Courriel Saurelois
Une chronique sur l'histoire de Sorel
de Roland Plante

02 mars, 2018

En collaboration avec :

Naufrage du remorqueur Euréka

Le remorqueur Euréka fut construit en Écosse en 1893 et il sombra au large des côtes du Nouveau-Brunswick en 1942.  Avec le remorqueur Félicia, il toua une drague vers St-Jean, Terre-Neuve.  Cette drague devait servir à y creuser le port en 1942. Ce port fut utilisé par les navires au cours de la guerre. Pendant une tempête, il se formait de la glace ce qui alourdissait la partie supérieur du remorqueur Félicia et le rendait facile à chavirer.  C’était en 1942.  René Cournoyer demanda au capitaine la permission de déglacer le navire. Ce dernier refusa. René Cournoyer convainc l’équipage de déglacer le Félicia. Après la tempête, l’Euréka avait disparu. Parmi les disparus, il y avait un Bourret de Sorel.

Photo du Félicia


L’équipage du remorqueur Félicia avec la femme
et la fille du capitaine, en décembre 1942

Le remorqueur Sin-Mac

Le 20 mai 1925, le Sin-Mac parti de Sorel, remorquant une vingtaine de barges qui venait de dépasser St-François. Vers une heure et demie, le feu a éclaté, faisant sauter les barils de pétrole. Il était impossible de mettre la chaloupe de sauvetage à l’eau. Les membres de l’équipage durent traverser les flammes pour se rendre à l’arrière du navire. En s’agrippant avec le câble qui le reliait à la première barge, ils ont réussi à se sauver sauf pour la cuisinière, Melle Céline Bibeau, 22 ans, fille du capitaine, qui lâcha prise et tenta vainement de regagner la rive à la nage.

Drague Manseau 101



Le Manseau 101 a été construit en 1920 par le Chantier Manseau de Sorel. Il fut acheté par Marine Industries et il était le plus important de sa flotte. Après avoir complété les travaux de creusage pour le pont-tunnel, il quitta Boucherville le 29 septembre 1966. Trois remorqueurs le touaient, le Capitaine Simard et à ses côtés, le René Simard et le Pierre Simard. Une barge y était attachée. Il se rendait à l’emplacement du futur pont Pierre-Laporte pour creuser avant l’installation de piliers. À son bord on comptait 23 hommes d’équipage.

Le 30 septembre, 1966, vers 17 :00 , il pleuvait et le vent augmentait créant de menaçantes vagues. Les amarres le reliant au Pierre Simard ont cassé et le capitaine Louis-Philippe Lange cru bon d’aller se mettre à l’abri à l’embouchure de la rivière Chaudière. Le capitaine Roger Gamache du Capitaine Simard, en charge des opérations décida de le diriger vers le côté nord du chenal pour se mettre à l’abri dans la grande baie de Cap-Rouge. Les vagues de 6 à 8 pieds s’engouffraient sur le pont de la drague et les pompes ne suffisaient pas à vider la cale.

Arrivée du côté nord, ils furent doublés par le Franconia, un transatlantique de la ligne Cunard qui produisit des vagues énormes. La drague se mit à pencher dangereusement. Le capitaine Rodrigue Labarre rassembla ses hommes sur le pont, Le capitaine Roméo Desmarais du remorqueur René Simard leur demanda de sauter dans son bateau car il devait couper les amarres pour ne pas être entraîné sous l’eau. Certains tombèrent sur le remorqueur, d’autres dans l’eau recouverte d’huile. Tous furent rescapés sauf ceux qui étaient retournés à leur cabine, dont le cuisinier Réal Parent, pour y prendre leurs effets personnel. Le Manseau a coulé en l’espace de trois minutes.

L’enquête permit de départager les responsabilités et apporta des correctifs pour rendre sécuritaires la navigation des Grands-Lac au Golfe du St-Laurent.

Le John Pratt

Dans le port de Montréal, le 25 avril 1957, vers midi, le remorqueur John Pratt touait le cargo Nyland à la poupe avec l’aide d’un autre remorqueur, le Yvon Dupré. Le John Pratt a dévié de sa route, le câble qui le retenait au cargo s’est tendu, faisant pencher le remorqueur. L’eau s’infiltra, le faisant verser sur le côté malgré les efforts du capitaine pour le redresser et ceux des marins qui tentaient de rétablir l’équilibre avec tout ce qui leur tombait sous la main.

Le navire coula dans 37 pieds de profondeur. On entendit sa sirène jusqu’à ce que la cheminée disparaisse dans l’eau. Le cargo Calgaria fut le premier à envoyer une chaloupe de sauvetage sur les lieux.



Quand le remorqueur a chaviré, le chef-mécanicien Roger Matte était dans une cabine. La pression de l’eau l’empêchait d’ouvrir la porte. Il a dû attendre que l’eau remplisse presque complètement la cabine. Pendant ces longues minutes, il a vu repasser sa vie. Il craignait qu’un rouleau de câble bloque la porte. Prenant une dernière respiration, il plongea et réussi à ouvrir la porte. Quand il fit surface, à la grande surprise des témoins, on ne croyait pas qu’il y ait des survivants.

Les victimes sont le capitaine Zotique Bibeau, 62 ans, originaire de Sorel, Jeanne Lamy, cuisinière, 36 ans, le matelot Jean-Marc Morin, 21 ans de Sorel et le chauffeur Laurent Laforest, 49 ans, de St-Ignace.

Les rescapés sont Roger Matte, 39 ans, originaire de Sorel, Donat Guévremont, 55 ans de St-Ignace, Eugène Fleury, 47 ans de Ste-Anne-de-Sorel et Adélard Aussant, 62 ans de Yamaska.



Le Pratt fut renfloué et remis en état et fut renommé le «Youville».

Le remorqueur John Pratt éloigne un cargo
du quai pour qu’il quitte Montréal vers l’océan.

Source : Roland Plante, Courriel Saurelois

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