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Mise à Jour : 
jeudi 16 juin 2005

Lucien le Guerrier ?

« Nous devons être le changement que nous souhaitons voir »
Gandhi

Hélas ! en dépit de mes réserves à l'égard de M. Bernard Landry (déjà promptement exprimées en http://www.ledevoir.com/2005/06/06/83443.html?304 ), je ne vois personne au Québec, à l'heure actuelle, qui puisse se révéler à la hauteur de la valeur et des capacités politiques de cet homme d'envergure.

En conséquence, il me plaît de m'estimer aveugle.
Provisoirement, il faut l'espérer ferme.

Cela dit, et nonobstant la qualité de son labeur et le respect que je lui porte sans détour, je me réjouis que M. Gilles Duceppe ait renoncé à briguer les suffrages qui lui auraient permis, selon toute vraisemblance, de remporter l'investiture à la présidence du Parti Québécois. Pour moult raisons - qu'il aura sans doute reconnues sagement lui-même en son âme et conscience - je ne crois pas non plus, en accord avec lui, que c'était là l'homme tout indiqué pour occuper, dans un avenir plus ou moins rapproché, les fonctions et de Premier ministre et de Chef suprême des forces de Libération nationale.

En outre, un bâtisseur de pays c'est autre chose qu'un honnête et vigoureux chef de parti politique.
Quelque talentueux, déterminé et honorable qu'il fût.

Par ailleurs, il est certain que le temps des tergiversations et des compromissions est terminé. Face au «banditisme d'État» incarné par le Parti Libéral du Canada, dont les rênes du pays semblent à ses propres yeux devoir lui revenir comme de droit divin, et une Canadian Press intolérante et résolument hostile à la personnalité propre du Québec depuis plus de trente ans (ce qui inclut pour une part certainement non négligeable le groupe québécois (!) Gesca. Une illustration - derechef à la faveur de M. Landry! - parmi le lot «quotidien»: http://www.soreltracy.com/liter/2004/avril/9av.html ), il nous faut désormais, et impérativement, une femme ou un homme que rien n'arrêtera d'ici l'avènement du pays.

Nous avons besoin d'un « Guerrier » au sens le plus noble du terme. Qui convainc les citoyens de la grandeur de la tâche et de la nécessité du pays à naître. Non pas un individu qui attend passivement de présumées conditions favorables qui - à l'instar du fruit mûr se détachant de l'arbre, mais en vertu cette fois de quelque pensée magique - déferleraient du haut de la magnanimité de je ne sais quelle Providence.

À cet égard, et a contrario de la pensée mollassonne de Jocelyn Létourneau ( http://www.ledevoir.com/2005/06/14/84119.html?304   ou  http://www.vigile.net/05-6/souv-6.html#4 ) - qui confond à plaisir scientificité et idéologie, et dignité avec radicalité ou extrémisme* -, je me rapproche assez des positions de Robert Laplante (voir notamment http://www.action-nationale.qc.ca/bulletin/05juin06.htm  et, plus largement, Chronique de l'Enfermement - Écrits sur la minorisation du Québec: http://www.action-nationale.qc.ca/04-1/rl.html ) et de Pierre Graveline ( http://www.ledevoir.com/2005/06/02/83144.html?304   et http://ledevoir.com/2005/06/03/83216.html , ou sinon: http://www.vigile.net/05-6/graveline.html#1 ).

Et pour ce qui me concerne (je suis indépendantiste depuis trente ans, mais j'ai cessé de m'associer au Bloc et au PQ depuis le second mandat de Lucien Bouchard; lequel a littéralement balayé le pays-à-bâtir sous le tapis dès... le 31 octobre 1995, sans compter la question linguistique qui, contre toute intelligence des intérêts ultimes en balance, l'a toujours laissé plutôt tiède), je ne reviendrai au Parti Québécois que le jour où l'Indépendance (re)deviendra pour l'Organisation «sa» raison fondamentale, sine qua non, d'exister.

Chaque jour, tous les jours. Opiniâtrement et sans relâche. Jusqu'à la réalisation définitive de ce projet collectif sans lequel nous sommes appelés - j'en suis désespérément persuadé - à disparaître comme peuple.

Maintenant, je vais sans doute étonner mes trois lecteurs.

S'il devait exister un Bouchard nouveau qui corresponde à ce chef "réclamé" à la lumière des exigences historiques actuelles, et que celui-ci se sente l'énergie d'offrir à la nation un autre «septennat» (prochaines élections d'ici presque trois ans au plus tard, le référendum... victorieux, et, enfin, les premières pierres du pays nouveau à loger dans le terreau du sol «matrimonial») - à quelques mois près, M. Bouchard a le même âge que M. Landry -, eh bien quant à moi je serais disposé à lui faire confiance de nouveau.

Car peu importe un visage jeune, ou nouveau, si les tripes d'icelle ou d'icelui ne sont pas trempées - Rebel with a Cause - dans l'acier de la fureur de vivre.


Jean-Luc Gouin

* Voir par exemple l'article suivant (ainsi que les textes en escalier auxquels il renvoie avec pertinence): http://www.vigile.net/ds-actu/docs4a/8-2.html#tlhp 
 

 

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