vendredi 22 août 2014
Province ou
Pays, le vrai choix
par Robert Barberis-Gervais
Je n’irai pas par
quatre chemins : je trouve
brillante la dernière idée de
Bernard Drainville sur le
libellé de la question à poser à
un prochain référendum.
Voici le libellé de la question
? « Voulez-vous que le Québec
demeure une province du Canada
[ou] devienne un pays
indépendant ? »
Même si je suis un électeur du
comté de Marie-Victorin et que
j’appuie Bernard Drainville
depuis son entrée en politique,
j’ai déjà fait la preuve que je
pouvais être critique à son
endroit. Par exemple, je l’ai
critiqué quand il est resté
silencieux devant de la
suggestion de Guy Rocher et de
Michel Gauthier en Commission
parlementaire sur la loi 60
quant au respect des droits
acquis des femmes musulmanes qui
portaient le voile depuis des
années en garderie ou ailleurs.
Par son silence, il a donné
l’occasion à Philippe Couillard
et à Françoise David de se
présenter comme les défenseurs
des femmes privées de leurs
droits et opprimées par le
gouvernement Marois. Il a fait
partie d’une stratégie globale
et désastreuse qui a obligé
Pauline Marois à dire qu’on
offrirait un emploi ailleurs aux
femmes musulmanes
récalcitrantes. C’est sans doute
une des erreurs que Bernard
Drainville a admis avoir faite
dans son entrevue avec Alain
Gravel à l’émission 24/60 sur
RDI.
Sur Twitter, Jean-François Lisée
a écrit : @JFLisee
À lire : Intéressante
contribution de @BDrainvillePQ
sur l’avenir du PQ et du Québec
bernarddrainville.org
4/08/13/province-ou-pays/
Selon l’argumentation de Bernard
Drainville, il faut s'organiser
pour que les fédéralistes soient
obligés de justifier le statu
quo c'est-à-dire que le Québec
reste une province dans le
Canada.
Sa contribution la plus
originale et la plus prometteuse
est le libellé de la question à
poser à un prochain référendum.
« Voulez-vous que le Québec
demeure une province du Canada
[ou] devienne un pays
indépendant ?
Qu’est-ce que veut dire
concrètement ? Cela veut dire
que sur le bulletin de vote au
prochain référendum, les
Québécois et les Québécoises
auront un choix à faire entre
deux propositions :
Je veux que le Québec demeure
une province du Canada.
ou
Je veux que le Québec devienne
un pays indépendant.
Il n’y aura donc pas de camp du
NON mais deux camps du OUI. OUI
à « Je veux que le Québec
demeure une province du Canada »
ou OUI à « Je veux que le Québec
devienne un pays indépendant ».
C’est clair et c’est honnête car
c’est exactement le choix qu’on
a à faire. Les fédéralistes
devront faire la démonstration
que le meilleur avenir pour le
Québec, c’est le statu quo
c’est-à-dire rester une province
du Canada. Les indépendantistes
devront démontrer que le
meilleur avenir pour le Québec,
c’est de devenir un pays
indépendant.
Réfléchissez aux conséquences et
vous direz comme moi : c’est
brillant et ça donne une bonne
orientation aux
indépendantistes. Quand on a un
problème à régler, la façon de
poser le problème est d'une
grande importance. Peu importe
qui sera élu chef du Parti
québécois, il devra adopter
cette proposition de Bernard
Drainville. Et le Parti
québécois aussi. Ça me rappelle
la chanson de Renée Claude : «
C’est le début d’un temps
nouveau ». Je le pense vraiment
et sans aucune hésitation.
J'en profite pour dire à ceux et
celles qui souhaitent que
Pierre-Karl Péladeau devienne
chef du Parti québécois, qu'il
est loin d'être sûr qu'il se
présentera pour faire partie de
la course à la chefferie dont
les règles du jeu seront
décidées vers le 27 septembre
2014. Il peut juger que son
apprentissage de la politique
n'est pas complété et ne pas se
présenter. Je m'en remets à son
jugement. Mais ce qui est
certain, c'est qu'il fera partie
de l'équipe et que son influence
sera grande.
Robert Barberis-Gervais,
Vieux-Longueuil,
vendredi 22 août 2014
barberis@videotron.ca
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