Une dernière année de lutte pour LuFisto


Par Stéphane Martin, jeudi 14 mars 2019

La lutteuse professionnelle Geneviève Goulet, LuFisto de son nom de personnage, entame sa dernière année de lutte. La Soreloise annonçait dernièrement qu’il est temps de tirer sa révérence.

« Après 22 ans de lutte indépendante à me promener partout, ça vient que c’est un peu fatiguant. Mon genou est vraiment mal-en-point suite à une blessure survenue en 2002. Je me suis déchiré mon ligament croisé et mes ménisques. J’ai choisi de continuer à lutter sur un genou qui a juste des os qui cognaient tout le temps. L’arthrose s’est mêlée de la partie. Dernièrement, un orthopédiste m’a dit que j’ai 39 ans, mais que mon genou en a 85. Alors j’ai choisi la qualité de vie au-delà du sport », explique Geneviève Goulet.

C’est dans les années 90 en regardant un vidéo du célèbre lutteur Undertaker qu’elle a découvert la lutte. Elle a commencé son entrainement en 1997 à l’école de lutte de Sorel. « La lutte réunissait toutes mes passions. J’y retrouvais autant le côté sportif, le spectacle et la création avec les costumes et les chorégraphies. La meilleure façon pour moi de décrire la lutte, c’est que l’on est cascadeurs, mais on n’a pas le droit à la deuxième prise. On fait des cascades devant un public et tout doit être parfait, car on n’a pas le droit à l’erreur », décrit-elle.

Le point marquant de sa carrière est certainement la place que la femme a réussi à prendre dans un monde qui était presque uniquement réservé aux hommes. « À l’époque, les femmes étaient une attraction sur une carte de lutte. Elles n’avaient jamais droit au combat principal. Quand j’ai commencé, il y avait seulement 3 ou 4 femmes qui luttaient au Québec. Je me battais toujours avec les mêmes et je voulais lutter contre des hommes. J’ai dû défoncer plusieurs portes. On me disait que c’était impossible, mais moi je gardais en tête que Catwoman se battait contre Batman. La lutte est un monde de superhéros, nous sommes des personnages alors je ne voyais pas pourquoi je ne pouvais pas en faire autant. »

Les barrières sont donc tombées lentement pour la lutteuse qui a réussi à décrocher des combats en Ontario, au Mexique, au Japon, en Allemagne, en Angleterre et aux États-Unis. « J’ai fait ma marque avec de la lutte extrême en utilisant des objets comme des néons et des tables. Tout ça parce que je voulais prouver qu’une fille était capable de le faire ».

Sans connaître la date officielle de sa retraite, la lutteuse entend profiter au maximum de cette dernière année. « J’ai un combat prévu en Allemagne, un en Angleterre, d’autres au Canada et États-Unis. On n’a pas toujours le contrôle de l’agenda comme lutteuse indépendante, mais je me dis que j’ai donné un beau 22 ans de ma vie et je suis prête à tourner la page », de conclure Geneviève Goulet, alias LuFisto.

    
PUBLICITÉ

 
Bookmark and Share

PUBLICITÉ

------------------------

------------------------

 

Le SorelTracy Magazine
une filiale des Productions Kapricom
Tous droits réservés
© 2000-2019