jeudi 09 avril 2009
Les producteurs de pommes de terre aux
prises avec le nématode doré sont de retour au Parlement
Le jeudi, 2 avril dernier, à l’instar des
producteurs de pommes de terre touchés par le nématode doré
de l’Alberta, Philippe et Adrien Gemme de Saint-Amable,
accompagnés de Bernard Belzile de la Fédération des
producteurs de pommes de terre du Québec et Denis Bilodeau
de l’UPA comparaissaient, grâce à l’insistance du Bloc
Québécois, au Comité de l’Agriculture de la Chambre des
communes.
Dans leurs témoignages, les producteurs de Saint-Amable
n’ont pas manqué de rappeler les faits entourant la
découverte de ce parasite et l’attitude responsable dont ont
fait preuve les agriculteurs. «En 2006, on nous a demandé de
collaborer avec l'Agence canadienne d'inspection des
aliments. […] On nous a dit que l'important, c'était d'agir
le plus vite possible pour lever l'embargo. On a convenu que
c'était une question d'affaires et que, s'il fallait jeter
les pommes de terre, on allait les jeter», a précisé
Philippe Gemme.
Au cours de l’échange, le député de Verchères-Les Patriotes,
Luc Malo, a souligné que dans son Rapport d’évaluation de
1996 et celui de 2008, la Vérificatrice générale du Canada,
aussi présente lors de cette comparution, exposait plusieurs
lacunes graves dans les façons de faire d’Agriculture Canada
ou de l’Agence canadienne d’inspection des aliments. «Dans
votre rapport de 2008, vous précisiez également que toute la
question de la gestion de la qualité pour les activités
liées aux importations était un élément essentiel pour
empêcher les espèces étrangères envahissantes d'entrer au
pays et de s'y établir. Le nématode doré n'était pas
répertorié comme une espèce sur le territoire auparavant.
Elle est apparue et on remarque que c'est peut-être dû à
l'absence de processus rigoureux», a-t-il souligné.
«Dans le rapport, nous notons aussi que l'agence fait des
études scientifiques sur les menaces possibles, qu'il y a un
retard important dans ces études et que c'est important
qu'elles soient à jour. Ce sont des études qui sont
demandées par les agents de l'agence. C'est important qu'il
y ait une base scientifique rigoureuse. Lorsque l'agence
fait des études, elles sont bien faites, mais elles sont en
retard dans le nombre», a répondu la vérificatrice générale.
De leur côté, Bernard Belzile et Denis Bilodeau ont dénoncé
le caractère inadéquat des programmes actuels. «Nous
considérons que ce n’est pas un plan limité sur trois ans,
tel que prévu dans Agri-Relance, qui permettra de préserver
les entreprises de la région affectée par le nématode doré»,
ont lancé les représentants de la Fédération des producteurs
de pommes de terre du Québec et de l’UPA. Ce constat ne date
pas d’hier, a révélé André Bellavance, porte-parole du Bloc
Québécois en matière d’Agriculture et d’Agroalimentaire.
«Dès 2006, on avait fait un rapport ici même au comité
disant qu'il fallait absolument avoir un programme spécial
puisque les programmes existants étaient inefficaces»,
a-t-il précisé.
Questionné sur la faiblesse de l’aide gouvernementale pour
réorganiser l’économie de toute une localité, le
fonctionnaire présent s’est contenté de dire que la
proposition sur la table, soit une offre de 5 millions de
dollars était celle que les ministres avaient décidée.
Pour messieurs Malo et Bellavance, une telle révélation
rappelle la mauvaise foi avec laquelle le gouvernement
fédéral traite ce dossier. «Plutôt que de se fier sur une
étude indépendante qui précise les montants nécessaires à la
relance, le ministre de l’Agriculture avance un chiffre qui
ne correspond à rien de concret : du moins, il est incapable
de le justifier.»
Monique Désy
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