LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : vendredi 02 mai 2014 16:51

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vendredi 02 mai 2014

Une des hypothèses contenues dans son plan triennal de redressement budgétaire
La Commission scolaire songe à regrouper les élèves du secondaire sous un même toit

Par Hélène Goulet

La direction de la Commission scolaire (CS) de Sorel-Tracy a dévoilé, le 1er mai dernier, son plan triennal de redressement budgétaire qui s’échelonnera jusqu’en 2017.

Ce plan de redressement, qui n’est pas coulé dans le béton, a précisé le directeur général Michel Lefebvre, comprend diverses hypothèses de compressions budgétaires, y compris la possibilité de regrouper l’ensemble des élèves du niveau secondaire sous un même toit, à l’école Fernand-Lefebvre.

L’école Bernard-Gariépy, quant à elle, regrouperait alors l’ensemble des services d’éducation aux adultes (formation générale et professionnelle).

En ce qui a trait à une éventuelle relocalisation des élèves du secondaire, M. Lefebvre se montre prudent et assure que rien n’est encore décidé à ce sujet.  Selon lui, le Comité de travail qui a réalisé le plan de redressement analysera plus particulièrement ce dossier durant l’année et procédera à des consultations publiques à ce sujet l’année prochaine. Et si le projet «tient debout», le regroupement pourrait être effectif pour l’année 2016-2017.

«Si c’est possible, on va le faire, mais si ce n’est pas possible, on ne le fera pas», a-t-il assuré.

Les élèves fréquentant l’école St-Viateur (CFER) seront par ailleurs redirigés vers Fernand-Lefebvre. « Dans ce cas, c’est sûr que ça va se faire car on a un problème de structures de l’édifice. L’école St-Viateur va fermer, mais les programmes seront dispensés ailleurs,» a précisé M. Lefebvre.

Déficit budgétaire consécutif à des compressions totales de 4,6 M$

Rappelons que la Commission scolaire a dû composer avec des compressions budgétaires de 4,6 M$ au cours des quatre dernières années, ainsi qu’avec une décroissance importante du nombre d’élèves, tout en devant présenter au ministère de l’Éducation un budget équilibré.

En 2008, la clientèle s’élevait à 5672 élèves (primaire et secondaire), alors qu’en 2013, elle était de 4906 élèves. Précisons que pour chaque élève, la CS reçoit 6 000 $ du Ministère.  

Et malgré cette décroissance, on note une augmentation importante du pourcentage d’élèves ayant un handicap ou des difficultés d’apprentissage, ce qui nécessite davantage de personnel pour répondre à leurs besoins spécifiques. L’argent reçu du Ministère dans ces cas ne couvre pas tous les services rendus.

Enfin, la CS pourrait également perdre les quelque 225 élèves de Contrecœur (hors territoire) qui fréquentent les polyvalentes de Sorel-Tracy en vertu d’une entente de scolarisation annuelle avec la CS des Patriotes. Cela pourrait représenter une perte budgétaire de 1,3 M$.

Mesures à analyser

La direction générale a donc mis sur pied, en janvier dernier, un Comité de travail chargé d’étudier la situation budgétaire et de suggérer des pistes d’analyse, afin de maintenir l’équilibre budgétaire tout en préservant la qualité des services offerts.

Tout d’abord, le plan de redressement réalisé par ce comité prévoit une réduction des dépenses administratives ainsi qu’une réduction de la masse salariale. Déjà cette année, une vingtaine de postes ont été coupés et les dépenses administratives ont été réduites de 733 600 $.

Pour l’année 2014-2015, on prévoit des compressions de 369 000 $, pour l’année 2015-2016, des compressions de 566 693 $, et pour l’année 2016-2017, des compressions de 818 120 $. 

Selon M. Lefebvre, l’objectif majeur en termes de réduction des dépenses est une restructuration organisationnelle importante. «Il faut identifier les manières d’optimiser les rôles afin d’être plus efficaces, en évaluant les besoins des unités administratives et en diminuant la masse salariale. À chaque départ, nous allons analyser les tâches du poste afin de pouvoir éventuellement améliorer la productivité. Il est évident qu’on ne peut pas s’en tenir au statu quo», a-t-il déclaré.

Le document suggère également l’accroissement de certains revenus, notamment en faisant payer davantage pour certains services comme le transport par autobus le midi. Mais, admet M. Lefebvre, plus le coût sera élevé, moins les parents voudront payer. L’élève choisira peut-être, alors, de rester à l’école sur l’heure du dîner, ce qui entrainera potentiellement une réorganisation des lieux pour accommoder les enfants et, du même coup, une augmentation des dépenses.

La CS pourrait également procéder à la vente de certains bâtiments et terrains, sous condition d’acceptation par le Ministère. Dans ce contexte, on veut bien sûr rentabiliser au maximum les bâtisses utilisées.  Mais on ne perd pas non plus de vue l’idée de conserver une école par municipalité, a précisé M. Lefebvre.

Parmi les autres hypothèses, on note l’opportunité d’élargir l’offre de formation pour les adultes. Cela dit, note la directrice du CFP et de l'Éducation aux adultes, Céline Rousseau, le Ministère privilégie le regroupement de certaines formations au niveau régional (Montérégie, en ce qui nous concerne), ce qui n’avantage pas nécessairement le centre sorelois.

On souhaite aussi poursuivre la réalisation de campagnes afin de réduire la perte d’élèves vers le secteur privé, une initiative qui porte déjà ses fruits, faut-il le préciser, puisque les statistiques démontrent qu’en 2012, la CS avait «perdu» 72 élèves, et cette année, elle n’en avait perdu que 37, et on prévoit à peu près le même nombre pour l’année prochaine.

Financement des commissions scolaires et remboursement des taxes scolaires

Rappelons que le gouvernement du Parti québécois avait mis fin à un programme de péréquation qui a privé les commissions scolaires du Québec de revenus de 200 millions $ l’année dernière. La réduction devait être de 68 millions $ cette année et le même montant l'an prochain. En conséquence, la quasi-totalité de ces compressions a été comblée par les contribuables par le biais d’une augmentation des taxes scolaires.

Le Parti québécois a alors déposé, l’automne dernier, le projet de loi 63 qui devait contraindre les commissions à rembourser 50 % des hausses de taxes de l'an dernier et de cette année.

Cependant, avec le déclenchement des élections, ce projet de loi est mort au feuilleton et, pour le moment, les commissions scolaires ne prévoient pas créditer aux contribuables un remboursement de taxes scolaires dans leur prochain budget, à moins que le nouveau ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, en décide autrement.

Selon M. Lefebvre, il est clair qu’il faut revoir le financement des commissions scolaires, car la fin du programme de péréquation a créé d’énormes injustices, selon lui.

Le directeur général reconnait aussi que les suggestions incluses dans le plan de redressement pourraient être balayées du revers de la main, car on ne connaît pas encore quelles orientations prendra le nouveau gouvernement en matière de financement des commissions scolaires, ou même de leur maintien. «Tout peut changer, on ne connaît pas l’avenir», a-t-il fait remarquer, évoquant les diverses hypothèses qui circulent dans les milieux politiques, à savoir le regroupement de certaines commissions scolaires ou, de façon plus drastique, leur abolition pure et simple.

À ce sujet, M. Lefebvre a rappelé que la CS de Sorel-Tracy constitue le 3e plus gros employeur de la région, et achète des produits et services pour un montant annuel d’environ 8 M $, ce qui n’est pas négligeable pour le développement économique local, a-t-il conclu. Un regroupement montérégien, par exemple, pourrait déplacer le centre des activités et défavoriser Sorel-Tracy.

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