Les professeurs du cégep de Sorel-Tracy tiennent un «correct-in»

Mercredi après-midi, les professeurs du Cégep de Sorel-Tracy ont tenu une séance de correction publique dans le hall de restauration des Promenades de Sorel. L’activité «correct-in» visait à sensibiliser la population à la lourdeur de leur tâche, alors que les négociations pour le renouvellement de leur convention collective piétinent depuis plus de dix mois.

Attablés devant des piles d’examens à corriger ou des boîtes remplies de travaux et de dissertations à évaluer, ils ont souligné l’importance du travail qu’ils effectuent en dehors des heures de cours. «Une grande partie de notre tâche est constituée de travail invisible, comme la préparation des cours et la correction, qui s’effectue souvent derrière des portes closes. Aujourd’hui, nous souhaitons symboliquement rendre ce travail visible en l’effectuant en groupe et en public» a affirmé Myriam Beauchesne-Lachapelle, enseignante de sociologie et représentante du syndicat.

Les enseignants ont témoigné de l’importance de ce travail qui se fait dans l’ombre: «Quand on corrige, on fait aussi de l’encadrement, on suggère des pistes d’amélioration, on explique ce qui n’a pas été compris, on encourage... c’est de l’enseignement à part entière!» a expliqué Yan Maclure, professeur d’histoire.

Les enseignants présents estiment qu’ils mettent au minimum trente minutes par copie à évaluer. Pour un professeur ayant environ 120 étudiants, la correction d’une seule dissertation peut donc ainsi dépasser les soixante heures de travail. Selon M. Maclure, la plupart de ses collègues travaillent régulièrement le soir et les fins de semaine pour arriver à compléter leurs tâches.

Myriam Beauchesne-Lachapelle a rappelé que dans le cadre de leurs négociations, les enseignants(es) demandent notamment plus de ressources pour encadrer les étudiants à besoins particuliers. «Le nombre d’étudiants en situation de handicap a quadruplé depuis 2007 dans le réseau collégial! Ces étudiantes et étudiants qui ont une dyslexie, un déficit d’attention, un trouble du spectre de l’autisme ou plusieurs autres limitations fonctionnelles, on veut leur offrir toutes les chances de réussir et ça demande du temps, mais le gouvernement ne nous offre rien.» affirme-t-elle.

Sur la banderole qui avait été déployée entre les tables, on pouvait lire «Profs en négos», ce à quoi avait été ajouté l’inscription «mais au travail quand même!». Pierre Girouard, président de la Fédération des enseignants et enseignantes de Cégep (FEC-CSQ), était également sur place. M. Girouard a rapporté l’irritation des syndiqués devant le blocage des négociations: «On croyait que les choses s’accéléreraient cette semaine, mais la partie patronale n’est pas au rendez-vous et les travaux continuent de stagner».

Le Front Commun, auquel participe le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sorel-Tracy, se dit prêt à déclencher une grève rotative le 26 octobre prochain. Comme tous leurs collègues du Front Commun en Montérégie, les enseignantes et enseignants du Cégep de Sorel-Tracy tiendront leur première journée de grève le 28 octobre.

Source : SEECST

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