LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : samedi 05 avril 2014 15:38

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samedi 05 avril 2014

7 avril 2014 - On vote : quelques impressions

La campagne électorale québécoise arrive à son terme. Elle sera connue dans les livres d’histoire comme celle du « Garrochage de Bouette » à l’américaine. Moment charnière de notre vie d’Hommes et de Femmes libres dans une démocratie parlementaire, les dernières semaines ont surtout permis à tout un chacun par RDI/LCN interposé de s’invectiver et de s’accuser à qui mieux mieux.  

Par chance, les derniers jours ont fait place à plus de civilités au bénéfice des citoyens. Mais globalement, le politique ne sortira pas grandit de l’exercice même si dans Richelieu, nos candidats députés se sont comportés de façon nettement plus civilisée. Je vous propose donc un petit tour des lieux en quelques impressions, tant au niveau national que local qui je l’espère, alimenterons votre réflexion en vue du vote, si ce n’est pas déjà fait. 

Au niveau national 

Le résultat de l’élection ne peut s’expliquer que par le biais du déroulement de la campagne électorale du parti Québécois, ce parti au pouvoir partit favori le 5 mars 2014 pour former un gouvernement majoritaire. C’est le poing levé indépendantiste, genre révolutionnaire gauchiste du très capitaliste Pierre-Karl Péladeau qui a été le point de départ de la descente aux enfers du PQ, du moins dans les sondages. Empêtrée dans son discours contradictoire de promotion du « NON au référendum », Pauline Marois est apparue l’espace de deux débats comme non Première-ministrable.  

On a bien tenté de sauver les meubles avec la Charte de la laïcité en stimulant le nationalisme primaire des Québécois de souche francophones, en criant au loup invisible, en instrumentalisant une Jeanette Bertrand aux propos inappropriés et en lâchant « lousse » le démagogue en chef du PQ, Bernard Drainville, pour finir honteusement en invoquant le recours à la clause dérogatoire. Le résultat a été vain, cette Charte adresse un problème qui, sauf particularité, n’existe pas. C’est comme crier au réchauffement de la planète dans un hiver qui ne finit pas. 

La campagne a finalement culminé dans la panique avec des promesses contre nature péquistes de baisses d’impôt. Je ne donnerai pas une bonne note à madame Marois pour cette campagne électorale. Mais avouons que les stratèges du PQ ont été pitoyables. Peu importe le résultat ce lundi soir, dans la Péquisterie d’une longue tradition de manieurs de poignard, les comptes se règleront sans élégance; implosion à prévoir, PKP n’est jamais un second violon. 

Si le parti Libéral est porté au pouvoir, ce sera par défaut. Philippe Couillard n’a finalement de crédibilité comme chef et peut-être comme futur premier ministre, que son auréole de médecin. Gagnant du premier débat, il s’est enfargé dans le second, notamment sur la question de la langue et de son intégrité.  

Dans une société normale, les Libéraux devraient encore être sanctionnés pour leurs écarts de l’ère Charest, surtout que le cœur de l’équipe Libéral est toujours le même. Ce parti politique ne s’est pas renouvelé. Nommez-moi une idée originale Libérale qui n’a pas été volée aux autres. Les Libéraux ont seulement prouvé une chose au cours du dernier mois, si besoin était, c’est qu’il est toujours vrai que l’on est fort de la faiblesse des autres. 

La Coalition Avenir Québec a eu un 18 mois difficile comme parti d’opposition. Donné comme mort en début de campagne ainsi que François Legault, ce parti renait graduellement de ses cendres. La grande force de la CAQ et de son chef? Ils sont restés fidèles à ce qu’ils ont toujours été. La grande faiblesse de la CAQ? Trop promettre trop vite au pays du rigide modèle Québécois. Il serait surprenant qu’il nous refasse le coup de Jack Layton en émergeant comme gouvernement. Ceci étant, le Québec serait peut-être dû pour une bonne dose de réalisme Caquiste. 

Je vous confie un secret, Françoise David de Québec Solidaire, c’est mon fantasme. Elle dit OUI à tout, tout le temps, dans un monde de gratuité. Avec Françoise, tout coule, aucune retenue, il n’y a jamais de maux de tête... financiers. Ce sont toujours les autres qui payent. Québec Solidaire, c’est la pensée magique. Dehors les fourmis, c’est le règne de la cigale Françoise. 

Au niveau local 

L’enjeu majeur de la campagne électorale dans Richelieu n’a pas été l’emploi, l’intégrité, le développement économique, le référendum ou je ne sais quoi. Ce sont des artifices, tous nos candidats députés s’y sont accrochés. 

L’enjeu majeur chez nous comme probablement dans plusieurs comtés a simplement été la vertu.  

Considérant qu’une grande partie des électeurs votent en fonction des chefs et des partis nationaux, que reste-t-il pour différencier les candidats députés? Considérant aussi que les électeurs font souvent peu de différence entre les notions politiques de gauche et de droite et qu’une fois élue, les gouvernements se gouvernent au centre, comment faire la différence d’un candidat député à l’autre? Considérant que les candidats députés ont peu de moyens médiatiques pour se différencier auprès des électeurs et que les politiciens ont souvent mauvaise presse auprès d’une grande partie de ceux-ci, comment séparer le bon grain de l’ivraie? En fait, il ne reste que la vertu c.-à-d. les dispositions d’un être humain à accomplir moralement une tâche.  

Voter pour Élaine Zakaib, c’est acheter fondamentalement un savoir-faire économico-technocratique confirmée. Son grand défi sur le plan du rôle sera de développer un esprit « Richelieu » de nature stratégique, qui a quelques fois fait défaut au cours des 18 derniers mois. 

Voter pour Alain Plante, c’est surtout choisir un bon monsieur, une bonne personne. C’est choisir un homme qui comprend intuitivement les enjeux du comté de Richelieu. Son grand défi sera d’être capable de restituer cette compréhension sous la forme d’une vision cohérente de notre devenir avec les moyens et surtout, les gestes afférents. 

Voter pour Martin Baller, fondamentalement un inconnu, c’est choisir avant tout un homme de savoir-être. C’est choisir celui qui pourrait être un formidable commis voyageur pour la région. Son grand défi sera de rapidement connaître l’esprit et la lettre de « Richelieu », ses codes, ses faiblesses et ses forces pour transposer rapidement le tout en actions concrètes, porteuses et réalistes, parce que la concurrence ne nous attendra pas. 

Voter ce lundi 7 avril 2014, c’est surtout prendre ses responsabilités de citoyen. 

Voter, c’est comprendre que nous vivons sur une terre magnifique malgré les turpitudes de la vie. 

Voter, c’est affirmer sa confiance dans nos institutions et dans l’avenir de notre société distincte, sise sur l’unique terre française en Amérique, un héritage que nous devons préserver sans compromis et faire rayonner. 

Jocelyn Daneau
jocelyndaneau@gmail.com

 

Dans Le Devoir, un intéressant bilan de campagne avec une grille des principaux enjeux : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/404680/bilan-de-campagne?utm_source=infolettre-2014-04-05&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

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