lundi 26 mars 2012
Au-delà des
citations
Par Mathieu
Pontbriand
Avec la désignation de trois
bâtiments patrimoniaux comme
biens culturels, la Ville de
Sorel-Tracy commence à se doter
de précieux outils pour assurer
la protection de son patrimoine
bâti. C’est une excellente
nouvelle! J’aurais bien apprécié
voir les anciens bâtiments de la
Sincennes-McNaughton connaître
le même sort, mais tel n’a pas
été le cas. Malgré cette
décision, je refuse toutefois de
m’inscrire dans le discours
alarmiste habituel. Il y a
encore tout lieu de rester
optimiste et d’œuvrer à leur
réappropriation.
Je ne connais pas assez
l’histoire de ces bâtiments pour
porter ici mon chapeau
d’historien, mais mon souhait de
les voir conserver m’incite à en
savoir davantage sur eux.
Comment ne pas songer, en les
observant, aux nombreux ouvriers
qui ont gagné leur pain en
œuvrant sur les différents quais
sorelois qui longeaient à
l’époque le Richelieu. Qui sait
même s’ils n’en sont pas les
dernières traces? Je me rappelle
encore très bien de ce moment,
en passant à leur côté, où j’ai
eu la piqûre pour l’histoire
lors de ce rallye historique
organisé au moment du 350e
anniversaire de Sorel.
Les lieux
d’ici qui nous permettent de
voyager dans le temps ne sont
plus si nombreux. Ce n’est
peut-être pas assez pour la
Ville pour se doter d’une
obligation législative à leur
égard, mais c’est certainement
assez pour qu’elle trouve une
façon d’en faire profiter les
citoyens par un moyen qui lui
convient mieux.
Ainsi, même si ces édifices de
la rue de la Reine ne reçoivent
pas un statut favorisant leur
conservation, ils ne sont pas
vidés de leur potentiel de
développement pour autant.
D’abord, aux yeux de plusieurs
Sorelois, ils symbolisent une
partie de l’histoire maritime de
Sorel. De plus, avec la tenue du
Festival de la gibelotte et de
la Virée Blues à proximité,
peut-on vraiment douter que ces
bâtiments puissent offrir un
cachet unique à ces événements?
Ce n’est donc pas parce qu’ils
sont la propriété de la Ville
que cette dernière doive payer
seule la facture de leur
restauration.
Il est aussi
dans ses possibilités de trouver
d’autres façons d’assurer le
maintien de son patrimoine bâti
pour les générations futures, si
elle ne souhaite pas lui
accorder un statut spécial. En
fait, il ne faut pas penser
uniquement à la façon de
préserver ces lieux : il faut
les animer, les dynamiser. La
présence des festivals est déjà
un bon départ. Investir pour
maintenir debout peut paraître
ridicule, mais investir pour
revitaliser un milieu, ce n’est
jamais inutile.
Soulignons simplement, pour
terminer, que si j’ai la chance
d’écrire présentement une
nouvelle synthèse historique sur
la région de Sorel et de siéger
au Comité consultatif
d’urbanisme de la Ville de
Sorel-Tracy, ce texte je le
signe en tant que citoyen et
n’engage que moi.
Mathieu Pontbriand
Citoyen de Sorel-Tracy
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