LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mardi 15 juillet 2014 12:20

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE


Robert
Barberis-Gervais

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L'opinion exprimée dans le cadre de cette chronique, est celle de son auteur
et ne reflète pas nécessairement l'opinion, ni n'engage le SORELTRACY MAGAZINE.
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mardi 15 juillet 2014


Lettre ouverte à Jean-François Lisée

par Robert Barberis-Gervais

Bonjour Jean-François,

Ce qu’essaie de faire Christine St-Pierre, c’est manifestement une manoeuvre de diversion afin que l’on oublie l’affaire Bolduc.

Heureusement, vous avez un blogue qui remet les pendules à l’heure. Mais c’est facile de faire de la démagogie avec les dépenses d’un ministre qui voyage.

C’est l’exemple parfait de la partisanerie libérale accompagnée comme toujours de mesquinerie et de médiocrité. Rappelons qui est Christine St-Pierre.

C’est elle qui a nommé Julie Mivile-Dechêne à la tête du Conseil du statut de la femme pour qu’elle s’oppose à la position favorable du Conseil sur la Charte des valeurs québécoises.

C’est elle qui a caché des études sur la langue française à Montréal avant une commission parlementaire sur la fixation du nombre d’immigrants à accueillir au Québec par année.

C’est elle qui a accusé Fred Pellerin d’encourager la violence en portant le carré rouge des étudiants.

C’est elle qui a insulté Pauline Marois en pleine assemblée nationale.

Elle n’a pas de classe : elle est bornée.

Sa prise de position sur la loi « mourir dans la dignité » manquait de nuances et sa brutalité (elle a parlé « d’euthanasie » et de « médecins qui n’ont pas le droit de tuer ») était bien caractéristique de sa personne et ne tenait pas compte de la complexité des situations concrètes.

Elle est députée du comté de l’Acadie qui compte plus de 64% de non-francophones qui lui donnent 20 000 votes de majorité et 71% du vote.

Le hasard fait que je viens de terminer « Les Mémoires » du duc de Saint-Simon où il est beaucoup question de la cour de Louis XIV, de ducs et de duchesses, de cardinaux et de toutes sortes d’intrigues. Avec votre élégance, votre maîtrise du langage et votre style aristocratique, on pourrait vous appeler le duc Jean-François de Lisée. Vous faites des envieux et des envieuses comme jadis Jacques Parizeau.

Le but visé par la députée de l’Acadie est double : faire diversion bien sûr mais surtout nuire à la réputation d’un candidat potentiel à la direction du Parti québécois. Car il n’y a aucun doute sur la tentative de nuire à votre réputation.

Voici un portrait-charge de Mme de Blanzac qui montre la verve satirique du duc de Saint-Simon et qui entre dans sa galerie des grotesques.

« On ne pouvait avoir plus d’esprit, plus d’intrigue, plus de douceur, d’insinuation, de tour et de grâces dans l’esprit, une plaisanterie plus fine et plus salée, ni être plus maîtresse de son langage pour le mesurer à ceux avec qui elle était. C’était en même temps de tous les esprits le plus méchant, le plus noir, le plus dangereux, le plus artificieux, d’une fausseté parfaite, à qui les histoires entières coulaient de source avec un air de vérité et de simplicité qui était prêt à persuader ceux même qui savaient, à n’en pouvoir douter, qu’il n’y avait pas un mot de vrai ». Quel magnifique portrait de Christine de St-Pierre mais en soustrayant « les grâces dans l’esprit ».

À cela j’ajouterais ce qu’il dit de la duchesse d’Arpajon, « qui avait grande mine et des restes de beauté ».

« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage » écrivait le poète Du Bellay.

L’article d’Annabelle Blais dans « La Presse » de ce samedi rétablit les faits. Tout cela est fort instructif. Et Mathieu Bock-Côté sur son blogue voit juste comme d’habitude. Tout cela montre la turpitude de Christine St-Pierre qui est pas mal frustrée car si le gouvernement Couillard tient parole, ses voyages seront fort limités.

Intenter une poursuite en diffamation ? Y a-t-il un ou une citoyenne normale qui vous reprochera d’être allé saluer votre femme et vos deux enfants près de Paris surtout s’il n’en a rien coûté aux contribuables ? Ce serait, à mon humble avis, monter sur de grands chevaux que de parler ici d’atteinte à votre vie privée.

C’est certain que pour le citoyen distrait qui ne va pas au fond des choses, ce que ma femme appelle avec un humour mordant, « l’électeur mou ou l’électrice molle », il restera l’image (fausse) d’un ministre péquiste qui a gaspillé de l’argent. Mais que peut-on y faire ? Je ne suis pas sûr que Christine St-Pierre sorte grandie de cette affaire. Mais elle s’en fout et ses électeurs libéraux aveugles à 64% non-francophones n’en entendront même pas parler.

Oui, il y a diffamation et tentative de nuire à votre réputation. Mais c’est de la petite politique. Une poursuite en diffamation donnera à l’affaire une dimension qu’elle n’a pas vraiment étant donné la médiocrité et la mesquinerie bien connues de Christine St-Pierre et sa partisanerie bête qui voudrait bien être méchante.

Quant à moi, vous sortez grandi de toute cette tempête dans un verre d’eau comme disait l’incorruptible Couillard de l’affaire Bolduc qui touche « aux vraies affaires », c’est-à-dire les affaires d’argent.

Aux « exploits » déjà mentionnés, il faut ajouter la plate déclaration de Christine St-Pierre, ministre des relations internationales, à l’effet que « la réputation du Québec à l’étranger a été ternie par la Charte des valeurs » et son appui inconditionnel à la campagne de Michaëlle Jean pour le poste de secrétaire-générale de la Francophonie. A ce sujet, lire l’article dévastateur de Christian Rioux dans « Le Devoir » du 11 juillet : « La francophonie mérite mieux ».

S’il l’avait connue, à propos de cette langue de vipère complice des basses oeuvres couillardiennes, l’auteur des « Mémoires » aurait écrit : « Elle déversait son fiel libéral machiavéllque jusque sur sa chaise percée. »

Maintenant je soumets une réflexion qui me semble pertinente.

Les insinuations de Christine St-Pierre sont sorties dans les médias vendredi le 11 juillet 2014 à LCN et à Radio X Montréal. Sur le site web de « La Presse », il y a un article signé Annabelle Blais le lendemain 12 juillet à 04h30 mis à jour le 12 juillet 08h14. Le titre : « Les dépenses de Lisée scrutées à la loupe par Québec. » Ce titre devient un sous-titre dans la version papier de « La Presse » de samedi 12 juillet qui a pour titre : « Abus de fonds publics ou tentative de diversion des libéraux ? » et sous-titre : « Les dépenses de Lisée scrutées à la loupe par Québec. »

L’excellent article d’Annabelle Blais établit les faits et donne au lecteur tout ce qu’il faut pour porter un jugement avisé et éclairé.

Je cite Annabelle Blais. « En 18 mois, l’ancien ministre péquiste des Relations internationales et du Commerce extérieur, Jean-François Lisée, a réalisé 15 missions à l’étranger qui ont coûté 214 894 $, selon des documents obtenus par La Presse grâce à la Loi sur l’accès à l’information. »

Cette affaire est sortie vendredi le 11 juillet. Vous savez le temps que ça prend d’habitude pour obtenir des documents grâce à la loi d’accès à l’information. On peut donc conclure que « La Presse » avait été informée que quelque chose s’en venait sur les dépenses de Jean-François Lisée dans ses voyages à l’étranger. Et qu’elle a pris les devants pour avoir l’information pertinente au cas où…

Ce qui suppose une planification du côté des libéraux. Si Lisée décide d’intenter une poursuite pour diffamation, pour fixer le montant des dommages, en se basant sur ce qui précède, il pourra dire que l’intervention fielleuse de Christine St-Pierre était planifiée ce qui augmente sa malice. La preuve que « La Presse » en avait été informée : sa demande de documents grâce à la loi d’accès à l’information, demande qu’on pourra dater, s’il y a un procès.

Une autre question anodine : est-ce que Christine St-Pierre s’excusera d’avoir injustement semé le doute sur l’intégrité de Lisée comme elle l’a fait après avoir accusé honteusement Fred Pellerin d’inciter à la violence en portant le carré rouge, ou comme elle l’a fait après avoir grossièrement dit à la première ministre à l’Assemblée nationale : « va chier » ? Des circonstances de ma vie de syndicaliste accusé injustement de diffamation m’ont fait beaucoup réfléchir sur la notion d’excuses et surtout sur la notion d’excuses sincères.

Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
mardi 15 juillet 2014
barberis@videotron.ca

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