LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : lundi 18 juillet 2011 23:27

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

lundi 18 juillet 2011

Reprise du dialogue avec monsieur Yves Bérard

Mon cher ex-collègue

- Yvon Bibeau

Comme premier mot, je me permets de vous dire mon étonnement à la lecture de votre commentaire. Vous nous aviez habitués, pendant votre passage de 4 années au conseil municipal de la ville Sorel-Tracy, à des leçons mensuelles d’histoire qui revenaient en effet chaque fois durant la période des commentaires des membres du conseil. Vous faisiez l’éloge de notre ville et de son patrimoine, comme si vous étiez commandité par la Société Historique Pierre De Saurel. Sur ces retours que vous nous faisiez faire dans le passé de notre ville, j’embarquais souvent avec vous, au nom même de la fierté d’habiter Sorel-Tracy.

Mais cette fois-ci il s’agit d’une chose bien différente, dans la mesure où vous vous identifiez avec une marche citoyenne et avec les positions politiques que cette marche exprime. Il est vrai que vous en êtes à votre première manifestation citoyenne de ce genre (il y a toujours une première fois) : permettez-moi de vous rappeler (en tant qu’ancien syndicaliste qui est souvent descendu dans la rue) qu’on peut marcher pour promouvoir toutes sortes de causes, les unes bonnes et les autres mauvaises.

Celle qui a regroupé environ 200 personnes (sur une population de 50,000 citoyens dans la MRC Pierre De Saurel) m’apparaît avoir été mal inspiré et mal guidé par des responsables d’associations et de regroupements publics fort mal informés au sujet du dossier pour lequel ils ont appelé la population à se faire entendre. Le petit nombre de personnes à avoir défilé pourrait bien s’expliquer par le fait que le motif d’une telle marche était loin d’être évident et clair pour les gens.

Je me suis d’abord étonné du fait que vous étiez présent à cette marche. Ensuite je suis retourné dans le passé et me suis aperçu que nous n’en étions pas à notre premier différend quand à la manière de juger, sur un dossier particulier, de ce qui est le plus avantageux pour notre ville et pour ses citoyens et citoyennes. Je ne tiens pas à remonter trop loin dans le temps et je me limiterai donc à rappeler au personnage réputé que vous êtes, monsieur Bérard, vos hésitations et tergiversations, et votre étonnante capacité à changer radicalement d’opinion (en tournant sur un trente sous).

Voyons de plus près ce qui s’est passé lors de l’assemblée publique d’adoption du budget 2007 à la ville Sorel-Tracy. Je suis sûr que ce rappel viendra réveiller des souvenirs, peut-être pas trop bons, car c’est sans doute votre manière de faire, en cette occasion, qui a probablement contribué à abréger votre carrière en politique municipale.

J’évoquerai ce qui s’est alors passé tout en reconnaissant que vous avez bel et bien marqué monsieur Bérard, à votre manière, l’histoire de notre ville Sorel-Tracy. Et lorsqu’on visionnera, disons en l’an 2051, avec les moyens hautement techniques de l’époque, l’assemblée publique de l’adoption du budget 2007, sans doute les techniciens devront-ils faire repasser à plusieurs reprises certaines séquences pour qu’on puisse bien comprendre la position que vous avez défendue.

Vous vous en rappelez, n’est-ce pas. Vous avez d’abord voté, une première fois, contre le budget 2007… puis dans la minute suivante vous avez voté, une seconde fois, pour le budget 2007. N’est-ce pas là un surprenant virage à 360 degrés qui s’est fait en l’espace d’une minute? Comment expliquer un revirement aussi radical qu’inattendu?

Je comprends qu’on puisse hésiter quand il s’agit de voter sur des matières importantes. Mais sans doute s’est-il passé ce soir-là autre chose : on a pu vous souffler à l’oreille que vous aviez donné la mauvaise réponse ; il peut s’être agi d’une mise en scène orchestrée par vous, complètement loupée disons-le, ou encore d’une entente complice (un clin d’œil peut-être) avec d’autres, le chef d’orchestre de l’époque ? J’espère pouvoir un jour connaître la raison qui vous a conduit à passer du non au oui en une minute.

J’ai tiré de ce qui s’est passé ce soir-là une sérieuse leçon en ce qui vous concerne, à savoir que vous avancez souvent sans vous vous laissez guider par vos convictions profondes et que vous succombez aux jeux de coulisse, ce qui vous conduit parfois à défendre des positions qui sont en désaccord avec ce en quoi vous croyez vraiment.

Malgré votre passage quelque peu rapide au sein du conseil municipal de la ville Sorel-Tracy, certains citoyens se rappellent encore, et je suis de ceux-là, de cette décision farfelue que vous avez prise ce soir-là, au vu et au su de tout le monde. Et quand bien même nous ne serions plus que deux à nous en souvenir, je serai un de ceux-là.

Lors de votre départ en 2009 du Conseil municipal, monsieur Bérard, vous vous rappellerez que je vous ai dit que vous me manqueriez beaucoup… Je vous dis aujourd’hui que je suis tout à fait heureux de votre retour bien que votre ré-entrée s’accompagne de phrases un peu malicieuses, surtout quand vous inversez (certainement volontairement) l’ordre des noms en parlant de l’administration municipale actuelle. Faut-il vous rappeler que le maire est monsieur Dauplaise et non Bibeau. Il ne faudrait pas que l’inversion devienne chez vous une mauvaise habitude. Vous savez aussi fort bien que ce genre d’insinuation s’appelle mesquinerie dans notre langage politique.

Je vous retrouve néanmoins avec un certain plaisir, monsieur Bérard, bien que vous ne semblez pas avoir beaucoup changé. C’est peut-être au fond une bonne affaire : ainsi après avoir vraiment étudié et creusé le dossier des matières résiduelles, peut-être changerez-vous de position. Je crois en votre bon sens sur cette question.

Ainsi donc, monsieur Bérard, vous m’aiderez à effacer de ma mémoire ce qui s’est passé en 2007 pour remplacer ce mauvais souvenir par quelque chose de plus beau : une conversion réaliste dans cette affaire …

À bon entendeur salut.
Yvon Bibeau.

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