Année
électorale :
Appel à des
candidats courageux et
innovateurs, voire visionnaires
!
Par Yves
FortinChères
concitoyennes et chers
concitoyens,
Pour de multiples raisons, la
majorité d’entre nous vivons
dans le déni des dangers en
général si ceux-ci ne sont pas à
très courte échéance. Or, d’ici
25 ans, suite à la surpêche,
l’acidification des océans par
le CO2, l’empoisonnement de la
faune marine par le plastique,
les océans auront complètement
épuisé leur capacité à nous
alimenter (environ 25% des
protéines animales mondiales).
Des vagues de millions de
réfugiés climatiques fuiront les
différentes régions du globe
nous laissant un souvenir assez
banal de l’époque des migrants
africains et syriens vers
l’Italie et la Grèce au cours
des années 2010.
Dès lors, les conséquences
attendues du changement
climatique sur l’agriculture (76
% de notre territoire en zone
agricole) seront majeures en ce
qui a trait à la hausse des
températures, à la variabilité
de la pluviométrie, à
l’allongement des périodes de
sécheresse, à l’élévation du
niveau de la mer et à la
récurrence de phénomènes
météorologiques extrêmes -
fragilisant à la grandeur de la
planète le monde agricole et
augmentant d’autant l’insécurité
alimentaire et la pauvreté. Nous
serons plus de 8 milliards
d’habitants en 2040.
La guerre pour l’or bleu fera
rage partout car ce dernier est
la base même de la survie du
mammifère que nous sommes. Le
modèle économique actuel,
totalement caduc parce qu’assis
de vieilles façons «de faire et
de penser» sera ou en très bonne
voie de réaliser le virage vers
les énergies propres ou en train
de mener définitivement notre
espèce à la sixième extinction
de masse.
Ces perspectives sont désormais
indéniables. Et elles ont un
impact immédiat sur la place
qu’occuperont les municipalités
et les régions comme
intervenantes de première ligne
pour assurer l’adaptation de nos
sociétés face à un univers en
profonde mutation.
Mon expérience de plus de vingt
ans dans le domaine du
développement durable (dont la
moitié à la MRC PIERRE-De Saurel)
m’a démontré, au-delà de quelque
partisannerie que ce soit,
comment une compréhension des
enjeux en cause accompagnée
d’une volonté de changement au
niveau politique peut être
source d’innovation et de
justice sociale.
Rappelons-nous à titre
d’exemples le projet de la
Coopérative Ste-Maxime et celui
de la Technopole en écologie
industrielle de Sorel-Tracy.
Cela étant dit, belles illusions
brisées - dans le tableau
d’ensemble - pour nous-mêmes,
les plus âgés, ainsi que pour
nos enfants et nos
petits-enfants rêvant d’un
avenir en continuité avec le
modèle de l’American way of
life. On va voir de notre vivant
l’inimaginable. Une nouvelle
réalité s’impose : le présent ne
peut plus s’inspirer du passé
comme gage de progrès et de
succès. Nous devons nous mettre
en mode accéléré pour renforcer
notre résilience!!!
Oui, citoyens, il est primordial
de renouveler, dès les
prochaines élections, une
portion significative des élus
actuels qui incapables
d’anticiper le futur au-delà de
deux ou trois ans, favorisent
trop souvent des solutions
révolues dont ils refont
simplement l’emballage.
Urgent, donc, de remplacer
ces retardataires par des
personnes conscientes des défis
collectifs à relever sur le plan
écologique, économique et
social, prêtes à l’action et
ayant l’audace d’affronter notre
inertie individuelle et
collective.
L’implication de ces
politiciens allumés, guidée par
une pensée globale, sera le
fondement du bien commun à
réinventer et de la nécessaire
solidarité à développer entre
tous les groupes de la société -
principalement celle avec le
monde rural.
Ces prémisses sont
incontournables pour gagner le
pari culturel pressant qui
engage chacun de nous: renoncer
à ne valoriser que l’éphémère
(consommer toujours plus) pour
privilégier une vision du
bonheur qui repose sur une
relation respectueuse et de
coopération entre l’homme et son
environnement.
En tant que citoyens concernés,
en tant que leaders de tous les
milieux et de médias
responsables, nous avons le
devoir de sortir de notre zone
de confort et de faire preuve
d’initiative. Osons interpeller
(lors du porte à porte, lors des
sprints de poignées de main à
l’épicerie, lors des lignes
ouvertes ou des débats publics)
les candidates et candidats aux
élections qui approchent sur
leur vision du monde pour les
deux prochaines décennies.
N’hésitons pas à nous
enquérir s’ils ont des enfants
et des petits-enfants et comment
ils voient concrètement leur vie
dans une vingtaine d’années dans
un contexte où les crises
sociale, climatique,
environnementale, financière,
voire culturelle ne cesseront de
se multiplier. Demandons-leur
s’ils pensent que le rôle des
municipalités et l’affectation
de leurs ressources doivent
évoluer et quel rôle ils
souhaitent jouer dans ce nouveau
cadre local, régional,
provincial et mondial.
En d’autres mots,
obligeons-les à échanger avec
nous sur comment, et avec qui,
ils comptent construire demain
dès aujourd’hui. La seule
gestion du compte de taxes, des
infrastructures, du
divertissement de masse ou du
développement économique
traditionnel à court terme n’est
plus une option!!!
L’inaction ou l’action
cosmétique à laquelle on nous a
habitués nous coûte déjà,
directement ou indirectement,
ici même au Canada et au Québec,
des milliards chaque année et il
ne s’agit que d’un commencement.
Nous devons questionner la
notion de création de valeur et
de richesse vieilles de plus de
200 ans pour remettre le
véritable bien-être de l’homme
au centre de nos choix. |