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samedi 16 juillet 2005

Le temps ne fait rien à l'affaire
À propos de Bernard Landry en marge des affaires publiques

Jean-Luc Gouin, Capitale nationale
TRIBUNE LIBRE 15 juillet 2005

« On ne réussit qu'une seule chose : on réussit ses rêves. »
Jacques Brel

En référence à la lettre publiée ce jour dans les pages du Devoir, concernant l'appel «insistant» formulé à l'endroit de M. Bernard Landry afin qu'il revienne sans plus tarder aux affaires de la Nation,* je désire bien simplement, et ce à titre de citoyen à tous égards «indépendant» et membre d'aucun parti politique (à tout le moins depuis que M. Lucien Bouchard, ex-Premier ministre du Québec, a balayé sous le tapis dès l'automne de 1995 le projet d'Indépendance du peuple québécois, alors que ceux-ci - l'homme d'État et le Peuple tout ensemble - n'étaient pourtant plus qu'à un dérisoire 0,06% de la naissance à la Liberté collective), je désire, dis-je, exprimer mon acccord plein, entier, aux «recommandations» contenues dans ce geste de grande amitié pour ce pays encore à bâtir.

Geste qui par ailleurs ne fait d'aucune manière ombrage aux candidats déjà en lice pour occuper le poste convoité de la présidence du Parti Québécois (j'éprouve un respect tout particulier pour M. Louis Bernard, dont l'intégrité, les convictions, la connaissance de l'appareil d'État, l'amour de la Matrie et la haute compétence ne font de doute pour personne).

Quant aux arguments selon lesquels le retour de M. Landry à la barre du navire de l'Indépendance révélerait au PQ une certaine difficulté à se renouveler (ce que incidemment laisse entendre à plaisir, parmi quelques voix, le groupe de presse POWER CORP./GESCA - La Presse, Le Soleil et tous ces Droit et ces Tribune attitrés au service la provincialisation permanente du Québec**) relève du sophisme comme mode de pensée, auquel d'ailleurs nous ont habitués depuis des années les Dubuc et les Pratte de ces lieux-là.

En l'occasion une question se pose, une seule : Quel est actuellement au pays des Gaston Miron et des Pierre Bourgault la femme ou l'homme susceptible plus que tout autre individu de propulser avec force science, indéfectible détermination et authentique sagesse la collectivité québécoise vers son destin le plus noble? Tout le reste, ce me semble, n'est que remplissage.

Et pour ce qui concerne la prétendue question de l'âge, voire des générations (le soussigné est encore un «jeunot» dans la quarantaine), je répondrais pour ma part en prenant à revers le mot de Georges Brassens dans «Le temps ne fait rien à l'affaire», et selon lequel le temps n'a rien à voir, on s'en doutait, avec la connerie. Des «cons», vérité des compagnons d'armes de La Palice, il y en a des jeunes et des vieux. Indistinctement. Et pour longtemps encore, on peut le présumer sans risque inconsidéré d'erreur (sans compter, avouons-nous-le dans le secret, que nous le sommes tous, au moins un peu, de temps à autre). Lesquels «qualifiés» se voient au reste aussi judicieusement disséminés parmi les multiples communautés humaines que le «bon sens», au dire d'un Descartes qui avait quelquefois le sens de la dérision, n'est partagé entre tous.

Il en est de même - j'en suis toujours à l'âge - pour les (rares) citoyens de qualité qui ont la carrure d'un authentique homme d'État.

Pour l'heure, le Québec n'a pas besoin en priorité d'une Première ministre chevronnée ou d'un gentillet Chef de l'Opposition officielle. Aujourd'hui, c'est un Bâtisseur de pays que réclame la nation française des Amériques. Et m'est d'avis que tout autre choix constituerait un acte rien moins que suicidaire.

Or il serait peut-être temps, quelque trente ans plus tard, de démentir Péloquin et d'apaiser Hubert Aquin dans ses quartiers d'outre-tombe.

Et de cesser enfin comme peuple, au risque statico-statu quo-statistique d'y réussir, de nous amuser à mourir à perpétuité.

* http://ledevoir.com/2005/07/15/86169.html  (initialement paru la veille chez Vigile en : http://www.vigile.net/05-7/souv-2.html#9 ). Voir également les interventions avisées de Yves Beauchemin ( http://www.vigile.net/ds-medias/05-7/souv-1.html#4 ), Jean-Marc Léger ( http://www.vigile.net/05-7/souv-2.html#5 ) et de Denis Monière ( http://www.vigile.net/05-7/souv-2.html#2 ).

** Province (du latin provincia) : « Dans l’Antiquité, pays ou territoire conquis par Rome hors de l’Italie et gouverné selon les lois romaines ».

 

 

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