Cool, le jazz de François
Marcaurelle
Hélène Goulet - Journal La Voix
Le pianiste montréalais François
Marcaurelle et son quartet seront de passage au Cabaret du
Saint-Cyrille, le samedi 11 décembre prochain, pour présenter
les pièces de leur plus récent album
intitulé
Opus #6/Mode d'emploi, lancé le 28 octobre dernier sous
étiquette Effendi.
François Marcaurelle est un des co-fondateurs de l'Off-Festival,
cet événement jazzistique en marge du Festival international
de jazz de Montréal, créé pour mettre en valeur le talent des
musiciens de jazz du Québec, de moins en moins souvent invités
au grand événement récréo-touristique montréalais.
Le musicien - un grand gaillard de plus de six pieds - était
de passage cette semaine pour faire la promotion de son
spectacle.
Invité à situer sa musique parmi les différents styles de
jazz, Marcaurelle la qualifie de jazz-fusion, réunissant
différentes influences provenant du rock, du reggae, du
classique, etc.
Ce n'est pas du jazz expérimental, avertit le musicien
d'entrée de jeu. C'est de la musique accessible, qui s'écoute
bien, c'est mélodieux et ça groove, poursuit-il, se disant
particulièrement satisfait de son dernier opus. Ceci dit, le
musicien dit ne pas avoir la prétention de réinventer la roue.
Non, ce qui fait plutôt la force du groupe, c'est la
complicité qui se dégage des musiciens, qui évoluent au sein
de la même formation depuis une quinzaine d'années. Une
complicité qui sait se traduire en musique, fait remarquer
François Marcaurelle. Ce dernier a salué au passage le talent
de ses collègues Sylvain Provost (guitare) et Normand
Lachapelle (basse) qui ont, en duo, remporté le Félix du
meilleur album jazz en 2002. Le batteur Denis Mailloux
complète la formation.
Par ailleurs, le parcours de Marcaurelle est passablement
singulier, puisque c'est seulement à l'âge de 20 ans qu'il a
commencé à jouer du piano. Avant, au cégep, je jouais au
football et je
m'intéressais
à la sociologie. J'ai donc dû travailler très fort, huit
heures par jour de pratique en moyenne, a-t-il avoué.
Frank Zappa, avec l'album Hot rats, a été un élément
déclencheur de sa carrière musicale. Marcaurelle, qui compose
sa propre musique, se dit également influencé en musique
contemporaine par Bartok et Stravinsky et, sur la planète
jazz, par McCoy Tyner, Chick Corea et, surtout, par le groupe
Weather Report (notamment par le claviériste Joe Zawinul et le
bassiste Jaco Pastorius).
L'écoute de l'album Opus #6 confirme que la musique de
François Marcaurelle est de facture plutôt classique, très
coulante, voire même réconfortante.
Mais nul doute que la scène, ainsi que le public, apporteront
un élément de spontanéité qui saura dégourdir le côté un peu
plus wild des musiciens.