jeudi 22 janvier 2009

Le peintre Raymond R. Picard rend l'âme
Par Jean Doyon

C'est une bien triste nouvelle pour les admirateurs de ce peintre de réputation internationale. À la Résidence Sorel-Tracy, mercredi, est décédé à l'âge de 84 ans M. Raymond R. Picard, des suites d'un Cancer, et le plus étonnant c'est qu'il est décédé le même jour que son épouse deux ans auparavant, soit en 2007. D'ailleurs, la perte de son épouse fut très lourde pour M. Picard, a -t-on appris.

Cette nouvelle a causé tout un émoi dans la communauté artistique de Sorel-Tracy, puisque jusqu'à tout récemment, le peintre Raymond R. Picard donnait encore des cours de peinture à son atelier.

Raymond R.Picard était un artiste peintre professionnel – un statut dont il était particulièrement fier - M. Picard avait été un pionnier dans l’enseignement des arts visuels comme loisir culturel dans l’ex-ville de Tracy et ce, dès la naissance du service des loisirs de la ville.

Il avait acquis au cours des années, une réputation internationale, qui avait débuté lors d'une tournée américaine qu'il avait effectuée, lui et sa famille, au début des années 60, dont il a su tirer profit pour le reste de sa carrière.

En 1958, il avait exposé sous les auspices de la société St-Jean-Baptiste, dans un établissement qui venait à peine de se donner une nouvelle vocation, la Maison des Gouverneurs, et Raymond Picard expose ses oeuvres pour la première fois dans la région.

Après l'exposition, le maire du temps, M.Laurier Ménard lui demande : « Nous aurions besoin dans la ville de Tracy d'un artiste-peintre assez jeune pour être dynamique et assez vieux pour être compétent, et vous seriez notre homme, qu'en pensez-vous ? » Difficile pour lui de refuser une telle offre, et après avoir trouver la maison idéale, l'année suivante Picard ouvrait son atelier "Beaux-Arts" et commença à enseigner la peinture.

Parmi les peintres célèbres qu'il a rencontrés, il y avait les Canadiens Stanley Cosgrove, et Robert Pilot qui était du groupe des sept, de même que A.Y.Jackson, qui faisait partie d'un groupe célèbre de sept peintres canadiens du début du siècle.

Dans une entrevue faite par le SorelTracy Magazine en 2002, Picard avait dévoilé ses influences de sa carrière, dont un peintre américain Andrew Wyatt et un autre qui s'appelait Alex Colville. « Ce n'était pas une question de les copier, disait-il, mais de par la qualité de leurs oeuvres, je voulais atteindre cette qualité-là, sans nécessairement faire comme eux, obtenir le degré de perfection qui donnerait à mon oeuvre une signature spéciale bien personnelle. »

Raymond Picard disait aussi : « J'ai été chanceux dans ma carrière, il s'agissait que j'exprime un désir et les événements bougeaient. Dans ma vie, je n'ai rien fait tout seul, on m'a aidé beaucoup, lorsque j'ai besoin de conseil, je demande. J'avais demandé au docteur Stearn de la galerie Dominion à Montréal, de m'éclairer dans ma carrière, et il a été mon conseiller culturel pendant plusieurs années. »

M. Picard avait toujours une histoire à raconter, une anecdote sur un événement, ou quelque chose du genre, mais il ne fallait surtout pas lui demander s'il peignait encore, car il répondait : « ... c'est comme me demander si je respire encore ! »

Ses œuvres furent longtemps des tableaux de choix remis à des visiteurs importants et récipiendaires d’hommage dont la région voulait souligner les réalisations.

Selon sa volonté, M Raymond R. Picard ne sera pas exposé. Les funérailles seront célébrées en l’église St-Jean Bosco le jeudi 29 janvier 2009 à 14h.

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par Jean Doyon
 
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