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jeudi 06 octobre 2005

Du colvert au vert… tout court

Dans la série « Aberrations banlieusardes »…

Chaque nouvel automne nous ramène, dans les ciels orange-mauve du petit matin, de grands « V » criailleurs, et cette vision avive chez les « rampants » (lire : les non-volants) que nous sommes la nostalgie des grands départs, ou encore des espaces sans frontières…

        Mais, trêve de poésie à cinq « cennes ». À Longueuil Beach, donc au bord de l'eau… MAIS EN VILLE! des p'tits Frontenac en habit de camouflage, bien embusqués dans leurs caches au sol, osent répondre « par la bouche de leurs canons » à ces cris de liberté langoureux venus d'en haut. Ouais! de courts chapelets de détonations égrenés sans avertissement viennent, de loin en loin, rompre l'harmonie coutumière de l'aube.       

        La chasse, non pas celle dite à courre, mais la tout court : sans doute y a-t-il autant de « bonnes » raisons d'être aveuglément pour qu'il y en a d'être férocement contre! La question n'est pas de savoir s'il faut bannir la chasse, mais s'il est normal et prudent d'en tolérer la pratique… en ville! J'espère simplement qu'on n'attend pas, comme d'habitude, qu'un accident bête et malheureux se produise pour enfin réagir. 

Scène de chasse sur fond de tour penchée

Personnellement, l'automne venu, je confine sagement mes promenades matinales à la base de plein air de Longueuil, « à l'intérieur des terres », où je ne risque pas, du moins en principe, d'essuyer une volée de plombs égarés, et d'où je peux admirer, dans le ciel gris-bleu strié de longs et minces nuages orangés, les grands « voiliers » piailleurs migrant plein sud… Mais cela, sans pouvoir, hélas! me soustraire les tympans aux éclatantes pétarades « décimeuses » produites par les mâles canardeurs tapis dans leurs caches avec vue directe sur « notre » Stade olympique. 

Épargner la cane en empoignant sa canne… de golf

        J'ose suggérer aux chasseurs banlieusards de changer de cible… et d'instrument. Oui! je les invite à s'inspirer de la majorité des hockeyeurs frais retraités qui, on le sait, passent volontiers de la glace au green, sans nous faire de dépression post-forum. « Aventuriers du week-end, qui êtes en quelque sorte les émules rigoureusement sédentaires de Pierre-Esprit Radisson et de Médard Des Groseilliers, je vous en conjure : délaissez progressivement votre calibre 12 pour un bâton… de golf, troquez la cartouche contre la balle, puis apprenez à vous contenter de la “chasse” aux oiselets, aigles et autres albatros sur les 18-trous du territoire longueuillois! C'est pas une bonne idée, ça? »

Quand le chasseur de ville aura-il enfin perdu un peu de ce « poids » politique qui, envers et malgré toute logique, le maintient en place aussi fermement avenue du Bord-de-l'eau, à Longueuil-sur-rive?  

Assez, c'est assez! Car, en pleine ville, sur les berges du Majestueux, me semb' que la mire télescopique du chasseur se trouve pas mal moins à sa place que la longue-vue de l'ornithologue amateur, non?! Ces détonations intempestives et nullement « audiogéniques » qui, chaque automne, déchirent le silence matutinal sont depuis longtemps anachroniques, voire injustifiables… Décidément, il y a de ces droits acquis qui se défendent plutôt mal!

        Ah! parlons-en de ces fameux droits acquis, obscurs mais intouchables, sacro-saints presque! À ce compte-là, pour être conséquent, ne devrait-on point, dans les rues du Vieux-Montréal (ex-Ville-Marie), autoriser le recours à l'ancestral mousquet pour se défendre contre les vilains… avec ou sans plumes?!?

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Jean-Paul Lanouette
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