lundi 01 octobre 2007 

L’arrière-cour

Je n’ai pas mots ce soir, ils tombent
Cette lumière tamise l’entrefilet de mon œil
La pluie tombe, vous voyez le topo?

Assis, je ne crains plus d’écrire le ruissellement qui dérape
Moi et toi, seuls, les yeux tournés vers le ciel
Les notes du pianiste me traversent le thorax
Laisse pénétrer l’eau dans ma peau

Elle se rendra directement vers mon souffle
Les masques tomberont, quel polisson!
Il était si gentil avant la pluie
Vous le voyez maintenant, assis par terre, larmoyant, les deux mains dans le gazon, la bouche en sang

Il a plus de 20 ans et farfouille encore
Ce qu’on lui avait promis
Que même cette averse un peu froide
Serait radieuse le jour venu
Il attend toujours
Non pas le jour, mais sa tenue
Son costume de Troie, son soutien

Ce rôle qu’on joue bien
Chaque jour
Chaque heure
Au quotidien
N’existe plus la nuit venue
Tombent les masques dans la banlieue
Il n’y a plus d’espoir pour les envieux

Seulement un œil tourné vers le ciel
Embourbé de flotte et de questions
N’y avait-il pas quelque chose de réel dans cette galère?

Une vue meilleure, une histoire de fesses
Il s’est trompé de siège
Je ne suis pas assis dans la bonne rangée
De ce spectacle en solo dans ma cour arrière

Devant l’immense mur de brique dressé devant moi
Coulisse un vent frisquet, l’automne me guette
Les feuilles tombent, ma peur aussi
Rien à cirer
Qu’elles viennent à moi ces belles années

Après avoir empoigné cette terre, dans ma cour
Regarder les gouttes me transpercer le tréfonds de l’âme
Je me dis tout bas les deux yeux dans l’amour
Tu n’auras plus l’air infâme, ni peur de l’automne

Je n’ai pas de mots ce soir, ils remontent
Cette noirceur tamise l’entretoit de mon cœur
La pluie cesse… vous voyez le topo?
 


      le.passant@hotmail.com

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