mardi 07 juin 2011
« QUESTION DE FEELING »,
une chronique de Lucie Antaya
SI ÉPHÉMÈRE
QUE SOIT L’ÉTÉ…
…Qu’il soit pour chacun de nous
empreint de la grâce, celle de
la paix, celle de l’insouciance
et du plaisir. Je crois en
l’état de grâce, par saccades,
car rien n’est permanent ni,
encore moins, éternel.
L’éternité, on en parle mais
elle ne se manifeste jamais, à
moins de prendre au mot un
éternel jamais. (?!)
Je crois à la joie qui émane,
sans cause éclatante, du simple
fait d’être une journée encore
de ce monde , d’en être témoin,
d’habiter le moment présent,
soustraite du passé, sans
attente d’un accomplissement,
sans bilan, dégagée furtivement
de toute comptabilité, structure
et analyse. Cette plénitude se
déguste comme un rosé bien
frais, sans solennité, avec même
une pointe d’humilité dans
l’abandon au présent.
Que voilà un précieux moment de
retrouvaille avec soi-même, nous
qui sommes enfermés dans nos
émotions, nos peines et nos
contradictions, que les 5 à 7,
les soliloques sur fond
tintamarrant, les réunions sous
toutes sortes de justifications
qui ne suffisent pas à
satisfaire aux besoins d’échange
et d’expression.
L’intimité est une bien belle
chose. Elle commence avec soi et
irradie, vers l’autre empreinte
de satisfaction vers l’autre. Et
en ce domaine, à l’instar de
bien d’autres, on n’est jamais
mieux servi que par soi-même,
tout d’abord. On est bien avec
soi et les autres le voient.
Et parlant de l’été, j’en
profite pour faire l’éloge de
son solstice qui approche et
nous gratifiera des jours les
plus radieusement longs de
l’année. Nous bénéficions
d’ailleurs d’un remarquable
avant-goût, si on regarde le
ciel passé 21 :00.
DÉSOLÉE…
… Lorsque j’entends des gens
affirmer qu’ils n’aiment pas :
les animaux, lire, flâner («
perdre du temps », diront-ils),
étioler leur regard sur la
nature de l’herbe jusqu’aux
nuages, dormir, le silence, les
imprévus (sorties, repas,
voyages), la libre-pensée, les
valeurs intemporelles.
Désolée, oui,
mais ravie que les divergences
et les contrastes accroissent le
questionnement et la réflexion.
« La beauté est
en tout et est un miracle de
l’instant. »
Hafid
Aggoune
LA RÊVEUSE D’OSTENDE
Tel est le titre d’un charmant
recueil de nouvelles signé
Éric-Emmanuel Schmitt, auteur
notamment de « Monsieur Ibrahim
et les fleurs du Coran », «
Odette Toulemonde » et « le Sumo
qui ne pouvait pas grossir ». LA
RÊVEUSE D’OSTENDE : Cinq
histoires qui témoignent du
pouvoir de l’imagination dans la
vie concrète de tous les jours.
S’il est vrai que la pensée crée
et que le cerveau ne distingue
pas la part réelle de la
fiction, mettons-le à l’œuvre en
parcourant ce petit livre d’été
(Le Livre de Poche, 246 pages).
Que la magie des mots vous soit
aussi douce qu’un pêche juteuse!
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