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jeudi 22 juillet 2004

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Pompes à chaleur… achalantes
En avez-vous ras le pompon des pompes? 


Sa pompe vous pompe?
Non loin de chez moi, même rue, il y a un couple charmant qui, pour « essayer » de dormir la fenêtre ouverte, doit désormais composer avec le ronronnement non-stop de trois appareils installés dans la cour du nouveau voisin : deux thermopompes, dont une trônant entre les deux maisons, et un « filtreur » de piscine, rien de moins (si je ne me trompe, Eustache)! Ma foi, on se croirait dans un rest area américain, coincé pour la nuit entre deux dix-huit-roues, monstres « au repos », mais dont les diesels, continuant de tourner, ne se taisent jamais… 

Non mais, y'en a-tu qui sont « plaignards »! Pour un peu, je les soupçonnerais presque d'être jaloux du confort d'autrui… Ce ne sont pourtant pas les solutions qui manquent, me semb'. En voici déjà quelques-unes qui me viennent à l'esprit et que je livre gracieusement, dans le désordre, au malheureux couple en proie aux « assauts décibéliens » de ces machines qui nous pompent l'air : 

1.    Encastrer un bon vieux climatiseur dans la partie inférieure de votre fenêtre de chambre à coucher. Le vacarme que ça produit devrait gommer tous les bruits extérieurs; consolation, si mince soit-elle : ce sera « votre » vacarme, vous en contrôlerez l'intensité et la durée – c'est pas beau, ça? 

2.    Ériger une palissade antibruit. Hélas! la hauteur d'icelle étant limitée à deux mètres, vous continueriez, depuis votre chambre située à l'étage, d'avoir oreille imprenable sur la machinerie sophistiquée d'à côté. Oublions-la, celle-là. 

3.    Vous réfugier au sous-sol, du moins pour l'été. Je veux bien croire qu'il n'est pas « fini » (je parle bien sûr du sous-sol, pas de l'été), mais c'est tout de même plus frais et plus… silencieux. Une fois la lumière fermée, vous n'aurez qu'à vous imaginer au Ritz. Vous verrez – ou plutôt vous ne verrez rien – ça marche, enfin presque! 

4.    Déménager à Montréal – en condo ou sur le Plateau de préférence. Ce serait peut-être pour vous un humiliant retour à la case départ, mais comment diantre auriez-vous pu deviner que, un jour pas si lointain, de nombreux quartiers « revitalisés » ou « gentrifiés » de la grande ville se révéleraient, la nuit venue, moins bruyants que votre verte banlieue?! 

5.    Succomber à votre tour aux charmes de la thermopompe, c'est-à-dire en installer une entre les deux maisons, en parallèle avec l'appareil du voisin, pour satisfaire vos propres besoins en matière de fraîcheur et de confort « tôtal ». Toutefois, il importe de ne pas agir ou réagir dans un seul esprit revanchard, car la vôtre de « pompe à chaleur » ne pourra être « achalante » pour le voisin en question, déjà coupé de la touffeur et de la cacophonie extérieures, se riant de la canicule et relaxant derrière ses fenêtres à triple vitrage, hermétiquement closes comme il se doit. If you can't beat them, join them! En vous joignant au concert nocturne de la « nouvelle » banlieue bourdonnante, tout ce que vous risquez, n'est-ce point de créer un autre voisin mécontent… et jaloux? Tant pis pour lui! Il n'aura qu'à faire comme vous. Il faut s'adapter ou périr, oui! faire installer « toutt' le kit » pour enfin bien dormir, en paix, sinon avec les autres, du moins avec soi-même. 

6.    Vous résoudre à dormir la fenêtre fermée. Réjouissez-vous m'sieu-dame : ce sauna finlandais dont vous rêviez tant, eh bien, vous l'aurez enfin… trois mois par année, et gratos! C'est cool, non? 

7.    Et enfin, essayer d'engager une conversation sur le mode raisonnable avec votre cher voisin. Bonne chance! car force est de préciser que, ici, c'est lui qui tient le gros bout du bâton! Toujours au frais et le front bien sec, il restera souvent sourd ou de glace face aux récriminations de ses voisins liquéfiés par la chaleur et abêtis par l'omniprésent fond sonore; en un mot comme en cent, leur petit malheur qui sent le réchauffé, ça le laisse froid. Soucieux d'abord de rentabiliser son « investissement confort », il préférera rester bien à l'abri dans sa bulle climatisée, s'efforçant d'en profiter au max. En ce bas monde du chacun-pour-soi érigé en système, que dire, que faire quand un parfait spécimen d'homo thermopompus vous sert « à froid » l'imparable argument massue : « Mon installation est conforme aux normes; les lectures prises par le gars d'la ville à l'aide d'un décibelmètre en font foi. Alors, si t'es pas content, va te faire cuire un œuf sur le trottoir!» – fin de la discussion à sens unique… et pas très « chaleureuse ». Donc, vaut sans doute mieux l'oublier, celle-là aussi. 

En passant et en terminant, quelqu'un ne pourrait-il pas enfin expliquer à tous ces valeureux fonctionnaires « mesureurs de bruit » que, une fois l'obscurité redevenue maîtresse de not' p'tit monde, la rumeur au pis agaçante qui sourd d'entre les maisons se transforme – comme par désenchantement – en un vrombissement intolérable couvrant jusqu'au chant des grillons?!? 

Oh! j'allais oublier : le seul personnage de Bobino que je n'aie jamais pu piffer, c'est, vous l'aurez deviné, Tapageur…

Jean-Paul Lanouette

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