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vendredi 28 octobre 2005

Ça, mon fils, c'est d'la « publicécité »!

        S'agit-il d'une tendance lourde à laquelle aurait cédé en bloc le monde publicitaire? Les « créatifs », branchés en permanence sur tout ce qui est ou se veut in, pensent-ils avoir trouvé là une autre façon de titiller l'attention du téléspectateur-consommateur? On le dirait bien à en juger par le nombre et l'allure des annonces… justement « sans allure »… qui, ces derniers temps, entrecoupent généreusement nos émissions de télé au point de les étouffer aux entournures, comme un complet trop serré!  

Je parle de cette nouvelle (?) manie de nous balancer à la gueule des messages qui « n'ont pas rap une saprée miette, t'sais veux dire?!» L'idée de base étant de surprendre à tout prix, on a dû se souvenir que, pour arriver à cette fin, tous les moyens sont bons, y compris un recours systématique à l'absurde, vieux classique qui a fait ses preuves et qu'on peut commodément ressortir du sac à malice en cas de panne d'inspiration… Je veux bien, mais ne tombe-t-il pas sous le sens que l'absurde perd toute son efficacité, donc sa pertinence, quand il est désespérément niais, voire « plate à mort », ne venant même pas près de faire naître l'ombre de la queue d'un sourire sur le visage de ceux à qui le prétendu « message » s'adresse. Vous savez, le genre « J'suis pas pharmacienne, mais comédienne! » (Uniprix), ou encore la « tête de fruits » du par ailleurs excellent Louis-José Houde (Loblaws), deux exemples affligeants parmi tant d'autres, tout aussi subtils et « songés ».  

Tout ça pour dire que, du côté pubs, on est à des lieues de la substantifique moelle – la cuvée automnale se révèle plutôt décevante, que dis-je? franchement imbuvable : ça vous a un goût de bouchon, ce bouchon que, chez les publicitaires, on semble avoir pris l'habitude de pousser trop loin. Or, assez, c'est assez : je crie haro sur le « moronisme » érigé en mode! 

À bout d'idées ou à court d'imagination, arrivé au stade où on ne voit pas plus loin que le bout de son nez, et où, les yeux « bouchés ben dur », on ose se laisser aller à lancer à peu près n'importe quoi en l'air – ou plutôt on the air, c'est-à-dire sur les ondes –, ce n'est plus de la publicité que l'on fait, mais de la « publicécité »! Pourtant, à l'étape ultime de la « vente de l'idée » sur les écrans de télé, les tests dits « à l'aveugle » ne sont-ils pas censés être contre-indiqués?  

Vous comprendrez que je ne vous dise point merci, m'sieus-dames qui nous avez « pondu » ces perles anguleuses, sans éclat et ô combien friables! Que vous nous laviez le cerveau, ça, je m'y suis résigné il y a longtemps – de guerre lasse, sans doute –, mais que vous nous le ratatiniez sans ménagement ni vergogne, là, désolé, je ne marche plus!  

Meilleure chance avec votre prochaine batch d'annonces! Retrouvez vite l'étincelle : c'est la grâce que je vous nous souhaite… Après tout, n'y va-t-il pas à la fois de votre crédibilité et de notre simple et sain « divertissement »?

Jean-Paul Lanouette

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