Tel un
hamster dans une cage !
Devant l’inconnu,
on ignore le sort qui nous
attend. Je n’avais jamais
expérimenté un marathon
intérieur. Courir 211 tours sur
une piste d’athlétisme, il faut
être un peu dingue, vous en
conviendrez. Mais, il fallait
que j’en fasse l’essai.
Me voilà à l’université de
Sherbrooke. Dans l’enceinte, je
ne pouvais croire que je
m’embarquais dans cette folle
aventure. Une trentaine de
participants sont réunis…et il y
en a qui feront 50km. Ma foi !
Tel que je l’avais anticipé, les
nombreuses courbes deviennent
éprouvantes. Je les ai
ressenties avec des malaises aux
hanches. Les muscles sont
appelés à travailler
différemment. Je me disais que
j’allais entrer dans ma bulle.
Ce fut ardu sauf peut-être pour
les derniers tours alors que la
fatigue commençait à faire son
œuvre.
Il faisait un froid glacial à
l’extérieur et soudainement, une
grande porte de garage s’est
ouverte…question de changer
l’air à l’intérieur car voilà un
aspect non négligeable. L’air
devient sec. Je l’ai ressenti
dès les premiers tours mais au
fur et à mesure, j’ai fini par
m’adapter.
Même l’initiateur de ces
marathons au Québec, Steve
Moisan, qui a déjà expérimenté
cette épreuve, m’a confié qu’il
avait trouvé ça très difficile.
J’avoue qu’il faut vraiment
adorer la course à pied. Les
gens à qui je confiais que
j’allais courir un marathon à
l’intérieur me regardaient avec
un air interrogatif et
n’arrivaient pas à comprendre le
plaisir que je pouvais y
retirer.
Impossible d’établir des
comparaisons avec un marathon à
l’extérieur. Il y a les
paysages, les supporteurs,
diverses distractions, meilleure
qualité de l’air et beaucoup
d’atmosphère. On ne peut tout
simplement pas transposer ces
éléments à l’intérieur.
On pourrait peut-être faire un
parallèle avec un entraînement
sur un tapis roulant. Je
reconnais que c’est beaucoup
mieux mais il n’en demeure pas
moins que l’on doit
nécessairement se motiver au
maximum pour trouver la façon
idéale de passer au travers.
On annonce régulièrement le
nombre de tours de chacun des
participants. Au début, je ne
prêtais pas trop attention car
j’adore perdre la notion du
temps et de la distance.
Cependant, après 150 tours,
j’écoutais attentivement quand
on citait mon nom et le nombre
de tours. Régulièrement, on
change de direction. Spécial
comme sensation et je vous
dirais que je préfère tourner à
droite plutôt qu’à gauche !
J’ai obtenu un temps de 4h11 et
une fois de plus, bien heureux
de cette réalisation. J’ai
également pu bénéficier des
ondes positives d’une personne
que j’aime beaucoup, ce qui m’a
grandement aidé à tenir le coup.
Je m’étais dit que je
participerais peut-être à celui
de Montréal au début du mois de
mars. Je suis en période de
réflexion. On verra.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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