Par Hélène Goulet

CHRONIQUE : DE QUOI J'ME MÊLE !
Par Hélène Goulet
 

La présence du bonheur

Mardi 17 août 2010

Jeune, j’étais fascinée par le monologue d’Yvon Deschamps sur le bonheur. Sa façon de le personnifier était tout bonnement géniale.

J’ai repensé à ce monologue, cette fin de semaine, alors que je séjournais dans un chalet au parc de la Mastigouche, parce que le bonheur a passé la fin de semaine avec moi, mon chum et nos amis.

Il ne s’était pas vraiment annoncé, mais, en fait, on s’attendait bien à ce qu’il vienne faire son tour. Après tout, on avait mis la table pour lui, tout était prêt pour le recevoir.

Le bonheur est attiré par l’amour, l’amitié, les beaux paysages, les discussions, la farniente, les promenades en bateau, la bonne chair et le bon vin. Nous avions tout ça à lui offrir. Et lui, il nous a offert sa présence bienveillante.

Cela dit, il se fait toujours discret quand il nous visite, le bonheur.  Comme s’il était un peu gêné, il vit un peu en filigrane. Faut savoir le débusquer, s’arranger pour qu’il se montre à nous et lui répéter qu’il est le bienvenu.

En effet, le bonheur se révèle au détour de petits riens et il faut être attentif à ses besoins. Il faut l’alimenter et le mettre en confiance. L’apprivoiser.

Il s’est montré la face, par exemple, lorsque je contemplais le sourire béat de mon chum étendu dans le hamac.

Il était aussi là lorsque la gang placotait, se rappelait de nombreux souvenirs et refaisait un peu le monde, mais surtout lorsque les fous-rires éclataient. Ils étaient nombreux, ces fous-rires et là, le bonheur riait de bon cœur avec nous.

Le bonheur s’est aussi manifesté en soirée, lorsque j’ai contemplé la voie lactée comme je n’avais pu le faire depuis bien longtemps et lorsque j’ai repéré trois étoiles filantes.  Un seul vœu : toujours être aussi heureuse qu’à ce moment-là; avoir le bonheur comme compagnon, comme ami, comme voisin.

En après-midi, le bonheur, facétieux, s’est aussi glissé dans le livre que je lisais et cela, même s’il s’agissait d’un sombre polar. Quelques minutes plus tard, il a décidé de plonger dans l’eau du lac qui scintillait malgré le passage de quelques nuages. Après avoir nagé un peu, il a rejoint le huard qui se baignait un peu plus loin, guettant la truite sautant imprudemment non loin de lui.

Après, il est revenu voleter autour du couple de colibris qui s’abreuvaient à la mangeoire installée pour eux.

Un peu plus tard, nous avons fait un tour de quai (!!!), une invention géniale qui sert à la fois de quai et de ponton et sur lequel les joyeux naufragés que nous étions se sont déplacés à l’aide d’un petit moteur électrique. Le lac est encore plein des échos des rires que nous avons poussés (hurlés ?)  à profusion. Là, le bonheur avait un peu pris l’allure de Ding et Dong ou de Paul & Paul grâce à de nombreux gags absurdes. Quel humoriste, ce bonheur !

Oui, le bonheur constitue une grande partie de mon passé, il habite assurément mon présent et sera le compagnon de mon avenir : il est toujours à côté de mon amoureux, ils rigolent tout le temps ensemble, ces deux-là… et me font rigoler à mon tour. Oui, j’ai déjà vécu des moments où le bonheur avait pris un long congé, mais là, il semble revenu pour un bon bout de temps.

Terre à terre, mon chum, lui, a résumé la question à sa façon:

- Le bonheur, c’est deux toasts au beurre-de-peanut Kraft smoothy pis un café le matin.

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