vendredi 25 mars 2016

Festival de la gibelotte, Tour du carré, etc.
Questions à deux élus de Sorel-Tracy
Par Stéphane Martin


Notre journaliste, Stéphane Martin, au centre, en entrevue exclusive avec le maire Serge Péloquin, à gauche, et le conseiller Jocelyn Mondou à droite.

Au cours des dernières semaines, les citoyens ont assisté à différents rebondissements au sujet de la tenue d’une fête estivale au centre-ville de Sorel-Tracy. Le dossier a pris une tournure politique qui mérite que certaines questions soient posées.

Dans les derniers mois, les représentants des médias ont été inondés de correspondances de certaines de ces parties qui tentaient de défendre leur intérêt. À défaut d’avoir une personne endossant les faits avancés, plusieurs de ces missives n’ont pas trouvé oreille.

L’un des communiqués de presse émis par la Chambre de commerce laissant sous-entendre un manque d’éthique dans le déroulement du dossier de l’organisation d’une fête au centre-ville, le SorelTracy Magazine a tenu à poser des questions à deux élus municipaux. Nous avons rencontré le maire, Serge Péloquin qui essuie des accusations de mauvais gestionnaire et le conseiller Jocelyn Mondou, puisque les événements touchent directement son quartier du Vieux-Sorel.

Voici l’intégralité de la rencontre :

En début de semaine, tout le monde semblait heureux sur la photo annonçant qu’on allait de l’avant avec une fête estivale, comment expliquez-vous le revirement de situation ?

Serge Péloquin : « J’ai été surpris d’une telle réaction, parce qu’on avait l’impression que tout ce qu’on lisait dans les différents communiqués, c’était tout à fait le contraire de ce qui avait été dit dans nos discussions et conversations téléphoniques. Je respecte leur décision, il y a de l’émotion là-dedans, ça, j’en conviens. Mais pour nous, la porte a toujours été ouverte, elle l’est encore. Ils auraient voulu que l’on traite leur demande immédiatement en séance publique. Ce n’est pas la façon de faire. Oui, le conseil reçoit la demande pour l’étudier et ce que l’on a conclu, c’est que la demande déposée, de façon expéditive, était incomplète. Parce qu’on ne dit pas oui quand quelqu’un dit, je veux prendre l’exclusivité du parc, des rues, des stationnements et je veux que tu me fournisses tous tes employés sans savoir dans quoi on s’embarque. Ce n’est pas sérieux de déposer une demande comme ça et s’attendre à une réponse le soir même ».

Mais comment ça aurait dû se passer selon vous ?

Serge Péloquin : « Premièrement, on ne pouvait pas la mettre à l’ordre du jour et deuxièmement on ne pouvait pas la traiter la demande. Eux voulaient une réponse rapide et l’on a cru bon de les informer que la demande telle que déposée ne recevra pas une réponse positive. Mais c’est toujours le conseil qui décide, la demande sera traitée lors de la séance du 4 avril, voilà comment ça fonctionne ».

Jocelyn Mondou : « Lorsqu’on parle d’exclusivité, c’est large. On a des organismes qui ont fait des demandes pour les stationnements et qui auraient été tassés. Les cadets de la marine, la Croix rouge, Actigym, le club de basketball de Sainte-Victoire, c’est des jeunes qui ont besoin d’argent et on les aurait tassés, c’est ce que je déplore ».

Maintenant, c’est vous, Monsieur le Maire, que l’on pointe du doigt dans cette histoire. Est-ce que l’on vous attribue trop de pouvoir ?

Serge Péloquin : « Le maire ne décide rien, c’est les conseillers qui proposent et qui appuient. Et si toutefois quelqu’un demande le vote et qu’il y a majorité, c’est adopté. Le maire interpelle s’il y a égalité dans le pour ou contre une proposition, le maire doit trancher et advenant le cas que la décision va à l’encontre du plan de développement que le maire a en tête, il peut y avoir ce que l’on appelle un droit de véto pour retirer le sujet de l’ordre du jour. Le maire a 76 heures pour convoquer ses conseillers pour en rediscuter et entrevoir la possibilité que les conseillers se repositionnent dans le vote sur la question. C’est comme ça que ça marche la politique municipale ».

Avec certaines prises de position de vos conseillers, vous ne pouvez pas nier que le conseil est divisé sur la question.

Serge Péloquin : « Le conseil est majoritaire. C’est ça la démocratie. Je pourrais vous dire qu’il y a une personne qui est pour le projet Chambre de commerce, une personne est pour la formule du Festival de la gibelotte et l’ensemble des autres conseillers disent pourquoi ne pas revoir la formule comme les marchands le demandent ? Pourquoi ne pas commencer à travailler la formule dès maintenant comme les gens le demandent même en intégrant les gens de la Gibelotte ? Donc la majorité du conseil a la volonté de revoir la formule et de faire différemment en gardant l’idée de diminuer les couts ».

Jocelyn Mondou : « Actuellement, on tire sur le maire, mais c’est sur moi qu’on devrait tirer. C’est mon district ! C’est important d’avoir quelque chose pour nos marchands. Je rencontre tous les commerçants du centre-ville, on fait des rencontres citoyennes. Je rapporte au maire ce que nos commerçants veulent. Et je peux vous dire qu’actuellement, c’est très positif. Nous avons une rencontre de travail mardi soir. Même si la Chambre de commerce et Monsieur Allard se sont retirés, la majorité de nos marchands veulent aller de l’avant. Et si les gens veulent revenir, nous sommes ouverts ».

Pourquoi vous vous mêlez du dossier Gibelotte ?

Jocelyn Mondou : « Parce que c’est de l’argent public. Parce que la ville est le créancier majoritaire. En 2010, elle a donnée en subvention 50 000$, en 2011 : 50 000$, en 2012 : 65 000$, en 2013 : 110 000$, en 2014: 200 000$ et en 2015: 120 000$. Et ceci n’inclut pas le soutien technique et le matériel. Donc c’est un total de 595 000 $ en 5 ans. Ça, c’est de l’argent des contribuables ».

Serge Péloquin : « Moi je pense que cette organisation est là depuis longtemps, il y a du nouveau monde à l’intérieur. C’est des gens qui ont une bonne volonté, des gens de bonne foi, j’en suis certain. Mais, il y a une facture qui pend au visage de tous les citoyens et citoyennes de Sorel-Tracy, mais personne n’en parle. Juste pour vous dire la dette, et je vous dirais que c’est une dette qui a été générée par l’ancienne administration qui a fait une gestion administrative pitoyable qui a mené cet événement-là à la faillite technique, il ne faut pas avoir peur des mots. Et quand on parle de faillite technique là, c’est qu’ils n’ont plus une cenne et ils doivent plus que toutes les projections de revenus sur l’événement. Si l’on regarde les chiffres, c’est 150 000$ dont la ville est responsable sur la marge de crédit. On vient de donner 57 000$ que les citoyens ont payé pour réparer l’erreur de l’administration précédente. Pour des factures, des fournisseurs locaux qui attendent depuis près d’un an. Il y a 6 000$ qu’on a payé pour la sécurité. Eux, ils ont emprunté 25 000 $ à Accord D, si l’on regarde ça, il y a pour 67 000$ de factures à payer, au total ça fait 305 000$ de déficit. Il reste donc un solde de 243 000$ qui flotte. Et l’actuel conseil d’administration est pris avec ça. Et nous on dit, on veut vous aider, travaillons ensemble ».

Jocelyn Mondou (qui siège également sur le CA du Festival) : « Il y en a des factures qui entrent encore. Il faut éclaircir la situation. On a un fournisseur au centre-ville qui n’est pas payé encore. On parle d’un montant de 1 500$. Le type en question a les pièces justificatives et on s’attarde à ne pas le payer. Moi je trouve ça de valeur. Et on m’a reproché d’être allé voir ce gars-là et lui avoir donné de l’importance. Moi je trouve ça important. Nos commerçants sont importants. Il a livré ses services au festival, on se doit de le payer. Je n’accepte pas ça».

Monsieur Péloquin, vous ne pouvez pas parler du Festival de la gibelotte comme si vous n’y avez jamais été impliqué ! Certains disent que les plus gros déficits du festival ont été enregistrés lorsque vous étiez directeur artistique.

Serge Péloquin : « J’ai travaillé là 3 ans. J’ai amené cet événement-là dans les plus hauts sommets. On a même gagné le grand prix du tourisme. J’avais un contrat de direction artistique, je ne touchais pas à l’argent, j’n’étais pas au CA. Ils me payaient pour mes idées, mes croquis, mes plans que je faisais et je m’en allais chez nous le soir. Et je plaçais les tables pendant l’événement. Jamais je n’ai été sur l’administration ou sur les décisions. J’ai été très fier d’être là. J’ai aimé ça. J’avais un contrat de 20 000$ par année ».

Est-ce que c’est vrai que vous avez obtenu des contrats pour votre entreprise Boulevard Musique ?

Serge Péloquin : « ce n’est pas moi qui décidais. Les langues sales qui disent que je me donnais des contrats, que je me suis donné de la job, moi je n’ai jamais choisi de m’engager moi-même. Oui, il y a du matériel qui s’est loué chez moi. C’était toujours pour dépanner. Ils m’arrivaient avec une demande de dernière minute et je disais qu’il y avait possibilité de louer chez moi. Ils en parlaient au conseil et prenaient une décision. Je n’ai jamais fait de gros contrats, jamais, jamais, jamais. Les grosses scènes, je ne touchais pas à ça, moi je n’étais pas là. Mais quand il y a un truc qui manquait, et que je proposais mon magasin, la décision finale ne m’appartenait pas. Et c’était des petits montants là, des peanuts. Moi ça ne me mettait pas en conflit, ce n’est pas moi qui décidais, ce n’est pas moi qui demandais, c’est eux».

Monsieur Mondou, pourquoi continuez-vous à siéger au CA ?

Jocelyn Mondou : « Je veux que ça soit clair, moi j’ai plusieurs questions qui me sont posées de la part des citoyens. Et je n’ai pas de réponse. Il faut que je donne de l’information à mes citoyens et je ne suis pas à l’aise avec ça. J’ai fait des demandes et on ne me donne pas l’information. Mais là, il va falloir prendre les moyens pour obtenir les informations. Est-ce que l’on veut cacher quelque chose ? Est-ce que quelque chose s’est passé et qu’on ne veut pas le dévoiler ? Ça va prendre quelqu’un pour mettre de l’ordre là dedans et dévoiler les choses. Si je n’ai pas les informations, va falloir qu’on pose une action. C’est l’argent des citoyens. On ne parle pas de 35$. Il y a 243 000$ à payer et pas d’argent pour la fête ».

Il est fort à parier que le dossier continuera de faire couler de l’encre dans les prochains mois. À cet effet, le sujet reviendra certainement lors de la prochaine séance de conseil du 4 avril prochain.

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