Un coureur
sans pudeur ! On le
sent. On le vit. Il s’agit d’y
être.
La
Catalogne réagit. Elle
manifeste. Nous avons même été
immergés dans des manifestations
politiques. Simplement pour le
vivre, le sentir davantage.
Elle bouge. Elle s’affirme.
Pour un 40e anniversaire, le
marathon de Barcelone a célébré
assez originalement, dans une
atmosphère politisée, ce qui m’a
permis par ricochet, de
traverser une expérience
particulière. J’ajouterais même,
une première du genre.
Les Catalans s’expriment haut et
fort.
Température appropriée pour
courir un parcours captivant,
nous étalant les richesses et
les attractions recherchées par
les touristes.
De nombreux musées, la
Cathédrale, la célèbre Rambla,
une sorte de Broadway espagnol,
la Sagrada Familia, une
structure inédite de
l’architecte Gaudi, l’Arc de
Triomphe, la Torre Abgar, un
immense immeuble qui ressemble à
un cornichon et qui renferme des
bureaux d’entreprises mais qui
vaut le déplacement, un clin
d’œil sur la Méditerranée, bref,
des images à couper le souffle
qui restent imprégnées à jamais.
Un départ et un fil d’arrivée
sur la Place de l’Espagne,
devant le gigantesque musée des
arts de Catalunya, agrémenté de
fontaines majestueuses et une
vue imprenable sur le mont Graël,
difficile d’exiger davantage
comme scénario.
Un itinéraire qui s’impose
hypocritement à cause des
nombreux faux plats qui
graduellement, grugent notre
énergie et fait des siennes lors
des derniers kilomètres.
J’ajouterais que Monsieur
décalage horaire s’est inclus
dans cette déchéance que l’on
retrouve normalement dès le 30e
km. Notre avion s’était quand
même déposé la veille, un aspect
qu’il me faudra réviser
éventuellement. Je devais me
prendre pour Superman lors de ma
réservation !
Je
dois vous parler de mon coup de
cœur. Je fus vraiment émerveillé
de traverser le quartier du FC
Barcelone, cette équipe de
soccer d’une grande renommée et
qui constitue la fierté des
Catalans. Que dire de leur stade
! Un monstre. Une structure
imposante qui laisse présager
des matchs enlevants. Il peut
accueillir 120,000 personnes.
Incroyable. Une frénésie qui
dépasse de loin celle que l’on
peut retrouver avec nos
Canadiens. Juste la
boutique-souvenir qui s’étale
sur deux étages devient
surréaliste à nos yeux.
Or, je ne peux passer sous
silence une savoureuse anecdote
qui nous a stupéfiés, Pasquale
et moi. Je vous raconte.
Nous sommes à quelques minutes
du départ du marathon. J’attends
tranquillement dans mon corral
et Pasquale se retrouve tout
près de moi mais de l’autre côté
des barrières. Soudain, un
coureur surgit de nulle part et
se présente près de la clôture.
Il est à quelques pieds de nous.
Je remarque qu’il regarde
nerveusement dans tous les sens.
Il semble inconfortable. Après
quelques secondes, j’entends le
bruit d’une chute d’eau. Je
regarde Pasquale, ébahi, sans
dire mot. Le gars urine devant
elle en essayant tant bien que
mal d’être le plus discret
possible. Ayoye !
Je n’avais jamais rien vu de tel
! Non mais avouez qu’il faut de
l’audace pour offrir un
comportement semblable.
Indisposée, Pasquale regarde
ailleurs et me jette un œil
interrogatif. Heureusement qu’il
ne ventait pas trop fort ! Il
fallait que je vous la raconte
celle-là. Aujourd’hui, on ne
doit se surprendre de rien.
Barcelone transmet un charme
irrésistible par son allure, sa
beauté, ses attraits, son calme,
sa propreté, ses essences
uniques et l’accueil de ses
résidents.
Plus de 70,000 personnes ont
visité le salon du marathon, un
record dans l’histoire de cette
organisation qui a reçu 87
nationalités chez les
participants dont le Kenya qui a
ravi la palme, autant chez les
femmes que chez les hommes.
Je vous recommande fortement le
marathon de Barcelone, non pas
pour son organisation
respectable qui ressemble à
celle de plusieurs autres
grandes villes du monde mais
surtout pour son parcours
historique et différent.
Je me préparerai maintenant pour
mon prochain 42km, prévu le 29
avril à Mont Saint-Grégoire que
je courrai pour une 3e année
consécutive. Il faut cependant
reconnaître que le changement de
décor sera brusque et je dis
cela sans rien enlever à
l’organisation québécoise.
Il s’agissait de mon 4e marathon
en Europe après ceux de Paris,
Berlin et Rome. Il remporte
hautement la palme,
particulièrement pour la
richesse de son trajet.
Statistiques de mon 83e marathon
Temps : 4h13 :29
Classement général : 8497 sur
13,542
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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