vendredi 28 septembre 2018

Dans l’ombre de nos politiciens
Une élection comparable à une boîte à surprise


Par Annie Bourque, vendredi 28 septembre 2018

Jeudi après-midi. Superbe journée ensoleillée de fin septembre. Dans l’ancien restaurant William Henry, Pierre-André Émond est plongé dans une liasse de papiers à côté de son ordinateur. Une seule autre personne est sur place et le local semble bien grand.


Pierre-André Émond travaille bénévolement depuis 2012 afin que son frère Jean-Bernard puisse devenir député de Richelieu.
Crédit : Annie Bourque

Même chose de l’autre côté de la rue, Lucien Doyle est assis en train de regarder la transmission du témoignage du juge Kavanaugh sur les ondes de LCN. Au local du PQ, ils sont environ quatre bénévoles à s’activer dans le grand local de la rue George.

-Quelle est l’ambiance, le feeling à ce moment-ci de la campagne ?, demande-t-on à ces éminences grises qui travaillent dans l’ombre de nos politiciens. « Je sens que c’est différent de 2012. La CAQ était alors un parti naissant et Jean-Bernard n’était pas connu.
En 2015, il ne manquait pas g
rand-chose : 700 votes. »  « Objectivement, ajoute-t-il, Jean-Bernard voit la différence sur le terrain et dans la réception des gens. »

Miser sur les rassemblements

Jeudi matin, vers 7h, Jean-Bernard a rencontré les employés de Rio-Tinto. « On fait un peu de porte-à-porte, mais le mieux c’est de viser les rassemblements. En 15 à 20 minutes, il peut rencontrer le maximum de personnes. »

Depuis le début de la campagne, son frère et protégé a participé à plusieurs débats avec les autres candidats : agriculture, Cégep de Sorel-Tracy diffusé à CJSO et IPIX TV, Maison des jeunes de St-Jude, Centre de formation professionnel. « La vie de candidat, c’est de voir le plus de gens possibles. »

Son pointage téléphonique, les appels aux partisans et le récent vote par anticipation lui permettent de croire que Jean-Bernard Émond sera élu le 1er octobre.  « Je trouve que ça va bien. Je ne veux pas paraître prétentieux ni rien prendre pour acquis. C’est lundi que ça va se décider », dit-il.

Foi en Sylvain Rochon


La bénévole Lyse Lemyre, confirme la vague caquiste dans Richelieu. Toutefois, elle est persuadée que Sylvain Rochon passera à travers la vague.
Crédit : Annie Bourque

À 80 ans, Lyse Lemyre a toujours travaillé pour les élections municipales, scolaires, provinciales et fédérales. On la surnomme l’éminence grise du PQ.  « Je ne suis qu’une bénévole », répond-elle modestement. Quel est son verdict à moins de quatre jours des élections ? « M. Rochon a tellement fait un bon travail dans le comté; les gens lui sont reconnaissants. »

Cette ancienne du Comité des usagers de l’Hôtel-Dieu estime que la perspective de voter CAQ fait peur à bien des gens. « On veut garder nos services (autant santé qu’éducation), la population vieillit et on ne peut pas se permettre d’en perdre… déjà que les libéraux nous en ont enlevés. »

Au bout d’un moment, l’octogénaire ajoute : « Mais ça va être une boîte à surprises. Il y a beaucoup d’indécis à ce moment-ci… la vague caquiste est là, un peu comme celle du NPD au fédéral, mais ici dans le comté, j’ai bien confiance qu’on va passer à travers la vague. »

Mme Lemyre a confiance puisque les 800 appels téléphoniques, le pointage et son feeling personnel l’incite à croire en Sylvain Rochon comme futur élu de Richelieu. « Il est aimé et il va partout. Les gens ont confiance en lui. Il est très présent les week-ends dans le comté. C’est sa force. »

Gros changement


Lucien Doyle estime que la partie va être serrée entre Sophie Chevalier et Jean-Bernard Émond.
Crédit : Annie Bourque

Chez les libéraux, Lucien Doyle, 87 ans, prend le temps d’éteindre la télévision avant de répondre à mes questions. -Qu’est-ce que vous ressentez à ce moment-ci ?  « Un gros changement, dit-il. Plusieurs ont voté par anticipation et ils ont dit avoir voter libéral. C’est une chose qu’on ne voyait pratiquement pas avant. »

Son feeling de vieux routier l’incite à aller plus loin.  « Les libéraux vont rentrer parce que
c’est difficile de changer. Nous avons quelque chose d’acquis et on ne veut pas aller vers l’inconnu. »


Sinon, M. Doyle entrevoit l’émergence d’un gouvernement minoritaire dirigé par les Libéraux.  « Si les Libéraux ne rentrent pas, on va être très proche et je pense que le Parti québécois va être rayé de la carte. »

Candidate aimée

L’octogénaire estime que la candidate Sophie Chevalier a fait une bonne campagne. « Elle a une facilité d’approche avec le public et se dévoue pour les gens. Elle a toujours travaillé avec le public et elle a la parole facile. »

La véritable partie, dans Richelieu, selon lui, va se jouer entre Mme Chevalier et M. Émond. « Le fond souverainiste est en train de fondre comme neige au soleil », illustre-t-il.

Chose certaine, les électeurs de Richelieu vont trancher eux-mêmes la question en optant pour un candidat selon leurs aspirations, leurs valeurs et leur programme le 1er octobre prochain.

 

 
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