LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : jeudi 10 octobre 2013 21:59

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jeudi 10 octobre 2013

André Mandeville, CMA : entre Simplicité volontaire et Tea Party

À ma première lecture du programme électoral d’André Mandeville, je me suis dit : « Simplicité volontaire ». Vous savez, ce mouvement qui privilégie un mode de vie qui limite la consommation. À ma seconde lecture, virage au 180, je me suis dit : « Tea Party ». Vous savez, ce mouvement politique de l’ultra droite aux États-Unis. Des gens qui feraient passer Stephen Harper pour le « chum » de Françoise David de Québec Solidaire. 

Si on carburait au concept de gauche-droite au municipal, André Mandeville ferait sûrement partie de la droite. 

Disons les choses comme elles le sont, j’aime bien ce programme électoral. Je l’aime non pas à cause de son côté « à droite » qui ne me préoccupe aucunement au municipal. Je l’aime à cause de sa simplicité même si souvent, le simplisme s’y pointe. 

Globalement, l’ensemble est franchement incomplet et sans vision dans le cadre de la gestion d’une ville moderne. Mais d’un autre côté, André Mandeville se concentre sur ce qui lui apparaît comme l’essentiel. Ceux et celles qui n’aiment pas le « fla-fla » en seront grandement satisfaits. 

Une marotte : « Baisser le compte de taxes »  

C’est le principal objectif de ce programme électoral. C’est simple et sans appel. Ceux et celles qui sont sensibles aux questions de finance personnelle ne peuvent être indifférents à cette proposition. Je suis même convaincu que notre gogauche caviar local, sans l'avouer, y portera une attention particulière. Le « cash » quoiqu’on en dise, c’est universel. 

Si l'objectif d'André Mandeville est louable et si je me fie au libellé de son  engagement électoral : « Revoir en profondeur tous les postes budgétaires … », je lui dis : « ATTENTION ». D’une part, une ville comme tout organisme comprend une grande part de frais incompressibles. En ce sens, Sorel-Tracy ne fait pas exception. D’autre part, s’il utilise cette approche par « poste budgétaire », il risque simplement de mettre l’appareil municipal à feu et à sang, sans atteindre les objectifs proposés. Les entreprises publiques et surtout privées qui utilisent cette approche* le font dans un contexte d’urgence ou devant une situation financière précaire. Ce qui n’est pas le cas pour Sorel-Tracy. Dans toute démarche, il faut faire attention de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. 

Bref, la proposition budgétaire d’André Mandeville qui semble d’une simplicité désarmante a priori et attrayante, risque de se casser les dents sur la réalité opérationnelle, si elle n’est pas réfléchie avant sa mise en œuvre. Les gros sabots y sont à proscrire. Pour paraphraser André Boisclair, ex-chef du parti Québécois : « Des baisses de taxes de plus de 30%, si ça existait, on les aurait ». 

De même, sa proposition d’une « subvention de 5 000$ pour tout emploi permanent à temps plein créé par une nouvelle entreprise ... » ne tient pas la route dans la réalité des choses. Simple a priori, elle est simpliste à l’analyse. Je dirai simplement que c’est une duplication totale et complète de la mission de nos organismes régionaux de développement économique comme le CLD Pierre-de-Saurel.  

En lieu et place du « 5 000 piastres », si André Mandeville veut faire œuvre utile en matière de développement économique, ma suggestion est toujours la même : réaliser un diagnostic complet des organismes locaux dont c’est la mission et que nous subventionnons à grands frais. Là est la vraie urgence.  

En ce sens, André Mandeville propose d’établir de nouveaux critères pour l’attribution de subventions aux différents organismes supportés par la ville de Sorel-Tracy. C’est une bonne idée. Le CLD Pierre-de-Saurel pourrait être un candidat idéal pour réaliser un projet-pilote. Mais encore une fois, il faut faire attention de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.  

Simplicité aussi du côté du volet « Qualité de la vie ». Pas de « chi-chi », des projets simples et précis, en nombre réduit, présentés sans langue de bois : « Donner une vie et une âme au parc des bateaux blancs … Compléter le parc Regard sur le fleuve … » André Mandeville est résolument un adepte de la définition de base d’une ville : « Travail, repos et loisir ». 

Idem pour les fêtes du 375e, l’événement sera frugal. Personnellement, j’attends autre chose de cet anniversaire qu’une simple veillée pour faire éclater des pétards aériens. Mais pour ceux et celles qui ne voient pas l’énorme potentiel historico-social de cette fête, la position d’André Mandeville saura les satisfaire. 

Ce qui fait aussi la particularité d’André Mandeville, ce sont ses engagements au niveau de la sécurité, notamment dans nos rues. Si tous s’accordent pour dire que la vitesse est trop élevée, si nos politiciens locaux s’agitent annuellement sur le sujet, la Sureté du Québec elle, ne semble pas en faire une priorité. Sauf si nous voulons que notre facture « sécurité » augmente. Mais André Mandeville veut baisser notre (son) compte de taxes. Alors … la loi et l’ordre si cher à droite, possède elle aussi son prix.  

Conclusion 

Le slogan de campagne d’André Mandeville est : « Maîtriser le présent. Planifier  l’avenir ». Formule simple et intéressante qui transporte son propre sens. 

Par contre, André Mandeville développe une vision simple de la vie municipale : baisser le compte de taxes et maîtriser le très court terme.  En ce sens, il ne planifie pas l’avenir, mais la traite simplement comme une conséquence. Ce qui n’est pas la marque d’un leadership éclairé. 

Par sa grande simplicité, ce programme électoral saura rencontrer les exigences d’une population qui considère qu’une ville, ce n’est finalement qu’un compte de taxes. Mais le simplisme de ce programme et son manque d’ambition pourraient en rebuter plusieurs. 

Note : J’ai modifié le Saurel – O – Mètre électoral 2013 en conséquence. 

Jocelyn Daneau
Courriel : jocelyndaneau@gmail.com
Blogue - Sorel-Tracy dans l’univers : http://wp.me/2JVSB

Saurel-O-Mètre électoral 2013 - SOME 2013
Explications : http://wp.me/P2JVSB-2S

Grille d’analyse (résultats) du SOME 2013 – Version 8 (9 octobre 2013)
Voir :
http://wp.me/a2JVSB-e8

* Les entreprises publiques ou privées utilisent depuis longtemps, une approche de « comptabilité par activités » (« Activity based costing ») pour leur démarche d’amélioration continue et d’optimisation des processus de travail. C’est une façon de faire plus conforme à la nature horizontale des organisations que l’approche verticale (par poste budgétaire), basée sur la hiérarchisation des relations de travail. C’est de cette façon que sont maintenant construits les logiciels de support à la gestion d’entreprises comme SAP. Par ailleurs, dans l’hypothèse d’un André Mandeville maire, je porterais une attention particulière à la gestion du changement, notamment au niveau des employés municipaux. Ceux-ci sont les premiers maîtres d’œuvre des dynamiques de changement dans les organisations et souvent, les premières victimes.

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