Appui des 12 municipalités de la MRC de Pierre-De Saurel
À l’unisson contre la violence conjugale


La directrice de la Maison La Source Lucie Hénault a remis un certificat à chacun des 12 maires de la MRC Pierre-De Saurel. Crédit : Annie Bourque


Par Annie Bourque, jeudi 29 novembre 2018

D’un commun accord, l’ensemble des 12 municipalités de la MRC de Pierre-de Saurel ont convenu de soutenir la cause de la violence conjugale. Un geste qui s’inscrit dans un mouvement à travers le Québec où d’autres villes apportent aussi un appui aux victimes.

À chaque année, dans notre région, la Maison La Source offre de l’aide et de l’hébergement à une centaine de femmes et une soixantaine d’enfants qui vivent cette triste réalité.

Le 10 octobre, à la demande de Lucie Hénault (directrice de la Maison La Source), la MRC a adopté une résolution stipulant que l’organisation devienne une alliée contre la violence conjugale. « Cette prise de position envoie un message fort et concerté : la violence conjugale est inacceptable », a soutenu le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel, Gilles Salvas.

Ce dernier s’est engagé à prendre part aux 12 jours d’actions pour l’élimination de la violence envers les femmes qui se tiennent du 25 novembre au 6 décembre.

« En se sentant soutenues par notre communauté, ajoute-t-il, nous espérons que les victimes de violence conjugale trouvent plus facilement le courage de dénoncer la violence qu’elles subissent. »

Citations :

- « Dans les années 70 et 80, on assimilait les situations de violence conjugale à des chicanes de couple, à la vie privée dans laquelle on n’avait pas à intervenir même lorsqu’il y avait agression physique sévère »- Lucie Hénault directrice de la Maison La Source

- « Exposés à la violence conjugale, des enfants comparent cela à la guerre », Lucie Hénault, directrice de la Maison La Source.

Au Québec

La représentante du député Jean-Bernard Émond a souligné qu’environ 20 000 cas de violence conjugale sont répertoriés à chaque année au Québec. « On ne peut ignorer l’ampleur du problème. Profitons de cette occasion pour amorcer une réflexion commune et dénoncer la violence conjugale dans nos sphères respectives », a dit Virginie Brault-Lafleur.

Dans son allocution, la mairesse de Yamaska Diane De Tonnancourt note qu’environ 70% des cas de violence conjugale au Canada ne sont toujours pas signalés. « Nous souhaitons que notre appui à ce mouvement contribue, un tant soi peu, à contrer ce fléau. »

« C’est une problématique sociale qui s’inscrit dans des rapports historiques d’inégalité entre les hommes et les femmes puisque dans 80 % des cas rapportés à la police, les victimes sont des femmes », dit l’unique femme qui siège au Conseil de la MRC de Pierre De Saurel.

Mme De Tonnancourt espère que le message envoyé par les municipalités à la population aura un impact positif sur les victimes. « Que cela interpellera les auteurs de cette violence car les agressions perpétrées dans l’intimité d’un couple sont inacceptables. »


La mairesse de Yamaska Diane De Tonnancourt estime que la violence conjugale
est encore un enjeu de taille : 70 % des cas ne sont toujours pas signalés au Canada.
Crédit : Annie Bourque

Plus qu’une chicane de couple

Lucie Hénault, la directrice de la Maison La Source, présente dans notre région depuis 35 ans, a rappelé l’évolution de notre société. « Dans les années 70 et 80, on assimilait les situations de violence conjugale à des chicanes de couple, à des situations de la vie privée dans laquelle on n’avait pas à intervenir même lorsqu’il y avait agression physique sévère. »

En 1995, sous le gouvernement de Jacques Parizeau, le conseil des ministres a adopté un premier plan d’action en matière de violence conjugale. « Les maisons d’hébergement se voyaient reconnues comme un abri sécuritaire mais aussi comme un lieu d’aide et de soutien pour les femmes et enfants.»

Différents services sont offerts dont l’écoute téléphonique, le soutien et l’accompagnement dans les démarches socio-judiciaires et même l’intervention auprès des enfants. « Exposés à la violence conjugale, des enfants comparent cela à la guerre », illustre Mme Hénault.

À la fin de son discours, la directrice a parlé d’une problématique touchante et complexe. « 85 % des femmes qui subissent de la violence conjugale subissent aussi de la violence à caractère sexuelle. »

Il reste encore du chemin à faire. Les victimes de violence psychologique (abus verbal, dénigration systématique, etc) ne sont pas encore reconnues dans le système judiciaire actuel, a-t-on appris.

Mme Hénault a conclu en disant : « Regardez autour de nous, nous pouvons tous connaître quelqu’un qui subit la violence conjugale peu importe l’âge, l’origine ou la classe sociale. »
 

Témoin de violence à l’égard d’une femme ?

-On dénonce les crimes à la police
-On communique avec une maison d’aide pour recevoir conseils et soutien,
-On agit car la violence n’est pas affaire privée

Le 25 novembre a été proclamé par l’ONU comme étant la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. 12 jours d’actions et de sensibilisation qui se concluent le 6 décembre, marqué par le meurtre sordide de 14 jeunes femmes de l’École Polytechnique de Montréal en 1989.


Le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin a reçu aussi un certificat des mains de la directrice de la Maison La Source Lucie Hénault.


Le conseiller municipal Jocelyn Mondou en compagnie d’Annie Létourneau, responsable des relations avec la communauté à la SQ et le directeur, Mario Gilbert.  Crédit : Annie Bourque

 
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