Lundi 19
septembre 2011
Budget 2012 de
Sorel-Tracy : AGRANDIR PAR EN
DEDANS
Si vous êtes comme moi, vous
n’avez aucun problème à revoir
le même film à plusieurs
reprises. Par exemple, je ne
compte plus le nombre de fois où
j’ai réécouté la trilogie du
Parrain. Ainsi, je n’ai eu
aucune difficulté à revoir des
morceaux choisis de la séance du
conseil municipal de
Sorel-Tracy, du 6 septembre
2011. J’ai été à même de bien
comprendre les orientations
budgétaires de la ville pour
2012, énoncées par monsieur Yvon
Bibeau, notre maire par défaut.
Il y avait dans les propos de
monsieur Bibeau, le réalisme
d’un individu qui s’apprête à
faire des choix difficiles dans
un contexte de ressources rares.
Il a notamment insisté sur les
dépenses en infrastructure
(ex. : problème de l’eau
rouillée) et l’harmonisation de
la taxe d’eau entre Sorel et
Tracy. Nous pouvons être
d’accord ou non avec ses
orientations. Mais une carte si
imprécise soit-elle est
préférable à l’absence de
direction.
Mais tout n’est pas parfait!
Monsieur Bibeau a oublié
probablement par choix, de
mentionner les provisions
budgétaires que nous
devons immédiatement
faire, dans le dossier de la
poursuite de 22 millions de
dollars de SDD/Conporec.
Rappelons que Sorel-Tracy est
responsable à hauteur de 68 % de
ce montant, calculé au prorata
de la population. De plus, il
faut compter les frais d’avocats
que nous allons encourir suite à
la
décision prévisible de
l’assureur,
de ne pas nous dédommager pour
ceux-ci. Je tiens à mentionner à
monsieur Bibeau ainsi qu’à
messieurs Dauplaise et Gilles
Lemieux, les deux autres
principaux responsables du
fiasco du dossier de la gestion
des matières résiduelles,
que faire des provisions
budgétaires n’est pas un aveu de
culpabilité ni une ingérence
dans cette cause.
Ceci étant, faire des provisions
budgétaires impliquera de geler
des fonds municipaux qui
auraient été autrement
disponibles pour améliorer et
développer notre ville. Ne pas
en faire est équivalent à « gambler »
sur le dos des contribuables,
quant à l’issue d’un éventuel
procès.
Dans ce contexte, comment
aborder la planification
budgétaire de 2012? La réponse
est assez simple, mais lourde de
conséquences, compte tenu du
surendettement actuel de la
ville et de son taux élevé de
taxation. Il faut fixer un
seul et unique objectif
budgétaire et il doit être
RIGIDE. Pour ce faire, je
déclinerais cet objectif en 2
scénarios :
1) Objectif GEL BUDGÉTAIRE :
Budget 2011 = Budget 2012
Dans le contexte où l’inflation
serait de 2 % au Canada en 2012.
Ce 2 % est équivalent à un gain
de productivité d’un million de
dollars, approximativement.
2)
Objectif
GEL
AMBITIEUX :
Budget 2012 = Budget 2011
moins l’inflation 2012
Dans ce scénario, le gain de
productivité de chaque dollar
dépensé serait du double.
Par expérience, je suis
convaincu qu’une organisation de
247 personnes avec un budget de
49,6 M$ est capable de faire
preuve d’imagination, pour aller
chercher un gain de productivité
de 2 % et plus. Espérons que le
leadership sera au rendez-vous!
Maintenant, permettez-moi
d’aborder de nouveau, 2 de mes
sujets préférés : le
surendettement de la ville de
Sorel-Tracy et son taux de
taxation.
Au 31 décembre 2010, la «
dette à long terme consolidée »
de Sorel-Tracy était de 54,5 M$
en hausse de 1,9 M$ sur 12 mois.
Elle a augmenté de 3,6 % en
2010 à raison de 5 205 $/jour.
Au prorata, chaque citoyen
de Sorel-Tracy supporte 1 556 $
de dette municipale contre 723 $
pour Granby.
Monsieur Bibeau a dit en
substance, le 6 septembre 2011 :
« Nous avons un problème
d’endettement et sans en faire
une obsession, il faut s’en
occuper ». Je tiens à lui
rappeler que le 2 mai 2011, le
conseil municipal s’est engagé
publiquement à produire un plan
de gestion de notre dette
municipale collective.
L’absence de ce plan encore
aujourd’hui est du LAXISME de
gestion. L’acte d’emprunter
est un puissant outil de
développement. Ceci étant,
l’endettement c’est comme le
sucre à la crème, trop ça lève
le cœur. Ce plan est une
obsession pour moi, QUAND
l’aurons-nous?
Connaissez-vous le Taux
global de taxation (TGT) du
Ministère
des Affaires municipales, des
Régions et de l'Occupation du
territoire (MAMROT)? Le TGT
permet de comparer sur une même
base, les municipalités du
Québec. À ce titre, je vous
invite à consulter le dossier
préparé par
Paul Daniel Muller
qui a compilé les TGT de
plusieurs villes, dont celui de
Sorel-Tracy. (Note : Les données
de base de cette compilation
sont disponibles sur le site
internet du
MAMROT.)
Sur un échantillon de 33
municipalités du Québec, dans la
classe des villes de 25 000 à
99 999 habitants, notre TGT est
de 1,50 $ par 100 $
d’évaluation. Nous sommes 30e
sur 33. Autrement dit, il y a 29
villes sur ces 33 qui sont plus
abordables que Sorel-Tracy.
Avouons que ce n’est rien pour
se vanter.
Ceci étant, comment faire un
budget 2012 en adressant à la
fois le présent et l’avenir?
Voici donc quelques pistes de
réflexion, humblement énumérées
sous le thème de « Agrandir
par en dedans ».
Premièrement, il faut au
minimum, geler l’embauche de
nouveaux employés au niveau
actuel. En 2010, la ville de
Sorel-Tracy comptait
247
employés contre
236
l’année précédente. Selon
l’Institut de la statistique du
Québec,
la croissance de la population
de Sorel-Tracy à l’horizon 2024
sera pratiquement nulle. Il faut
profiter des nombreux départs à
la retraite des prochaines
années, pour faire évoluer notre
appareil municipal selon nos
moyens.
Deuxièmement, il faut envisager
de réorganiser l’appareil
municipal pour le rendre plus
efficace. Au 31 décembre 2010,
il y avait 42 cadres et
contremaîtres au sein de
l’administration de notre ville.
Ce qui donne un ratio
d’encadrement de 1
cadre/contremaître pour 5,9
employés. En considérant que
nos employés doivent donner un
service 24/24 et 7/7, c’est
relativement faible. Il faut
viser un ratio au minimum, de 1
sur 10.
Troisièmement, il faut resserrer
la gestion des dépenses à
l’interne de l’appareil
municipal. Je ne parle pas ici
de faire des économies de bouts
de chandelle qui sont souvent
contre-productives. Par
exemple, est-ce que la ville a
une politique d’attribution des
téléphones cellulaires aux
employés? Est-ce que la gestion
des gants, des bottines et des
vêtements de travail est
encadrée? Celle des outils à
main? L’utilisation des
véhicules de la ville? Qu’en
est-il du taux de CSST
(Commission de santé et sécurité
du travail) de Sorel-Tracy? Par
exemple,
la ville de Trois-Rivières a vu
le sien passé de
2,04$ en 2004 à 1,33$ en 2010.
Comment ? En utilisant une
démarche d’amélioration continue
de type
5S.
Où en est l’implantation de
cette démarche à Sorel-Tracy?
Quatrièmement, qu’en est-il de
la performance de la fonction
approvisionnement en biens et
services de la ville. Par
exemple, il est reconnu qu’un
taux de dépenses sous gestion
d’un minimum de 85% est une
bonne façon de faire des
approvisionnements. Autrement
dit, est-ce que plus de 85% de
tous les achats de biens et
services de notre ville passe
par notre responsable des
approvisionnements? Si non, il y
a un là une zone potentielle de
gains monétaires.
Vous me permettrez de passer
sous silence, toute la
problématique de la collusion
dans l’industrie de la
construction. Les pages de nos
journaux nationaux en sont
pleines. Je vous y réfère.
Ceci étant, Sorel-Tracy se
classe 18e sur 23
villes en ce qui concerne
le coût d’enlèvement de la neige
par kilomètre de voie,
dans la classe des villes de
25 000 à 49 999 habitants.
C’est P.D. Muller qui le dit sur
la base des données du MAMROT
pour 2008. Nous aurions payé en
2008, 8 803$ par kilomètre de
voie contre 2 657$ pour
Châteauguay. Est-ce que
quelqu’un a une explication?
Cinquièmement, au 31 décembre
2010, la ville gérait une partie
de notre dette municipale
c.-à-d. 53,6 M$, par le biais
d’un portefeuille composé
d’Obligations et billets en
monnaie canadienne,
au taux d’intérêt variant entre
1 et 4,55% et portant échéance
jusqu’en 2015. Bref, est-ce que
tous les moyens ont été mis en
place pour réduire nos frais de
financement? En 2010, ils
étaient de 2,5 M$. Il ne faut
pas oublier que le Taux de
financement à un jour (le « prime
rate ») de la
Banque du Canada
est fixé à 1% depuis septembre
2010 et pour longtemps encore. À
qui la chance?
En terminant, la question qui
tue. Doit-on augmenter le taux
de taxation de la ville.
Malheureusement, il le faut,
d’au moins 2%, mais avec un
objectif bien précis. A priori,
au titre d’une provision
budgétaire dans le cadre de la
poursuite de SDD/Conporec. Si
d’aventure, SDD/Conporec
abandonnait sa poursuite, cet
argent ne devrait servir
uniquement que pour
rembourser notre immense dette
municipale.
Jocelyn Daneau
Fier citoyen de Sorel-Tracy!
Adresse courriel :
jocelyndaneau@gmail.com
Site internet :
www.jocelyndaneau.com
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