LE SORELTRACY MAGAZINE - Mise à jour : vendredi 04 mars 2016 16:51

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Dossier de la Baie Lavallière :
Les producteurs se disent victime de 14 ans d’inertie
Par Stéphane Martin


Une quinzaine de producteurs agricoles en compagnie, à l'arrière, de Martin Caron, Sylvain Joyal et Christian Saint-Jacques

Une quinzaine d’agriculteurs du secteur de la Baie Lavallière ainsi que des dirigeants de l’Union des producteurs agricoles et la Fédération de l’UPA de la Montérégie étaient réunis mardi matin afin de dénoncer une situation qu’ils disent endurer depuis 14 ans.

Les travaux d’aménagement, effectués dans les années 80, rendent l’agriculture de plus en plus difficile à pratiquer. Des inondations surviennent à n’importe quel moment de l’année faisant en sorte que l’eau ne s’écoule plus et la terre n’offre plus le rendement nécessaire à la récolte.


Sylvain Joyal, Martin Caron et Christian Saint-Jacques

Les dirigeants de l’UPA rappellent qu’un ouvrage de retenue des eaux à la confluence du fleuve Saint-Laurent, de la rivière Yamaska et du bassin versant de la baie de Lavallière, dans la MRC de Pierre-de Saurel, cause des problèmes majeurs aux producteurs agricoles de ce secteur. Ils ont engagé Miroslav Chum, un ingénieur expert en cours d’eau. Selon ce dernier, cet ouvrage (digue, déversoir et barrage) serait la principale cause des inondations répétées.

« Ce qu’on demande, c’est que le barrage et la digue soient éliminés pour permettre l’écoulement des eaux dans la rivière. On a fait faire des études par un spécialiste et le résultat nous prouve que c’est le barrage qui a causé la situation catastrophique que les agriculteurs vivent depuis plusieurs années », commente le président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, Christian Saint-Jacques.

C’est maintenant par des moyens judiciaires qu’ils comptent faire avancer les choses. Martin Caron est le 2e vice-président de l’UPA : « Ce que l’on veut, c’est faire de la pression sur notre gouvernement, le Ministère de la Faune, le MAPAQ et la MRC. Suite à l’envoi d’une mise en demeure, ils doivent aviser légalement leurs assureurs. Il faut défaire le barrage et on exige qu’un entretien de cours d’eau se fasse dans la prochaine année afin que le milieu redevienne naturel. Nous demandons également un dédommagement pour les pertes encourues au cours des dernières années. Le premier outil d’un producteur, c’est la terre. Quand tu n’es pas capable de semer, quand tu n’es pas capable de cultiver, c’est inacceptable. Les producteurs aujourd’hui sont là pour des gestes concrets. On fait face à 14 ans d’inertie. On exige de notre gouvernement qu’il prenne les décisions nécessaires afin de rendre la terre aux travailleurs ».

La situation n’affecterait pas que les producteurs agricoles, mais aurait également un impact sur la faune du secteur. Brandissant une plaque représentant l’échantillon d’un érable, l’acériculteur Georges Dutil (à droite) prévient que le temps est compté pour la forêt avoisinante : « L’eau s’en va dans les boisées, j’ai une sucrerie 5 000 érables et vous pouvez voir dans quel état ils sont. J’ai fait expertiser le bois par firme de Lavaltrie, ils disent que nos arbres souffrent d’un stress hydrique. Si rien n’est fait pour retirer l’eau du sol, la survie des arbres est menacée sur une échelle des dix prochaines années. Dans dix ans, tout le bois aux alentours de la Baie Lavallière va mourir » !

« En 14 ans, on a donné trop de chances. Il y a des entreprises qui vont fermer. Ça représente des pertes d’emploi pour la région. Si le gouvernement ne veut pas faire des gestes concrets, il portera l’odieux de ces fermetures », conclut Christian Saint-Jacques.

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