Réactions à la fermeture du Journal La Voix

9 décembre 2016 - Après 56 ans d’existence, le journal La Voix fermera ses portes à compter de la fin décembre.  L’annonce n’a laissé personne indifférent. Voici les premières réactions recueillies auprès des artisans, des gens qui ont consacré leur énergie à produire un hebdomadaire de qualité, semaine après semaine.

Hélène Goulet, ancienne rédactrice en chef et journaliste.  Elle y a travaillé durant 15 ans. Sa chronique Mine de rien était suivie par des milliers de personnes. Son travail lui a permis de remporté des prix en journalisme.

« Cela me fait un petit pincement au cœur. J’ai consacré une partie de ma vie professionnelle à ce journal », commente-t-elle en entrevue au STM.

Mme Goulet estime que cette restructuration est une suite logique. « En 2016, je peux comprendre que les revenus publicitaires sont à la baisse. Je dois faire un deuil d’un journal qui existe depuis 56 ans. »

Laurent Delainey, chroniqueur

Ce doyen a tenu une chronique dans la Voix, de 1975 à 2012. L’éditrice Johanne Berthiaume confiait qu’il était l’un des chroniqueurs les plus lus.  L’arrivée de Québécor lui a fait perdre son emploi.

« Depuis des années, on entend : pourquoi deux journaux dans une petite ville comme Sorel-Tracy ? »  Deux hebdomadaires, selon lui, est loin d’être évident pour un si petit marché.

« Mieux vaut lire un journal épais et étoffé que deux minces ressemblant à une feuille de papier », conclut M. Delainey qui écrit depuis 2012 pour le SorelTracy Magazine.

Joey Olivier, ancien rédacteur en chef. En 2003, il a commencé à effectuer des remplacements durant les vacances. Quatre ans plus tard, en 2007, il devient rédacteur en chef jusqu’en 2010.

« Cela m’attriste. C’est la fin d’une époque. C’est grâce à La Voix que je suis revenu m’établir dans la région. C’est ici que j’ai commencé une carrière en journalisme », dit-il.

Même six ans après son départ de la Voix, le rédacteur à Météo Média lit à chaque semaine le journal La Voix. Une habitude ancrée. « Je prends le temps de lire les titres, les leads (premiers paragraphes de l’article) et les articles. »

Plusieurs artisans dont Joey ont confié que la fermeture du Journal La Voix est devenue pratiquement inévitable avec la réalité d’aujourd’hui et la venue des médias sociaux. Aujourd’hui, la publication d’une nouvelle ne peut plus attendre. L’instantanéité du Web en est la cause.

Joey conclut l’entretien en mentionnant que la bonne nouvelle est la survie du Journal Les 2 Rives. « Je souhaite que ceux qui y travaillent puissent continuer encore longtemps. »

Anne-Marie Nadeau a été représentante publicitaire au Journal La Voix de 1988 à 2013. « Longtemps, on a conservé les deux journaux sur le même territoire parce qu’on craignait l’arrivée d’un autre joueur. L’ancien éditeur Pierre Plante a bâti une structure qui fonctionnait bien. L’arrivée de Québécor et plus tard, de Transcontinental a tout détruit », observe-t-elle.

Mme Nadeau estime que le virage numérique est inévitable. « Ce qui me fatigue, c’est que des gens puissent être affectés par des pertes d’emploi que ce soit au sein des journalistes, des graphistes ou de l’administration. », conclut celle qui est devenue représentante aux ventes du STM.

Joint par le STM, Katherine Chartrand, directrice des communications externes chez TC Transcontinental assure qu’il n’y aura aucune perte d’emploi. « Nous avons annoncé la fusion du Journal La Voix pour en faire une publication plus forte. Cette annonce n’engendre aucune perte d’emploi », précise-t-elle.

Les 12 employés en poste au Journal La Voix / Les Deux Rives devraient conserver leur travail, promet-on.

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