jeudi 23 octobre 2014
C'est l'empire
médiatique fédéraliste qui
domine au Québec
par Robert
Barberis-Gervais
Les adversaires de Pierre Karl
Péladeau se montrent tout à coup
sensibles à la qualité de
l’information. Pour eux, si le
député de St-Jérôme garde la
propriété de l'empire médiatique
de Québecor peu importe la forme
que prendra cette propriété,
s’il devient chef de
l’opposition puis premier
ministre, les Québécois et les
Québécoises seront menacés de se
faire manipuler par des médias
soumis aux desiderata ou au
diktats du propriétaire même
s'il a mis ses actions en
fiducie sans droit de regard et
même s'il s'engage
solennellement à ne pas
intervenir.
Selon ces néo-éthiciens qui ont
une éthique à géométrie
variable, TVA, LCN, le Journal
de Montréal et le Journal de
Québec ne pourront plus faire de
l’information de qualité : ces
médias deviendront des
instruments de propagande au
service d’un homme politique, du
Parti québécois et de
l’indépendance. Si PKP ne vend
pas Québécor, ce sera un drame
national.
Je me marre quand je vois ces
tartuffes défendre le droit des
citoyens à la qualité de
l’information. Comme je n’ai pas
d’obligations professionnelles
étant à la retraite depuis 2005,
je suis un grand consommateur
d’informations politiques. Voici
quelques observations sur
l’empire fédéraliste qui domine
les médias au Québec.
Restons dans le domaine
francophone. Ce n’est pas la
CBC, ni CTV, ni The Gazette qui
vont présenter les
indépendantistes sous un jour
sympathique. Décrivons la
nébuleuse fédéraliste.
Tout le monde peut le constater,
ce qui caractérise actuellement
l’empire médiatique de Québecor,
c’est la diversité et le
pluralisme, ce qui est le
contraire de la propagande.
Malgré le poing levé de PKP, ces
médias ne sont pas devenus des
instrument de propagande
indépendantiste. Jean Lapierrre
est toujours libéral; il est
parfois fatigant avec ses farces
plates, mais il n’y a pas de
quoi se plaindre au Conseil de
presse. Ce qu'on essaie de nous
faire croire sans le dire
explicitement, c’est que si
Pierre Karl Péladeau devient
chef du Parti québécois et
premier ministre du Québec, les
médias de
Québecor perdront leur autonomie
journalistique, leur diversité
et leur pluralisme.
Pour apprécier la crédibilité de
leurs vertueuses inquiétudes, il
faut faire une description de
l’empire médiatique fédéraliste
qu’ils sont moins prompts à
critiquer. En principe, leurs
aspirations à une information
au-dessus de tout soupçon, ne
devraient-elles pas les pousser
à être très exigeants pour les
médias qui défendent le statu
quo.
Prenez Radio-Canada, ce haut
lieu de l’information « coast to
coast ». Des exemples. Aux
nouvelles, quand Martine Biron
décrit un événement où des
péquistes ont participé, vous
serez sûr qu’à un moment donné,
il y aura un dérapage : un mot
péjoratif ou une déformation des
propos. J’ai porté plainte une
fois et l’ombudsman de
Radio-Canada m’a donné raison.
Quand Anne-Marie Dussault a
interrogé Bernard Drainville sur
la Charte des valeurs, elle
s’est montrée très hostile avec
ses longues questions
tendancieuses et son ton
traînant.
Son entrevue a été aux antipodes
du professionnalisme et le
résultat a été le contraire
d’une information de qualité sur
un sujet délicat qui demandait
beaucoup de doigté…et de
respect. De même l’entrevue avec
Pierre Duchesne sur la
conversation enregistrée par la
police entendue devant la
commission Charbonneau
concernant Elaine Zakaïb et
Michel Arsenault était
en-dessous de tout. De très
mauvaise humeur parce qu’Elaine
Zakaïb a refusé l’entrevue,
Anne-Marie Dussault a essayé de
transformer en scandale une
conversation insignifiante où la
responsable des dossiers dans
les régions au Fonds de
solidarité se plaignait que Tony
Accurso prenait trop de place au
détriment de ses projets à elle
et disait ne pas vouloir
s’occuper des chicanes entre
Jocelyn Dupuis et Jean Lavallée.
Radio-Canada a atteint des
sommets de l’information quand,
quelques jours avant le vote du
7 avril, Alain Gravel a fait du
grand théâtre avec un don qui
aurait été fait par un ingénieur
à Claude Blanchet pour la
campagne de financement de sa
femme.
Dénonciation anonyme mais avec
affidavit. Comme si un affidavit
était la preuve que c’était
vrai. Rappelons-nous Gilles
Cloutier, le libéral spécialiste
des élections municipales clefs
en mains, un mythomane qui a
inventé quelques histoires et il
était pourtant sous serment, ce
qui vaut bien des affidavits.
A Radio-Canada, quand il y a des
débats, c’est toujours trois
fédéralistes contre un
indépendantiste qui doit souvent
s’excuser pour prendre la
parole. Radio-Canada remplit
bien sa mission de protéger
l’unité canadienne. Mais est-ce
toujours de l’information
honnête et complète ? Poser la
question, c’est y répondre.
Dimanche dernier, aux Coulisses
du pouvoir, avant une entrevue,
n'a-t-on pas vu Emmanuelle
Latraverse se laisser donner un
p'tit bec sur la joue par Justin
Trudeau. Je ne savais pas que la
théorie de la proximité de Denis
Coderre allait jusque là.
Prenons un des journaux de
l’empire de presse Gesca : La
Presse.
Quand le journaliste libéral
Denis Lessard se met à faire de
la politique, on qualifie ses
textes d’analyse pour les
différencier des textes où il
est supposé donner de
l’information. Ses meilleures
analyses portent sur les
chiffres truqués des sondages
CROP. Il se lance dans des
explications nuancées sur la
hausse de 2% des appuis à la CAQ.
Le ridicule ne tue pas. On a
prouvé que les sondages CROP
sont un instrument de
manipulation de l’opinion
publique. La Presse s'en sert
abondamment.
Ne parlons pas de la section
appelée« Débats », de la page
éditoriale où trône André Pratt
et des chroniqueurs. Y a-t-il un
chroniqueur indépendantiste à «
La Presse » ? Quant à la page «
Débats », il y a un texte sur
dix qui exprime un point de vue
autre que fédéraliste. Il y a
quand même au moins 40% des
lecteurs de « La Presse » qui se
disent pour l’indépendance du
Québec. On leur donne en pâture
Pierre Foglia. Admettons que
c’est mieux que rien. Mais il
aime mieux parler d’autre chose
que de politique, son bicycle,
ses chats, les animaux qui
rôdent entre Frelighsburg et
St-Armand, le coyote qui le
regarde avec mépris, les
oiseaux, le temps qu’il fait,
ses lectures, ses bobos de
septuagénaire et trop peu de sa
fiancée.
Le but avoué de Paul Desmarais
était de contenir le mouvement
indépendantiste. Ses fils ont
pris la relève. Ce sont ces
gens-là qui déchireront leurs
vêtements contre Pierre-Karl
Péladeau et Québécor qui est
leur principal concurrent ce qui
veut dire que, quand ils parlent
de ce sujet, ils sont en conflit
d’intérêt.
La radio poubelle de Québec fait
partie de l’empire médiatique
fédéraliste : pour la juger, on
n’a qu’à voir comment votent les
Québécois de la capitale dite
nationale.
Il faut aussi parler de la
publicité du gouvernement du
Canada pour entretenir le
patriotisme canadien. Cette
publicité est déjà commencée en
2104 et sera étirée pendant
trois ans avant le 150è
anniversaire de la Confédération
en 2017. Voyez par vous-même.
PATRIMOINE CANADIEN -CANADA 150
« Rodeo FX a réalisé un tour de
force technique et artistique
pour mettre en images le
magnifique message publicitaire
de Patrimoine Canadien
soulignant le 150ème
anniversaire de la
Confédération.
À l’aide d’environnements
d’époque recréés virtuellement
et d’une technique d’arrêt sur
image qui immortalise certains
instants de ce processus
politique déterminant dans
l’histoire du Canada, Rodeo FX a
conçu un message stylisé et
élégant qui nous replonge dans
le Québec de 1864. L’équipe de
Rodeo FX a fait usage de tout
son talent et de son ingéniosité
pour simuler cet effet d’arrêt
dans le temps, notamment grâce à
des astuces de tournage et à un
traitement numérique précis et
méticuleux. Le résultat est
saisissant, et il donne toute sa
signification au titre de la
campagne publicitaire : « Des
moments où le temps s’arrête ».
Ce message qui rend hommage aux
Pères de la Confédération est
une collaboration de l’agence
Tank, de la maison de production
La Cavalerie, et de Rodeo FX. La
campagne est déployée à
l’échelle nationale, en anglais
et en « français. »
« Canada 150 (1867-2017) : Pour
un Canada fort, fier, libre. »
Combien ça coûtera cette
publicité conçue exactement dans
le même esprit que le programme
scandaleux des commandites de
Jean Chrétien qui s’est caché
derrière le fonctionnaire Chuck
Guitté et le libérfal Jacques
Corriveau.
Ces gens-là qui trouvent que ce
n’est pas assez que Pierre Karl
Péladeau mette ses avoirs en
fiducie sans droit de regard et
qu’il s’engage sur l’honneur à
ne pas intervenir dans les
médias de Québécor, ces gens-là,
dis-je, sont les mêmes qui
acceptent sans aucune critique
la domination idéologique de
l’empire médiatique fédéraliste
qui défend le statu quo. Ils
n’ont à mes yeux aucune
crédibilité. PKP doit faire de
son mieux et s’en remettre au
tribunal de l’opinion publique
et au bon sens de l’ensemble des
citoyens qui sauront résister à
la manipulation de l’information
par tous ceux qui, partout dans
les médias, sont les adversaires
de l’indépendance du Québec. Je
vais vous faire une prédiction.
A cause de l'acharnement du
Parti libéral, des caquistes et
du duo David-Khadir qui montre
qu'ils ont peur de lui, PKP va
devenir l'homme politique le
plus coriace et le plus aguerri
de l'histoire du Québec.
Une suggestion, comme antidote :
des visites à la page Facebook
de PKP.
p.s. Est-ce qu'Elaine Zakaïb va
revenir en politique pour le
Parti québécois et se présenter
à l'élection partielle du comté
de Richelieu?
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
jeudi 23 octobre 2014
barberis@videotron.ca
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