LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : lundi 20 juin 2011 16:19

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

lundi 20 juin 2011

« QUESTION DE FEELING », une chronique de Lucie Antaya

NOTION DE GRANDEUR RELATIVE

Marchant en pleine nature, éblouie par le soleil, émue par autant de verdure, de petites fleurs sauvages, la fébrilité des abeilles et des oiseaux ainsi que le vent juste à point sur mon visage, j’ai senti monter en moi des ondes de bonheur sans cause, pas nécessairement « tendance, genre… ». Les éléments déclencheurs étaient si simplement là où ils se devaient d’être. Que l’on me pardonne cet usage abusif du verbe ÊTRE car oui, j’ÉTAIS édifiée par plus grand que moi, d’une grandeur noble que l’on prend pour acquise et qui nous survivra malgré sa temporalité. Il ne s’agissait pas d’architecture audacieuse, ni de chiffres d’affaires renversants mais d’une harmonie et d’une complémentarité naturelles souvent, hélas!, prises pour acquises. Or, rien n’est définitivement acquis puisque nous n’avons même pas à nous prononcer sur la durée de notre propre existence.
« Quelle rafraîchissante leçon d’humilité », pensai-je, calme et sereine.
Une seconde de bien-être pleinement vécue vaut, à elle seule, davantage qu’un hypothétique bonheur.
Qu’elle est belle la fragilité du moment présent!

LA ‘TITE MAISON
( Extrait de « UN PETIT LIVRE POUR LE WEEK-END », recueil de textes récits, Lucie ANTAYA, 2008)et

La ‘tite maison attenante à l’atelier de menuiserie du grand-papa est une oasis précieuse aux jours de grande chaleur. Constituée d’une pièce unique, sa superficie restreinte est tout de même dotée de trois fenêtres. L’une d’elles, de grande dimension, est retenue au plafond par un crochet. C’est la fenêtre magique, celle des rêveries d’enfants exprimées sur le vif devant le fleuve lorsque navigue une barge, un impressionnant Cunard ou un Empress blanc aux cheminées couleur de biscuit maison. De cette fenêtre nous parvient de la grève une odeur d’argile. Accoudés sur son rebord, le nez contre la moustiquaire, nous battons le rythme saccadé provenant des engins des bateaux qui ralentissent leur vitesse à l’approche du port.
Dans nos silences, rien n’est mystérieux. Ils sont le prolongement discret de nos jeux, entre deux gorgées de limonade. Nous disposons de beaucoup de temps. Rien ne nous échappe. Mais heureusement, nous n’en comptabilisons aucune parcelle.

RÉFLEXION…
« Pour se conseiller, pour s’aider l’un l’autre, il faut bien des rencontres et des aboutissements mais précisément pour l’essentiel, nous sommes indiciblement seuls. »
(Rainer- Maria Rilke, LETTRES À UN JEUNE POÈTE.)

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