LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mardi 19 juillet 2011 12:26

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NÉCROLOGIE

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LA CHRONIQUE, DE JOCELYN DANEAU
 
mardi 19 juillet 2011

Rémunération 2011 des élus : de la complexité aux vertus de l’humilité 

Le 6 décembre 2010, les élus de Sorel-Tracy ont annoncé leur intention d’augmenter leur rémunération pour 2011 de plus de 19,2%.  Cette augmentation devrait être approuvée à la prochaine séance du conseil, le 17 janvier 2011.  Est-ce justifié? 

Généralement, établir un système de rémunération dans une organisation est un projet complexe.  C’est le mot « équité » qui doit guider ce genre de démarche c.-à-d. que chaque individu doit être rémunéré avec justice.  Sur cette base, comparer des comparables est l’une des façons de faire. 

C’est donc la moyenne des salaires des élus de 11 villes(1) du Québec qui est à la base de l’argumentaire de notre conseil municipal pour justifier la mise à niveau de leur rémunération.  Ces 11 villes représentent-elles une bonne base de comparaison?  Compare-nous des comparables?  A priori, les 11 retenues forment un échantillon discutable, certaines villes sont absentes, notamment Boucherville (40 000 habitants) et St-Georges de Beauce (32 500 hab.). 

En statistique, une moyenne pour être valable nécessite un échantillon minimum de 30 individus  (c.-à-d. 30 villes) déterminés par tirage au hasard.  Des 11 villes retenues, seules Alma, Mascouche et Val-d’Or montrent une population inférieure à celle de Sorel-Tracy.  Est- ce que la structure des salaires des 11 villes retenues tire la moyenne vers le haut ou vers le bas?  Pourquoi choisir ces villes et seulement celles-là?  Bref, la crédibilité de l’échantillon retenue reste à démontrer. 

Mettre en place un système de rémunération requiert de définir et d’évaluer les emplois en termes de formation académique, de complexité de la tâche, de niveau de responsabilité et d’expériences de travail.  Une simple moyenne basée sur un échantillon dont la robustesse est à démontrer ne suffit pas. 

En ce sens, il appartient aux citoyens de juger de la pertinence de ces critères en regard d’un poste électif.  Considérant que le salaire moyen au Québec selon Statistique Canada était en juin 2010 de 41 480$, est-ce que la fonction de maire de Sorel-Tracy mérite 92 150$ (+ 19,2%) en 2011?  Par exemple, le maire de Shawinigan (51 734 hab.) gagne 92 225$.  La mairesse de St-Julie (29 000 hab.) gagne 85 273$.  Pour Boucherville, c’est 96 215 $.  Est-ce plus complexe d’administrer une ville de 50 000 habitants qu’une de 35 000?  De 29 000?  Vous voyez, le sujet n’est pas simple!  Pour répondre à ces questions, il nous faut admettre que nous avons besoin d’hommes et de femmes politiques convenablement rémunérés pour administrer nos villes à l’environnement de plus en plus complexe. 

Compte tenu de ce que je peux observer sur le marché pour des emplois avec des niveaux de responsabilité et de complexité comparables, un salaire annuel se situant entre 77 323$ (en 2010) et 92 150$ pour assumer la fonction de maire à temps plein d’une ville comme Sorel-Tracy n’est pas excessif. 

Finalement la question qui tue : est-ce que les membres du conseil municipal méritent pour 2011, une augmentation salariale de plus de 19,2%?  Pour répondre, il faut séparer cette demande d’augmentation en 3 parties: 

  1. la mise à niveau salariale dont les 2 paragraphes précédents ne questionnent pas la pertinence mais la démarche et le résultat;

  2. la performance du conseil municipal en 2010;

  3. une hausse liée au coût de la vie (la prévision d’inflation au Québec pour 2011 : 2%). 

Concentrons-nous sur l’aspect de la performance où 3 points retiennent mon attention en 2010 et ce, sans égard aux efforts consentis par le maire et les conseillers.  Premièrement, le maire Réjean Dauplaise a été au minimum, incapable de préserver l’image de la ville de Sorel-Tracy.  Le tout a culminé avec la déplorable saga d’Infoman

Deuxièmement, le conseil municipal s’est présenté mensuellement comme une équipe dysfonctionnelle.  Si nous avons vécu leurs conflits en direct à la télévision, imaginez l’atmosphère que cela devait être au quotidien?  Quel a été l’impact du conflit Bastiani-Dauplaise sur l’appareil municipal?  Tous ces conflits ont un impact sur les activités et le développement de la ville et donc, sur nous les contribuables.  Troisièmement, le budget 2011 de la ville de Sorel-Tracy comme moment phare de la vie municipale est un résultat décevant(2) et il a été adopté dans la dissidence.

De plus, le maire Dauplaise n’a donné aucune indication quant à la direction qu’il entend donner à la ville.  Globalement, le conseil municipal de Sorel-Tracy mérite pour 2010 au mieux, la note de passage.  Généralement, aucune augmentation salariale n’est accordée pour ce genre de performance.  À tout le moins, une certaine humilité salariale est prescrite et un plan d’amélioration est demandé ou proposé aux concernés. 

Jocelyn Daneau
Fier citoyen de Sorel-Tracy!
Site internet : http://jocelyndaneau.com/

 

Pour commentaire sur cette chronique :
http://jocelyndaneau.wordpress.com/2011/03/27/une-annee-plus-tard-quelques-reflexions-et-une-proposition/

(1) Alma, Blainville, Châteauguay, Mascouche, Mirabel, Rimouski, Rouyn-Noranda, Saint-Eustache, Salaberry-de-Valleyfield, Val-d’Or et Victoriaville.  Pour les 50 municipalités du Québec par ordre de population, voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_municipalit%C3%A9s_du_Qu%C3%A9bec_par_population

(2) pour plus de détails, voir : http://jocelyndaneau.wordpress.com/2010/12/13/budget-2011-de-sorel-tracy-sans-imagination-2/ 

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