LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mardi 24 septembre 2013 09:50

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mardi 24 septembre 2013

Gilles Lemieux : jouer bien à l’intérieur de nos moyens

Analyser un programme électoral implique a priori d’en découvrir la clé de lecture. En ce sens, comme les politicologues un peu philosophes que je tente souvent d’imiter, la première question qui m’est venue à l’esprit en lisant le programme électoral 2013 de Gilles Lemieux a été : « Est-ce que Sorel-Tracy est plus grande que la somme de ses citoyens ou est-ce que Sorel-Tracy est égale à la somme de ceux-ci ? »

Dans le premier cas, nous nous retrouvons généralement avec des gouvernements de centre gauche qui ont tendance à vouloir se substituer à la responsabilité individuelle des citoyens, en s’insinuant sans cesse dans leur vie quotidienne (ex. : France, Québec). Dans le second cas, c’est la responsabilité de l’individu qui prime et celui-ci est réputé être le meilleur juge de ce qui lui convient (ex. : États-Unis, Alberta).

Le tout transposé au niveau municipal, sans gauche/droite, nous amène à la métaphore du moteur à gaz pour illustrer deux types de candidats. Il y a ceux qui pensent que le moteur nécessite un « tune-up » généralisé pour le bien de tous. Pour eux, le moteur ne doit pas seulement nous amener à bon port, il faut qu’il soit aussi excellent, performant et gagnant. Pour eux, la ville – Sorel-Tracy – est plus grande que la somme de ses citoyens. C’est un lieu où s’épanouir (ex. : Régis Lebeaume).

À l’opposé, il y a ceux qui vont se contenter de mettre du gaz dans le moteur, en disant quelques fois à juste titre que tout est en ordre. Ils vont donc simplement suivre le programme d’entretien du manufacturier. Pour eux, leur ville n’est que la somme des citoyens qui la compose. C’est un lieu pour vivre et dormir (ex. : Réjean Dauplaise).

La nature du moteur à utiliser devient donc une question hautement stratégique, dans un monde de plus en plus complexe et concurrentiel. En ce sens, dans un  contexte de course mondiale notamment aux investissements, le choix peut se résumer de façon simple : un morne et discret Corolla* ou un fringant et spacieux  RAV4 ? 

Manifestement, Gilles Lemieux nous propose un Corolla pour nous promener parmi le concert des villes. Il veut simplement faire les séries, gagner la coupe Stanley n’est pas son objectif.  

On sent que Gilles Lemieux avec ce programme électoral, essaie d’en couvrir le plus large possible sans sortir des sentiers battus. Ce faisant, certaines cibles sont ratées ou atteintes partiellement et d’autres sont mentionnées uniquement pour la galerie (ex. : le développement durable). 

En matière de finance municipale, il nous indique vouloir : « Réduire l’augmentation du compte de taxes sous l’inflation ». C’est intéressant. Mais cela ne nous donnera pas une fiscalité urbaine concurrentielle avant longtemps, sachant que la performance financière de notre ville est déjà en retrait de celles des villes de comparaison. 

D’ailleurs, on retrouve ce manque d’ambition dans le slogan : « Bâtissons ensemble notre ville au rythme de ses citoyens ». Un maire doit être en avant de la parade, pas dans celle-ci. On ne peut pas attirer des (jeunes) gens et les garder dans notre ville si on n’a pour elle, qu’une ambition limitée. En bout de piste, ce slogan prend un sens particulier si on considère que nous avons à Sorel-Tracy, une population proportionnellement plus vieille que la moyenne québécoise. 

Trois absences de taille dans ce programme électoral. Rien sur notre 375e anniversaire qui vient et le problème fondamental de notre identité collective comme Saurelois. Rien sur le développement économique, sauf la mention d’un projet qui ne se fera jamais: le prolongement de la 30 en direction de Trois-Rivières et ce, à cause de sa rentabilité économique douteuse. Un décevant rien ou presque, sur le dossier hautement stratégique de l’amélioration de notre réputation et de notre image de marque comme ville. 

Les bons coups : une révision en profondeur de notre appareil municipal et de nos relations avec la MRC Pierre-de-Saurel. De même, une attention particulière en termes de gouvernance sera portée aux argents que la ville attribue aux organismes communautaires. 

Gilles Lemieux nous propose une section complète sur "La vision" de notre avenir. Cependant, l'ensemble manque de hauteur, de souffle et d'énergie. C'est comme s'il s'était senti obligé de se commettre sur le sujet. C'est comme s'il jouait pour la  "nulle". 

Globalement, ce programme électoral saura satisfaire une clientèle qui croit que notre ville est dans une position correcte, nécessitant quelques améliorations. Ceux et celles qui croient qu’une ville, ce n’est que de la voirie. Ceux et celles qui veulent que leur ville soit avant tout, un compte de taxes et non pas un milieu de vie dynamique.  

En conclusion, ce programme électoral est recevable comme carte de visite. Il faut donc féliciter Gilles Lemieux et ses collaborateurs pour ce résultat, eux qui ont fait ces choix qu’ils nous présentent. En ce sens, le Saurel-O-Mètre électoral 2013 a été modifié en conséquence.  

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Autres modifications au SOME 2013 

Le SOME 2013 a aussi été modifié pour madame Corina Bastiani au niveau du « savoir-faire », passant d’une cote de « 4 » à « 6 ». Effectivement, j’ai assisté ce vendredi 20 septembre 2013 au lancement de la campagne du parti d’Aujourd’hui. J’en profite donc pour souligner l’excellence et le dynamisme de l’organisation de campagne mise en place. C’est une preuve éloquente que madame Bastiani est capable d’exercer du leadership et de l’affirmer dans la durée. 

Pour les volets « savoir-être » et « vision » du SOME 2013, c’est cependant le statu quo. Lors de ce lancement, j’ai porté une attention particulière aux propos publics de madame Bastiani c.-à-d. son discours. Je voulais valider in situ mon jugement. Moment phare pour elle, l’ensemble manquait de limpidité et de maîtrise. Son discours était pour moi, comme une entrevue finale d'embauche en vue de lui donner une promotion. Ce ne sera pas pour cette année. L'ensemble manquait de nouveau de cette profondeur que seule amène la maturité. Celle qui donne de la crédibilité et inspire confiance. En ce sens, son imaginaire de ce qu’est notre ville n’a pas encore trouvé son chemin pour devenir une pensée et une vision cohérentes, maîtrisées et ancrées dans une compréhension fine de ce qu’il convient de faire concrètement. Seuls le temps et un accompagnement (« coaching ») adéquats pourraient en permettre l’aboutissement. 

Idem pour madame Michèle Lacombe-Gauthier, le volet « savoir-faire » passe de « 5 » à « 6 ». Le tout pour souligner le fait qu’elle a su rassembler autour d’elle, une équipe de candidats indépendants.

Jocelyn Daneau
Courriel : jocelyndaneau@gmail.com
Blogue - Sorel-Tracy dans l’univers : http://wp.me/2JVSB

Saurel-O-Mètre électoral 2013 - SOME 2013
Explications : http://wp.me/P2JVSB-2S

Grille d’analyse (résultats) du SOME 2013 – Version 6 (23 septembre 2013)
Voir :
http://wp.me/a2JVSB-cM

* L’auteur de cette chronique a possédé des Toyota Corolla à partir de 1986 avant d’opter pour un RAV4, en mars 2013.

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