LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : lundi 08 juin 2015 15:14

7 000 pages par jour

 

NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

lundi 08 juin 2015

Face à face avec la mort !

Mes mains tremblent. J’ai peine à me concentrer. Je ne croyais jamais vivre une expérience semblable. Je suis ébranlé, sous le choc.

Ce dimanche, sous l’invitation de l’un des organisateurs Carl Bouliane, j’ai pris part au Demi-marathon des pompiers de Shawinigan. Je désirais expérimenter la Course du bonheur, une idée merveilleuse qui donne l’opportunité à une personne handicapée de goûter aux joies d’une distance de 21.1 km.

En compagnie de cinq jeunes pompiers de Shawinigan, j’ai pris le départ afin de constater sur place ce beau geste de charité. Bonheur, joie, blagues agrémentaient la randonnée.

Miguel, dans son fauteuil roulant, dormait d’un profond sommeil. Il n’aura jamais rien vu. Son père, d’origine salvadorienne, affichait sa fierté en regardant l’un de ses quatre enfants s’envoler de la sorte.

Juste à visionner la scène des préparatifs avant le début de la course, j’en avais les larmes aux yeux, réalisant toute la chance que j’ai eu dans la vie d’avoir trois enfants en pleine santé.

Mais, nous ignorions le destin tragique qui nous attendait. Le pompier Maxime Fournier, 21 ans seulement, s’est écroulé subitement à 1km de la fin. Le dernier souvenir de cette séquence est le lourd impact de ses pas derrière moi. Je croyais alors qu’un autre coureur voulait me dépasser. J’ai immédiatement eu le réflexe de me recroqueviller.

Son décès a été constaté sur place. Un malaise cardiaque. Mais que s’est-il passé ? Depuis, je ne fais qu’y penser. Lorsque les membres du groupe ont appris la nouvelle, je les ai accompagnés dans un local où ils devaient recevoir de l’aide. Les pleurs venaient rompre le silence. Avant de quitter, les responsables ont pris soin de me demander si je me sentais bien. J’ai tellement apprécié ce geste de leur part.

Depuis, je me pose un tas de questions. Au cours de mes marathons, j’ai malheureusement eu l’occasion de côtoyer la mort. On voit les coureurs allongés au sol et on apprend par la suite leurs décès.

Il s’agit d’un 2e adepte qui perd la vie de façon similaire en l’espace de quelques jours au Québec. Le destin a frappé et on ne peut rien faire. Lors d’événements semblables, on doit se ressaisir et ne pas oublier les beaux moments que nous avons pu vivre ensemble.

Je ne connaissais pas Maxime avant cette course mais ce que je viens de traverser restera à jamais graver dans ma mémoire et dans mon coeur.

Maxime, j’ai eu la chance de te connaître. Je me souviens de t’avoir donné une tape dans le dos à un certain moment durant la course afin de te signifier toute l’admiration que je ressentais de te voir t’impliquer de la sorte. Je me souviens également de t’avoir remercié de m’accueillir parmi ton groupe, sachant que j’allais traverser de beaux moments.

Dorénavant, tu m’accompagneras lors de mes éventuels marathons. Je suis assuré que je sentirai ta présence à mes côtés et tu sauras bien me protéger.

Je vais d’ailleurs te dédier mon prochain marathon à Québec à la fin du mois d’août. Tu auras tout le temps pour bien t’entraîner. Je vais le courir en ton honneur.

Nous en profiterons pour jaser, pour blaguer, pour se raconter des anecdotes.

La vie m’a permis par un pur hasard de te mettre sur mon chemin. Ce n’est pas pour rien que l’on s’est croisé. J’en suis des plus reconnaissants.

J’arrête d’écrire car je ne vois plus très bien les lettres de mon clavier.

Je t’aime Maxime et n’oublie surtout pas notre rendez-vous.

Mes plus sincères condoléances aux membres de la famille de Maxime ainsi qu’à toutes les personnes et les pompiers qui ont eu la chance de le connaître


Sur cette photo, Maxime est devant moi

Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com

Bookmark and Share

PUBLICITÉ

 

Le SorelTracy Magazine
une filiale des Productions Kapricom
Tous droits réservés -
© 2000-2012