Une chronique de
 Jocelyn Daneau

samedi 25 avril 2020

Sur les CHSLD, Justin, le risque et les « anges »
 

Commission d’enquête sur les CHSLD

Jamais! Ne faisons pas cette erreur de dépenser des millions de dollars pour réapprendre ce que nous savons déjà et ainsi, retarder la mise en œuvre des moyens appropriés. Il y a des milliers de rapports et autres reportages des médias disponibles sur le sujet. N’en rajoutons pas une couche.

 

En lieu et place, il faut faire une synthèse de ce que l’on sait déjà sur le sujet et en extraire un plan d’action. Il y a sûrement quelques fonctionnaires indépendants d’esprit capables de produire ce type de document. Si les politiciens veulent ensuite se faire du capital politique sur le dos des CHSLD, ils pourront toujours le faire en commission parlementaire.

Souvenons-nous que la gargantuesque machine administrative du ministère de la Santé et des services sociaux n’est que la conséquence de nos choix de société. Ainsi, les premiers et uniques responsables de l’indécent gâchis dans les CHSLD, c’est nous et nous seuls, les citoyens et les citoyennes du Québec. Avant de pointer du doigt des coupables, je nous suggère fortement une longue session de méditation devant notre miroir.

Justin Trudeau le donneur de leçons

Il a abordé le sujet des CHSLD au cours des derniers jours en se désolant de la situation, mais avec un ton de reproche qui m’a rappelé son hautain père, quand il exprimait tout son dédain du Québec.

Nous sommes tous désolés de cette situation et personnellement, j’ai honte. Ceci étant, je dirais à Justin Trudeau qu’avant de donner des leçons de gestion, il devrait regarder dans sa propre cour. Rappelons son clownesque voyage aux Inde, sa pitoyable gestion du dossier Lavallin, celle ridicule des barrages de chemins de fer par les autochtones ou encore, son déphasage chronique avec la réalité au début de la crise du COVID-19.

En matière de crise sanitaire, Justin Trudeau ne gère rien, sauf le fait d’être assis sur la planche à billets et de dépenser à qui mieux mieux l’argent de nos impôts présents et futurs.

Comme le dit le proverbe corse : « Garde le silence, et le silence te gardera ».

La gestion de la crise du COVID-91 par François Legault n’est pas parfaite. Mais pour observer Macron en France ou Boris Johnson en Grande-Bretagne sans oublier celui qui ne rate jamais une bêtise, le Donald, qui suggère de boire du Lysol comme remède, notre premier ministre n’a rien à envier à personne, même à l’excellente Angela Merkel en Allemagne; et surtout pas à Justin Trudeau.

Risque et démographie

Selon le verbatim de la conférence de presse du 24 avril 2020 du trio Arruda-Legault-McCann, le mot « risque » a été prononcé 11 fois. On en a donc beaucoup jasé. On ne refera pas la discussion contenue dans les chroniques précédentes, mais comme le disait l’ancien ministre Michel Clair récemment dans La Presse, concernant la situation dans les CHSLD, si je résume : « Si on avait écouté les démographes, la science humaine la plus exacte, nous n’en serions pas là ».

Prenons mon exemple, je suis né en 1959. Il y a eu cette année-là, 144 459 naissances (83 840 en 2018). C’est de tout temps, la plus grosse année de naissances au Québec de « baby-boomers ». Donc, si la vie m’est favorable, j’aurai 80 ans en 2039. On sait donc avec une relative certitude qu’elle sera le portrait de la société québécoise à ce moment. On peut donc s’y préparer.

Ce que je veux dire. C’est que l’on savait comme société depuis longtemps, ce qui s’en venait en 2020 et nous n’avons rien fait. À ce titre, Justin Trudeau et son père avant lui, comme résidents québécois, sont aussi parmi les coupables.

Risque et Cygne noir

La théorie du Cygne noir a été développée par un statisticien du nom de Nassim Nicholas Taleb. Elle postule la rencontre d’un événement rare ou à très faible probabilité qui, s'il se réalise, a des conséquences d'une portée considérable et exceptionnelle (Source : Wikipédia). L’exemple classique est le déclenchement de la Première Guerre mondiale suite à un simple assassinat politique.

Est-ce que l’actuelle pandémie est un Cygne noir? Je ne crois pas. Plusieurs prévoyaient ce type d’événement depuis longtemps, dont semble-t-il, Bill Gates et la CIA.

Risque et le Forum économique mondial de Davos

On pourrait penser que l’évaluation du risque est une science exacte où la marge d’erreur est relativement faible par l’ajout de modèles mathématiques complexes et celles d’experts de tous les horizons.

Vous avez tort. Le « prestigieux » - selon la droite - World Economic Forum de Davos auquel assiste annuellement le premier ministre du Québec en exercice, publie chaque année comme pour 2020, un référentiel en matière d’évaluation du risque : The Global Risks Report 2020.

Il faut savoir que pour 2020, le risque de maladie infectieuse s’il est présent dans l’analyse, n’est pas considéré comme une menace sérieuse. Pourtant, 1 047 personnes considérées comme le gratin de l’élite mondiale ont répondu à l’enquête.

Nos « anges », un sujet délicat

À propos de ceux et celles qui quittent le paquebot du Réseau de la santé, pour certains, uniquement par crainte du COVID-19. Votre peur est légitime. Nous avons tous nos peurs. La peur, c’est quelque chose que nous avons en dedans de nous depuis notre naissance et collectivement, depuis la nuit des temps. Comme à l’époque où nos ancêtres dans la savane africaine, par une nuit sans étoile, pouvaient se faire dévorer à tout moment par une bête affamée. C’est cette peur de la nuit qui a notamment donné naissance à l’idée de ce Dieu protecteur, mais abstrait que les Hommes vénèrent depuis qu’ils ont commencé à chercher des réponses.

Cela me rappelle un philosophe : Ben Chartier. C’était dans une scène de la populaire série psychopolicière de Radio-Canada, 19-2. Macho Chartier (Claude Legault) recevait à souper un couple d’amis, de sa copine du jour. À un moment donné, en réaction aux propos de la dame invitée, Chartier dira (de mémoire) : « Oui, je suis un crotté de flic. Mais on est les seuls esties de crottés qui viendront te défendre à 3 h. du matin quand un autre crotté va être en train d’essayer de défoncer ta porte de maison. »

Ceci étant, il y a aussi des histoires de courage et d’abnégation. Entre autres, le témoignage percutant de l’infirmière Sandrine Valence-Lanoue dans La Presse (24 avril 2020).

Nouvelles de Saurel

Ciné-parc : Le GIB Fest qui « giberise » tout ce qu’il touche, voudrait transformer cet été, le stationnement du Colisée Cardin en gib-ciné-parc. Brillante suggestion de la dynamique équipe de Jean-Pierre Groulx, pour cette idée venue d’ailleurs.

Moins drôle : les villes canadiennes réclament 10 milliards de dollars à Ottawa comme aide financière dans le cadre des pertes de revenus liées à la présente pandémie. Par exemple, Gatineau réclame 35 M$ sur un budget de 652 M$ c.-à-d. 5,4 %.

Le budget 2020 de Saurel est de 61,1 M$. Si on applique le 5,4 %, on obtiendrait une réclamation de 3,3 M$ auprès d’Ottawa. Or, nous savons que Saurel a mis à pied 90 employés depuis le 23 mars 2020 pour une économie d’environ 626 000 $ mensuellement. Notons que ces licenciements pourraient faire l’objet d’une contestation judiciaire. À suivre.

Jocelyn Daneau, isolé et bientôt déconfiné, mais avec restriction, jocelyndaneau@gmail.com

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