.  « Les films sélectionnés sont à la fois populaire, accessible, et de qualité. Nous avons démontré qu'il n'y a pas uniquement les «canons» américains qui font déplacer les foules » disait Simon Ménard.

Les sites

Cette année, puisqu'il y aura quatre « soirées cinéma », soit quatre vendredis du mois d'août, on a séparé les présentations en bloc de deux, sur deux sites différents.  Le site du Carré Royal a été considéré comme l'un des plus propices et agréables au Québec.  Le Carré Royal est un amphithéâtre naturel créé par les grands arbres protégeant du vent, de la lumière en plus de diriger le son.  Les gens s'installent à leur aise, sur les chaises, sur nos coussins ou simplement sur l'herbe.  Il n'y a pas de mauvaise place sur ce site, de près, de loin ou sur les côtés, la visibilité est bonne.  Ce qui permet d'accueillir facilement un grand nombre de personnes de façon sécuritaire, d'égayer le centre-ville et de divertir les touristes.

Quant aux deux dernières présentations, elles auront lieu sur le nouveau mail piétonnier, de la rue Augusta, ce qui coïncidera avec la première activité de ce fameux « Renouveau Urbain ».  Un site très différent, plus urbain, et des films plus musicaux ont été choisi en espérant égayer ces deux derniers vendredis d'août.  Le public sera aisé de s'installer sur des terrasses ou d'apporter leurs chaises.

Notez que cette activité, plutôt familiale qui attire en moyenne 350 à 400 spectateurs par projection, est gratuite.  En cas de pluie, les projections seront diffusées dans la salle du Cinoche au 78 rue du Roi.

Nouveautés en service:
La Maison Audace s'associe cet été avec le Presse Café, nouveau commerce situé près du Marché Richelieu, afin d'offrir un meilleur service de rafraîchissements et collations lors des projections dans le Carré Royal.  Également, la CIT Sorel-Varennes incite les résidents du secteur Tracy, de Saint-Laurent-du-Fleuve, de Contrecoeur, Varennes et Verchères à se laisser conduire vers une soirée cinéma en
plein air.

Cinéma Plein Air peut compter sur de généreux commanditaires : Ville de Sorel-Tracy, Deux-Rives Chrysler Dodge Jeep mc., Carrefour Jeunesse Emploi, Cinéma St-Laurent, les Cinémas RGFM, CJT Sorel-Varennes, Cactus-Café, Presse Café, Prince Pizzéria, Fou du Roi Steak House, Joe Loue Tout, Gourmandise du Roi, Cinoche et K. Films Amérique les cinémas nationaux de qualité de l'agent Louis Dussault

Voici le calendrier des projections : 

Le vendredi 6 août à 21h : Les Temps Modernes
Pour Les Temps Modernes, Charles Chaplin compose lui-même la musique. Le personnage de "CharIot , qui avait apporté la gloire à Charles Chaplin, fait dans Les Temps Modernes sa dernière apparition. C'est d'ailleurs la première fois que le monde entendait la voix du personnage.

Le film est un combat contre les machines dans un contexte particulier. Chariot est employé dans une usine où des techniques de travail à la chaîne sont expérimentées afin d'obtenir un rendement maximum. Il est choisi comme cobaye pour la machine à manger. La machine se détraque et Chap!in perd la raison. A sa sortie de l'hôpital, le mauvais sort continue de s'acharner sur lui : chômage, prison, errance... Dans ses mémoires Chaplin rapporte qu'il a eu l'idée après qu'un journaliste de New York lui ait raconté le travail à la chaîne et comment de jeunes gaillards devenaient des loques humaines après avoir travaillé dans ces usines. Son modèle, les usines automobiles de Détroit (Ford). 

En 1931, CharIes Chaplin est vivement préoccupé par les problèmes sociaux et économiques de son époque. En effet, la crise de 1929 aux États-Unis fait augmenter considérablement le nombre de chômeurs, et coïncide avec le développement de la mécanisation industrielle. La même année, il déclare à un journaliste "Le chômage, voilà la question essentielle. Les machines devraient faire le bien de l'humanité au lieu de lui apporter tragédie et chômage . Chariot est ouvrier dans une gigantesque usine. Il resserre quotidiennement des boulons. Mais les machines, le travail à la chaîne le rendent malade, il abandonne son poste, recueille une orpheline et vit d'expédients. Le vagabond et la jeune fille vont s'allier pour affronter ensemble les difficultés de la vie...

D'ailleurs, mentionnons le sous-titre: "L'histoire de l'industrie, de l'entreprise individuelle, la croisade de l'humanité à la poursuite du bonheur . Le titre qui avait été retenu au départ pour le film était "Les Masses.

 

Vendredi 13 août 21h au Carré Royal : 
Les aventures du Baron de Münchausen
Dans le grand livre du fantastique et du merveilleux, Karl Friedrich Hieronymus, le Baron de Münchausen, est, par bien des aspects, un personnage à part. D'abord, il a réellement existé. Né en 1720, il sert comme officier de cavalerie au sein de l'armée russe. Conteur de génie, affabulateur patenté, ses récits délirants connaissent une première publication en 1781. La construction du film est rebondissante, où les personnages principaux passent d'une époque à l'autre, d'un univers à un autre, pour vivre de nouvelles aventures. Tout est gigantesque on devient des spectateurs transportés dans un monde incomparable. On retrouve la tête de Robin Williams qui flotte dans le rôle du roi de la lune. On peut voir aussi Terry Gilliam dans le ventre du poisson en accordéoniste ivre. Pour l'univers visuel, Gilliam s'inspira des illustrations de Gustave Doré, de Botticelli (pour la scène avec Vénus), de Boucher (pour le salon de Vulcain), et de Jean-Louis Gérôme (pour le campement des Turcs.) Le film fut entièrement tourné en Europe, entre Cinecittà en Italie et Belcite, ville abandonnée se situant en Espagne, la post-production se passa aux studios Pinewood en Angleterre.

Au siècle des Lumières, une ville s'apprête à succomber sous les assauts des Turcs. Seul le théâtre royal est encore debout où comédiens et machinistes s'échinent à donner un spectacle potable mais invariablement hué par les spectateurs. Ils donnent ce jour-là "les Aventures du baron de Münchausen quand au beau milieu d'une scène, un vieillard se lève et revendique l'identité du baron de Münchausen. Il propose alors aux habitants incrédules de chasser les Turcs. Pour ce faire, il leur demande de l'aider à retrouver ses quatre anciens compagnons d'aventures.

 

Vendredi 20 août rue Augusta : Les Triplettes de Belleville
Dans Les Triplettes de BelleviIle on retrouve une foule de références et citations allant de Buster Keaton à Joséphine Baker en passant par le général de Gaulle ou Yvette Horner sans oublier Django Reinhardt. Très influencé par l'univers du mime, Sylvain Chomet a développé un style d'animation très particulier. Foisonnante de détails soignés, chacune des scènes des Triplettes de Belleville est, de plus, cadrée, éclairée, composée, comme le serait celle d'un film. Au final, il émerge de cette co-production FRANCE I CANADA / BELGIQUE une qualité d'animation exceptionnelle, un charme singulier fait d'une poésie et d'une drôlerie uniques.

Le réalisateur a laissé libre cours à sa fantaisie. Imaginant l'histoire de cette grand-mère prête à tout pour son petit-fils, il dessine une inoubliable Madame Souza, que rien n'empêche, ni ses lunettes, ni son pied bot, de gravir des montagnes ou de traverser l'océan en pédalo si la situation l'impose. Claudicante mais tenace, elle fait fi des difficultés. Autour d'elle, son petit-fils mélancolique, Champion, bien sûr, roi de la petite reine et enlevé pour ses talents vélocipédiques, le chien Bruno - parfait dans le rôle d'une roue de camionnette - ainsi qu'une pléiade de personnages qui naviguent aux frontières du comique et de l'absurde. Madame Souza et son chien Bruno partent alors à la recherche de Champion et leur quête les mène de l'autre côté de l'océan, jusqu'à une mégalopole nommée Belleville. Là, ils rencontrent les "Triplettes de Belleville , d'excentriques stars du music-hall des années 30, qui décident de prendre Madame Souza et Bruno sous leur aile. 

 

Vendredi 27 août rue Augusta : Buena Vista Social Club
Vous serez sous l'emprise du charme tranquille de Ruben, de la sympathique bravache d'lbrahim, de la dignité de Compay et du côté diva d'Omara, personnages pour qui vous garderez un respect certain. Vous voudrez tout simplement retrouver chez vous l'immense émotion que l'on ressent en écoutant les « super-abuelos », c'est à dire les super-grands- pères, du Buena Vista Social Club qui ont raflé les Grammy pour l'album Buena Vista Social Club. Cette musique là est magique. Non seulement parce qu'elle puise aux racines du son de Cuba et qu'elle séduit d'emblée par son authenticité, mais aussi et surtout parce qu'elle est interprétée par des monstres sacrés. Mais paradoxalement des monstres sacrés tombés dans l'oubli pendant plusieurs années et redécouverts depuis peu. Plus exactement à la faveur d'un enregistrement réalisé par Ry Cooder en 1997.

Ils ont entre 40 et 90 ans et on les retrouve dans leurs propres rôles. L'histoire se déroule à la Havane principalement, mais également à Amsterdam et au Carnegie Hall où ils se sont produits, le réalisateur Wim Wenders est allé à la rencontre des musiciens du Buena Vista Social Club. Il en rapporte des mélodies et des témoignages qui selon sa propre expression forment un "musicumentaire . C'est Ry Cooder, qui a eu la merveilleuse idée de faire écouter l'enregistrement au réalisateur allemand. Wim Wenders est tout de suite devenu accro. Ces deux acolytes de longue date ont ensemble créé un genre où musique, images et témoignages sont indissociables comme le voulait Wim Wenders « Je ne pense pas qu'on puisse séparer la vie et l'histoire de ces gens de la musique elle-même. La musique est si riche et émouvante, remplie de l'expérience de toutes leurs vies qu'il est impossible de faire cette distinction » déclare-t-il dans le dossier de presse. Mais tous deux ont une passion pour les sons et les musiciens, et savent aussi rester effacés et laisser les musiciens faire leur "boeuf'. Ry Cooder est le narrateur et fil conducteur sans pour autant se mettre musicalement en avant, alors que Wenders crée un rythme aussi relax et ouvert que les musiciens eux- mêmes. Le respect et la dignité avec laquelle ils sont traités sont ce qui différencie Buena Vista Social Club d'autres documentaires musicaux. Wenders comprend la musique et ceux qui la créent, et les laisse simplement jouer.

Jean Doyon

 

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